Par Kheireddine B.
Dans l’arène dynamique du marché gazier mondial, les acteurs sont confrontés à un paysage en perpétuelle évolution, sculpté par des forces géopolitiques, des fluctuations économiques et des avancées technologiques. La quête d’un approvisionnement fiable et économiquement viable en gaz naturel s’accompagne souvent de défis complexes, nécessitant des choix stratégiques dans la conclusion de contrats entre fournisseurs et consommateurs.

En effet, à mesure que l’industrie gazière progresse, avec une multiplication des acteurs et une évolution significative du gaz naturel liquéfié (GNL), de nouvelles modalités de commerce, de contrats et de tarification du gaz émergent, reflétant la dynamique propre à ce secteur énergétique.
Ces évolutions sont souvent influencées par les tendances du marché gazier, telles que la concurrence, la croissance de la demande et la diversification des réseaux de distribution. En conséquence, les contrats sont conclus soit sur le long terme (dépassant souvent 15 ans), soit sur le court terme, en fonction des besoins exprimés.
Les contrats à long terme, souvent désignés comme des “take-or-pay”, ont vu le jour dans les années 1960, en réponse à la nécessité de construire des infrastructures coûteuses telles que des gazoducs et des usines de liquéfaction et de regazéification pour acheminer le gaz du producteur au consommateur.
Ces contrats impliquent généralement une politique de prix négociée entre l’acheteur et le vendeur, ainsi que la définition de conditions de livraison spécifiques telles que les volumes et les clauses contractuelles de fourniture.
Ainsi, dans ces contrats, les niveaux minimum et maximum du volume d’exportation sont spécifiés, accompagnés d’une clause de destination (ou de restrictions territoriales) qui interdit le changement de la destination du gaz livré, garantissant ainsi une optimisation de sa valeur. En échange, les parties bénéficient d’une clause de partage de profit.
Ces types de contrats présentent plusieurs avantages pour les deux parties. Ils assurent une sécurité d’approvisionnement et une tarification mutuellement acceptée lors de la conclusion d’accords bilatéraux.
Pour l’acheteur, ces contrats garantissent un approvisionnement stable à des prix relativement fixes sur une période prolongée, ce qui facilite la planification à long terme et réduit le risque de pénurie. Pour le fournisseur, les contrats à long terme offrent une source de revenus stable et prévisible, tout en sécurisant ses investissements dans de nouveaux projets d’exploration et de développement.
En ce qui concerne la tarification, le mécanisme le plus couramment utilisé est l’indexation pétrolière, où le prix du gaz est lié au cours du pétrole brut ou aux produits pétroliers, avec une provision pour le prix de base et des clauses d’indexation.
Cependant, depuis le début des années 2000, le marché spot a perturbé le fonctionnement des transactions gazières, avec des contrats négociés au jour le jour, où les prix sont fixés sur le moment et au comptant, en fonction de divers facteurs tels que l’offre et la demande, les conditions météorologiques et les événements géopolitiques.
Les contrats spot offrent une flexibilité aux deux parties, permettant de s’adapter rapidement aux changements du marché et aux situations imprévues, notamment lors de variations brusques de la demande ou pour répondre à des besoins supplémentaires en période de pointe.
Pour l’Algérie, qui accueillera bientôt le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, la plupart des contrats conclus avec ses clients sont des contrats de livraison gazière à long terme, reflétant un choix stratégique visant à garantir une fourniture de gaz fiable tout en assurant la pérennité des investissements dans le secteur gazier, essentiels pour sécuriser les approvisionnements futurs.