Le Président libanais en visite officielle en Algérie : Un partenariat de solidarité et de résilience

Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier le Président de la République libanaise, M. Joseph Aoun, en visite officielle en Algérie. Le Chef de l’État a accordé à son frère, le Président libanais, un accueil officiel témoignant de la solidité des liens fraternels entre les deux pays, en présence de hauts responsables de l’État et de membres du Gouvernement.

Par la suite, les deux Présidents ont écouté les hymnes nationaux des deux pays, avant de passer en revue des détachements relevant des différentes Forces de l’Armée nationale populaire (ANP), qui leur ont rendu les honneurs, alors que 21 coups de canon étaient tirés en signe de salut à l’hôte de l’Algérie. Le chef de l’Etat a ensuite tenu un entretien bilatéral avec son frère, le Président libanais, dans le salon d’honneur de l’aéroport international d’Alger.

Une symbolique
C’est une visite hautement symbolique qu’a entamée, hier, le président libanais Joseph Aoun à Alger, à l’invitation de son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Officiellement, il s’agit d’une rencontre diplomatique bilatérale. Mais dans les faits, ce déplacement revêt une portée bien plus profonde : celle d’une reconnaissance, voire d’un hommage, à une solidarité algérienne constante, discrète mais déterminante dans les moments les plus critiques qu’a traversés le Liban.
Le soutien indéfectible de l’Algérie au Liban s’inscrit dans une longue tradition de solidarité entre les deux pays. Toutefois, depuis l’arrivée du président Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’État, cette solidarité a franchi un nouveau seuil, à la fois en intensité et en portée. Le chef de l’État n’a ménagé aucun effort pour faire de l’Algérie un allié inconditionnel du Liban, notamment dans les moments les plus critiques de son histoire récente.
L’exemple le plus marquant demeure celui d’août 2020, lorsque le Liban, déjà éprouvé par la pandémie de Covid-19, a été frappé par l’explosion cataclysmique du port de Beyrouth. En un temps record, l’administration Tebboune qui venait d’être élu quelques mois auparavant s’est mobilisée et a été parmi les tout premiers pays à répondre à l’appel au secours. Quatre avions et un navire affrété depuis Alger ont été dépêchés vers la capitale libanaise avec à leur bord une aide humanitaire d’envergure : équipes médicales et chirurgicales, pompiers, matériel de secours, vivres, tentes, couvertures, ainsi que des matériaux destinés à la reconstruction de quartiers sinistrés. Ce geste, bien au-delà de la simple réponse d’urgence, portait déjà en lui les marques d’un engagement profond et durable. Il traduisait une fidélité sincère de l’Algérie envers un pays frère meurtri, mais jamais abandonné. Quatre ans plus tard, en 2024, alors que le Liban subit de plein fouet les répercussions d’un conflit régional — avec les affrontements meurtriers entre le Hezbollah et l’entité sioniste qui dévastent le sud du pays, la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que la plaine de la Bekaa — l’Algérie intervient une nouvelle fois dans un silence assourdissant de la communauté internationale. Dans un Liban au bord de l’effondrement, plongé dans un black-out énergétique total en raison de la pénurie de carburant, le Président Tebboune ordonne l’envoi immédiat de 300 tonnes de fioul, une cargaison cruciale pour la remise en fonctionnement des centrales électriques.
Le fioul livré par Sonatrach, fleuron de l’énergie algérienne et l’un des poids lourds du secteur sur le continent africain, a joué un rôle déterminant dans la remise en service de plusieurs centrales stratégiques au Liban, notamment celle de Zahrani. Cette relance a permis d’éviter la paralysie de services essentiels, dont l’aéroport international de Beyrouth, menacé par une panne totale. Ce geste solidaire revêt une portée d’autant plus significative qu’il intervient alors même que Sonatrach s’était retirée du marché libanais à la suite de tensions juridiques.
En effet, cette initiative marque la reprise d’un partenariat suspendu depuis 2020, à la suite de l’affaire dite du “fioul frelaté”, qui avait donné lieu à une enquête judiciaire à Beyrouth. Loin de rompre définitivement les liens, l’Algérie avait choisi la voie de la retenue et du respect mutuel. La reprise des livraisons, en 2024, témoigne d’un retour à la confiance et d’une volonté affirmée de réinscrire cette coopération dans une dynamique durable, fondée sur la fiabilité, la souveraineté énergétique et la solidarité interarabe. Cette dynamique de soutien humanitaire et énergétique s’accompagne d’un cap politique clair. En février 2025, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’était déplacé à Beyrouth pour remettre personnellement au président Aoun, fraîchement élu, l’invitation officielle de son homologue algérien. Ce geste, hautement diplomatique, a également permis de raviver les discussions sur des mécanismes de coopération structurée, notamment en matière économique, culturelle et sécuritaire. A noter qu’il faut remonter à mars 2013 pour retrouver la trace d’une dernière visite présidentielle libanaise à Alger, effectuée alors par Michel Sleiman. Depuis, les liens bilatéraux n’ont jamais été rompus, mais restaient discrets, sans cadre officiel renouvelé.

