
Dans un contexte énergétique mondial marqué par des tensions géopolitiques et une demande en évolution, l’Algérie et sept autres pays membres de l’Opep+ ont décidé, dimanche dernier, d’une augmentation collective de leur production de pétrole brut de l’ordre de 137.000 barils par jour (b/j) à compter de novembre 2025.
Cette décision, annoncée dans un communiqué du ministère des Hydrocarbures et des Mines, témoigne d’une stratégie coordonnée visant à préserver l’équilibre du marché tout en restant flexibles face aux incertitudes économiques internationales.
La décision a été actée lors d’une réunion ministérielle tenue par visioconférence, regroupant les huit pays de l’Opep+ appliquant des ajustements volontaires de production : l’Algérie, représentée par le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Irak, le Kazakhstan, le Koweït, le Sultanat d’Oman et la Russie.
Selon le communiqué, l’Algérie augmentera sa production de 4.000 b/j dès le mois de novembre, dans le cadre de cette coordination. Cette contribution s’inscrit dans la continuité de la politique algérienne de soutien aux efforts collectifs de l’Opep+ pour réguler l’offre et maintenir la stabilité des prix.
Une approche prudente et équilibrée
Mohamed Arkab a souligné que cette décision reflète « une approche prudente et équilibrée visant à préserver la stabilité du marché, tout en garantissant la flexibilité nécessaire pour s’adapter à l’évolution de la conjoncture économique mondiale ».
Il a précisé que « cette augmentation modérée de la production prévue pour novembre intervient dans un contexte d’incertitudes, avec une demande mondiale de pétrole qui demeure soutenue, mais qui devrait connaître un rythme de croissance plus mesuré au cours des prochains mois ».
Cette modération, loin d’être anodine, traduit la volonté des pays producteurs de ne pas alimenter la volatilité des prix tout en assurant l’approvisionnement du marché mondial.
Les ministres des huit pays ont réaffirmé « leur volonté de maintenir la coordination à travers des réunions mensuelles afin d’assurer un suivi régulier de l’évolution du marché et de garantir la mise en œuvre effective des mesures convenues ».
La prochaine réunion ministérielle est déjà fixée au 2 novembre 2025, signe que le groupe entend maintenir un dialogue constant pour ajuster rapidement ses décisions aux conditions changeantes de l’économie mondiale et du secteur énergétique.
L’Algérie, un acteur pivot dans l’Opep+
La réunion s’est déroulée en présence du PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, du président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), Samir Bekhti, ainsi que de nombreux cadres du secteur des hydrocarbures et des mines. Cette composition atteste du rôle structurant joué par l’Algérie dans la concertation Opep+.
En adoptant une stratégie de hausse graduelle et concertée, l’Algérie confirme son engagement à protéger ses intérêts économiques tout en contribuant à la stabilité du marché pétrolier mondial. Elle se positionne, avec ses partenaires, comme un acteur clé de la régulation internationale des flux énergétiques dans un contexte de transition et de mutation de la demande mondiale.
G. Salah Eddine
