Par Kheireddine B.
Le projet visant à réhabiliter et étendre le Barrage vert suscite un intérêt particulier dans la wilaya de Djelfa, car il s’inscrit dans la stratégie de l’État visant à combattre la désertification et la sécheresse, tout en ayant un impact positif sur le développement socio-économique de la région.
Lancé à la fin d’octobre dernier à Djelfa par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce programme bénéficie d’une enveloppe globale de près de 12 milliards de dinars.
Le barrage vert couvre 13 wilayas du pays, dont celle de Djelfa, où de nombreuses opérations sont planifiées de 2024 à 2030 sous la supervision conjointe de la conservation des forêts et des services agricoles de la wilaya.
Ces opérations comprennent notamment l’aménagement de 300 km de pistes forestières et de 104 km de pistes rurales par la conservation forestière, en parallèle de la réhabilitation de tranchées pare-feu sur une surface de 205 ha, et la stabilisation de 1 800 ha de dunes de sable.
Selon les informations fournies par les services de la wilaya, le programme prévoit également la réalisation de travaux de protection pour une surface de 5 000 ha de pâturages, l’ouverture de 304 km de nouvelles pistes forestières et rurales, ainsi que la stabilisation de 4 320 points de plantation d’arbres fruitiers.
La direction des services agricoles de Djelfa prendra en charge l’ouverture de 1426 km de pistes agricoles, en plus de la création d’un réseau électrique de 1 000 km et de sept collecteurs d’eau. De plus, elle acquerra 385 ruches d’abeilles et 340 unités d’élevage avicole.
Il est à noter qu’une grande partie de ce programme sera mise en œuvre par le Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS), qui réalisera des travaux de protection pour 50 000 ha de pâturages, réhabilitera 6 100 ha de pâturages et étendra les vergers fruitiers à 1 100 ha. Il s’agira aussi de l’installation de 500 panneaux photovoltaïques et de la réalisation de travaux de protection des sols et de l’eau (50 010 m3), de 10 barrages, 11 retenues collinaires et cinq puits.
Le projet implique toute la collectivité
Le wali de Djelfa, Ammar Ali Bensaad, n’a jamais manqué une occasion de souligner l’impact socio-économique significatif du programme de réhabilitation du Barrage vert, qui vise une superficie de 3,7 à 4,7 millions d’hectares de la steppe algérienne. Il met particulièrement en avant la contribution attendue de ce programme dans la garantie de revenus pour les familles vivant à proximité.
Plusieurs riverains des forêts et des zones rurales traversées par le Barrage vert ont exprimé, dans leurs déclarations à l’APS, l’importance cruciale de cette initiative. Ils le qualifient de “ressource naturelle nécessitant une valorisation et une réhabilitation”. C’est notamment le cas de Smail, un jeune promoteur d’une pépinière et militant associatif, qui estime que ce programme de réhabilitation “nécessite la collaboration de tous, impliquant notamment les promoteurs de petites entreprises et de startup”.
“Ce programme de réhabilitation, dont 30% seront assurés par la wilaya de Djelfa, vise principalement la protection des terres agricoles de l’avancée du désert, parallèlement à la stabilisation des populations dans leurs régions, tout en assurant des postes d’emploi”, a indiqué le directeur des services agricoles, Mohamed Benabdellah Bensalem.
Il s’agit également d’un projet engageant l’ensemble des membres de la société, notamment en ce qui concerne la promotion du petit élevage et le renforcement de l’activité de la femme rurale.
Son influence positive sur les populations locales est étendue, car il incite à la plantation de diverses espèces d’arbres résistantes. En parallèle, le projet prévoit la création de points d’eau et de petits barrages, la plantation d’arbres fourragers, ainsi que l’extension des surfaces irriguées.
“Le programme de réhabilitation du barrage vert est un important soutien dans la lutte contre la désertification et le renforcement de l’attractivité économique et sociale des zones qu’il traverse”, a relevé le conservateur des forêts de la wilaya, Mohamed Doumi.
Le directeur local de l’environnement, Cherif Aziaz, a estimé, pour sa part, que le Barrage vert traduit une “vision stratégique” car représentant un “axe de vie” pour la région. Au-delà de son aspect environnemental, caractérisé par l’expansion de la couverture végétale et la lutte contre la désertification, le Barrage vert représente “un élément déterminant pour le développement de la région, en favorisant la création d’emplois et en mobilisant l’ensemble de la collectivité au service du développement durable”, a affirmé le même responsable.
