L’Algérie, qui maintient une coopération proactive avec le Groupe d’action financiL’Algérie, dans sa coopération soutenue avec le Groupe d’action financière (GAFI), intensifie ses efforts pour renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette mobilisation s’appuie sur un ensemble de réformes et de mesures spécifiques visant à aligner le pays aux standards internationaux.

Le Groupe d’action financière (GAFI) est une organisation internationale qui dirige la lutte mondiale contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a pour principal rôle de définir des normes internationales et de promouvoir leur application afin de renforcer l’intégrité du système financier mondial.
Lors de sa réunion plénière du 25 octobre à Paris, le GAFI a mis à jour sa liste de “juridictions sous surveillance renforcée”, où l’Algérie a été nouvellement intégrée aux côtés de l’Angola, de la Côte d’Ivoire et du Liban, portant désormais le total des pays concernés à 24. Dans son communiqué, l’organisation précise que cette inscription ne constitue pas une sanction, mais une opportunité d’amélioration. En effet, ce processus vise à orienter les pays vers une gouvernance plus rigoureuse en matière de prévention des risques financiers.
Le GAFI encourage d’ailleurs une approche de gestion basée sur les risques, plutôt qu’une stratégie de “de-risking”, qui consiste à exclure complètement les juridictions à risques. Ainsi, les pays sous surveillance sont appelés à renforcer leur transparence financière sans pénalisation excessive des acteurs légitimes.
Pour l’Algérie, cette inscription s’inscrit dans une dynamique de progrès déjà amorcée. Depuis l’adoption de son Rapport d’évaluation mutuelle (REM) en mai 2023, le pays a réalisé des avancées significatives, notamment en matière de conduite d’enquêtes et de poursuites dans les affaires de blanchiment de capitaux. Ces efforts, salués par le GAFI, montrent la détermination de l’Algérie à se conformer aux recommandations internationales, en adoptant un plan d’action ciblé et en renforçant la coopération avec ses partenaires régionaux et internationaux.
En poursuivant cet engagement, l’Algérie affirme sa volonté d’éradiquer les flux financiers illicites, contribuant ainsi à la stabilité du système financier international tout en consolidant la confiance des partenaires internationaux et des investisseurs.
Un dispositif renforcé
L’Algérie a considérablement avancé dans le renforcement de son dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, passant de 74 à seulement 13 actions en attente. Cette réduction témoigne de la volonté nationale de s’aligner sur les meilleures pratiques internationales. Dans cette optique, l’Algérie poursuit ses travaux en étroite coordination avec les instances techniques du GAFI pour optimiser son plan d’action. Cela inclut un renforcement du contrôle basé sur le risque, en ciblant les secteurs les plus sensibles. Les mesures prévues comprennent l’adoption de nouvelles procédures de gestion des risques, la mise en place de manuels et de lignes directrices renforcées, la conduite d’inspections rigoureuses, et l’application de sanctions proportionnées, efficaces et dissuasives.
Encadrement juridique et institutionnel renforcé
Dans la lutte contre le financement du terrorisme, un encadrement juridique robuste a été mis en place. Ce cadre inclut des sanctions financières ciblées et spécifiques visant à geler les actifs de groupes ou d’individus identifiés comme étant en lien avec des activités terroristes, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Des amendements législatifs en matière de transparence des bénéficiaires effectifs permettent également de faciliter le traçage des flux financiers jusqu’à leur véritable origine, limitant ainsi les possibilités de dissimulation.
L’Algérie a aussi institué un cadre réglementaire pour les organisations à but non lucratif (OBNL) afin d’éviter que celles-ci ne soient utilisées comme canaux de financement pour des activités illicites.
Évaluation nationale des risques et coordination sectorielle
Le Comité national d’évaluation des risques, dirigé par le ministre des Finances, regroupe l’ensemble des acteurs concernés, tant publics que privés, dans une dynamique de concertation intersectorielle. Cet organe a élaboré des feuilles de route exhaustives par domaine, définissant les actions prioritaires, les responsabilités et les échéances. Les secteurs comme l’immobilier, les services financiers et les transports sont ainsi ciblés pour une surveillance accrue conformément aux directives internationales.Ces feuilles de route s’appuient sur une analyse approfondie des vulnérabilités dans chaque secteur, basée sur des indicateurs de risque actualisés et des rapports sectoriels. Le comité évalue régulièrement l’efficacité de chaque mesure, assurant un suivi continu et un ajustement des stratégies en fonction des évolutions internationales en matière de criminalité financière.
Une dynamique ambitieuse
Grâce à la dynamique renforcée initiée depuis l’adoption de son Rapport d’évaluation mutuelle (REM) en mai 2023, et à la mobilisation cohérente de tous les acteurs des secteurs public et privé, l’Algérie s’engage activement à réaliser les objectifs de son plan d’actions dans les délais fixés, voire en avance. Ce plan vise non seulement la conformité technique avec les exigences du Groupe d’action financière (GAFI) mais également une amélioration qualitative de ses capacités de détection, de prévention et de répression des activités de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. L’Algérie a également mis en place une Stratégie nationale de prévention et de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (2024-2026), conçue de manière collaborative avec tous les secteurs et entités concernés. Cette stratégie ambitieuse s’articule autour de plusieurs axes principaux : le renforcement du cadre législatif, réglementaire et institutionnel ; le développement des ressources humaines et techniques ; l’accompagnement des professionnels assujettis à des obligations de vigilance ; l’approfondissement de la connaissance des risques ; l’optimisation de la supervision, ainsi que le renforcement des collaborations, tant au niveau national qu’international.
Perspectives d’avenir
Dans les mois à venir, l’Algérie prévoit de renforcer ses mécanismes de reporting et de suivi, notamment par la mise en œuvre de systèmes technologiques avancés pour le traitement automatisé des données financières. Ces initiatives s’accompagnent de programmes de formation destinés aux agents publics et privés, assurant ainsi une montée en compétence des équipes en charge de la conformité et de la lutte contre les crimes financiers.
Ainsi, avec un engagement renouvelé et des efforts coordonnés à l’échelle nationale et internationale, l’Algérie se positionne pour atteindre une conformité complète avec les standards du GAFI, illustrant son ambition de devenir un modèle régional de stabilité financière et de sécurité économique.