Une amitié historique au service d’une coopération renforcée
Les relations entre l’Algérie et le Liban reposent sur des fondations historiques solides, marquées par une coopération constante et une profonde solidarité. Animés par une volonté politique partagée, les dirigeants des deux pays s’emploient à élever ces liens à un niveau supérieur et à insuffler un nouvel élan à leur partenariat bilatéral, notamment dans des secteurs clés.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la visite officielle du Président de la République libanaise, M. Joseph Aoun, en Algérie ce mardi. Ce déplacement vise à explorer de nouveaux axes de coopération et à échanger sur les grandes questions régionales et internationales du moment.

Un soutien algérien indéfectible
Au cours des années difficiles traversées par le Liban, l’Algérie a toujours répondu présente. Son appui n’a jamais faibli, se manifestant par un soutien constant en faveur de la stabilité, de la paix et de la relance économique de ce pays frère. Lors du Sommet arabe tenu à Bagdad en mai dernier, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait appelé les pays arabes à faire preuve de « davantage de solidarité avec les frères libanais », soulignant que « l’unité, la souveraineté et l’intégrité de ce pays participent de la sécurité et de la stabilité de tout le Moyen-Orient ». Dans le même esprit, le Président Tebboune avait exprimé, dans un message de félicitations adressé à M. Joseph Aoun à l’occasion de son élection à la tête de l’État libanais, sa « pleine disposition à œuvrer de concert à la promotion des relations historiques entre les deux pays ».

Une volonté partagée de renforcer les liens
En janvier dernier, lors d’une visite officielle au Liban en tant qu’envoyé spécial du Chef de l’État, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, avait réaffirmé la position constante de l’Algérie. « L’Algérie demeurera indéfectiblement aux côtés du Liban dans cette phase délicate de son histoire pour lui permettre de consolider ses institutions, de relancer son économie et de rétablir la sécurité », avait-il déclaré.
À cette occasion, M. Attaf avait également souligné le consensus existant sur « la nécessité de relancer les relations bilatérales, de leur insuffler une nouvelle dynamique et de les densifier ». Le Président libanais, de son côté, avait mis en avant l’importance de redynamiser les relations entre Alger et Beyrouth, exprimant sa volonté de les développer dans tous les domaines. Il avait également salué le soutien du Président Tebboune ainsi que les prises de position de l’Algérie au Conseil de sécurité de l’ONU, notamment lors de l’agression sioniste contre le Liban à la fin de l’année dernière.

Une solidarité saluée au Liban
L’aide algérienne au Liban a été largement saluée par les sphères politiques, médiatiques et populaires libanaises. Elle s’est notamment illustrée en août 2024, lorsque le Président Tebboune avait ordonné l’envoi immédiat de quantités de fioul pour alimenter les centrales électriques libanaises. En 2020 déjà, à la suite de l’explosion tragique au port de Beyrouth, l’Algérie avait envoyé plus de 200 tonnes d’aides humanitaires, accompagnées d’une équipe médicale et de spécialistes en gestion de catastrophes. Un soutien qui s’était également manifesté durant la pandémie de Covid-19.

Une coopération en expansion
La solidité des relations algéro-libanaises s’est également traduite par des décisions concrètes. En 2023, le Président Tebboune avait ordonné la reprise des vols entre Alger et Beyrouth, une mesure renforçant les échanges économiques et humains entre les deux nations.
Par ailleurs, depuis sa mise en place en 2022, le groupe d’amitié parlementaire algéro-libanais œuvre activement au renforcement de la coopération parlementaire et à son élargissement à divers domaines. L’objectif : accroître les échanges commerciaux, instaurer un partenariat stratégique durable et activer le Conseil d’affaires algéro-libanais.
Pour rappel, le Président de la République libanaise, M. Joseph Aoun, est arrivé hier en Algérie pour une visite officielle. Ce déplacement à Alger pourrait ainsi inaugurer une nouvelle ère dans les relations algéro-libanaises, en dépassant les symboles pour déboucher sur un accord formel de coopération, ancré dans les défis géopolitiques actuels et les besoins vitaux des deux pays.
Au-delà de la diplomatie, cette visite vient rappeler une réalité essentielle : l’Algérie n’abandonne pas ses alliés. À travers le Liban, c’est une certaine idée de la solidarité arabe, lucide et souveraine, que l’Algérie continue d’incarner, à rebours des calculs d’intérêts immédiats. Une solidarité tissée dans le silence des crises, mais qui, aujourd’hui, trouve enfin sa tribune officielle.
A.Ryad et G. Salah Eddine

ALGER 16 DZ

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