La Commune de Beni Yeni a entamé, vendredi dernier, la 5e commémoration de la disparition de l’artiste légendaire Idir. Un évenement riche en activités et en émotion. Pour la circonstance, le village d’Ath Lahcène, la contrée natale d’où est parti le gamin Cheriet Hamid (vrai nom d’Idir), dans la municipalité, a pris bien des couleurs.
Les festivités commémoratives ont été lancées par une cérémonie de recueillement observée sur la placette de la stèle à l’effigie de l’artiste érigée non loin du domicile famillial. Le coup de starter a été donné aux alentours de 10 heures avec l’accueil des invités, dont quasiment tous les maires des municipalités environnantes : de Beni Yeni bien évidemment, Akbil, Ouacif, Aïn El Hamam, Aït Toudert, Iboudrarene. Etait également présents le chef de daïra de Beni Yeni, une délégation de la direction de la culture de wilaya, et une autre de l’APW de Tizi-Ouzou, menée par son président fraichement élu, M. Sid Ali Youcef. Sur le parvis de la placette, on pouvait également distinguer des artistes, des politiques, et d’autres figures du monde culturel local. Après une minute de silence observée, le tour fut aux dépôts de gerbes de fleurs aux pieds de la stèle de la légende, puis aux prises de paroles pour dire, chacun des intervenants à son tour, l’immensité de l’ariste et de son œuvre. Au passage, le nouveau P/APW, interpellé par le maire de la municipalité de Beni Yeni, n’a pas manqué de réaffirmer l’engagement de son prédécesseur de financer la réalisation d’un autre monument à l’éfigie de l’artiste, plus à la grandeur de ce dernier. La suite du programme s’est enchaîné avec une collation en l’honneur des invités à l’école primaire «Les frères Chenane» du village. Puis la petite clôture, de ce premier acte des festivités, a été marquée, sur le même site, par une conférence dont les intervenants ont retracé le parcours et l’apport de l’œuvre d’Idir à la culture algérienne de manière générale, et à la culture berbère en particulier. Le 2e acte de cette 5e commémoration a été réservé, en soirée, au chant en hommage à la légende qui a porté la chanson kabyle au plan internationale. Un grand spectacle sous le thème «de tous chœurs pour Idir» était prévu en effet dès 20 heures à la même école. La représentation a vu la participation d’artistes (amateurs ou connus) qui ont concouru auparavant avec des reprises des tubes d’Idir. L’idée était partie, en effet, d’un concours ouvert précédemment à «toute personne désirant participer (…) de transmettre (…) la vidéo de la ou les chanson (s) de Idir à interpreter» au comité d’organisation de l’événement qui a procédé par la suite à une selection. D’où ce slogan retenu pour ce spectacle sigulier en son genre «De tous chœurs pour Idir». Idir a chanté pour nous. Nous allons chanter pour lui», ont mis en exergue les promoteurs de l’évenement, marqué par une belle ambiance festive. Les présents ont eu à apprécier un nostalgique voyage dans le temps à fredonner en chœur l’inoubliable repertoire de la légende. Un beau et accoustique mélange de messages profonds à travers des mots et des notes pleins de douceur. A noter que les festivités ont continué hier samedi au chef-lieu de la wilaya, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou ou de nombreuses chorales polyphoniques s’y sont produites en après-midi. On citera, entre autres, les troupes «Les cœurs d’Ath Yeni», de Ouacifs, d’Alger (deux troupes), d’Oum El Bouagui, et de celle de la Maison de la culture Mouloud- Mammeri. A signaler enfin que les festivités ont été concoctées par l’APC de Beni Yeni, et le comité communal des fêtes de la même localité, en collaboration avec la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’APW de Tizi-Ouzou, la direction de l’éducation de wilaya, la DJS, l’association «Relais et solidarité de Beni Yeni», la cellule bénévole d’Ath Lahcene (village natal de l’artiste), et de l’ensemble des comités des villages de la commune de Beni Yeni ont également apporté leur soutien à l’évenement.
Djaffar Chilab
