Par M. Khadidja
Dans une démarche sans précédent dans l’histoire de l’Algérie, trois femmes se sont portées candidates à l’élection présidentielle de 2024 : Louisa Hanoune, Zoubida Assoul et Saida Neghza. Cette initiative représente une évolution significative dans le paysage politique algérien et reflète un désir fort de changement et d’égalité des sexes. La candidature de ces trois femmes représente un tournant majeur dans le paysage politique algérien et reflète les changements en cours dans la société algérienne en faveur de la participation des femmes à la vie politique.
Louisa Hanoune : pionnière sur la scène politique
Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, est née en 1954 et est l’une des figures marquantes de la politique algérienne. Avec une orientation trotskiste, Mme Hanoune prône une séparation claire de la religion et de l’État. Elle s’est déjà présentée quatre fois à la Présidence et a fondé le Parti des travailleurs en 1990, considéré comme un prolongement du mouvement clandestin de gauche. En 2004, elle est devenue la première femme à se porter candidate à la Présidence en Algérie et dans le monde arabe.
Le 9 mai 2019, Mme Hanoune a été convoquée devant le tribunal militaire de Blida pour complot contre l’État et l’armée, mais elle a été acquittée en 2020. Elle a annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre, affirmant que sa participation représente “une victoire pour la démocratie” et que sa campagne sera “offensive” plutôt que “défensive”.
Zoubida Assoul : solide formation juridique
Née en 1956, elle préside l’Union pour le changement et le progrès (UCP) depuis 2013 et possède une solide formation juridique. Après avoir obtenu son baccalauréat en lettres en 1976, elle a choisi d’étudier le droit et a obtenu une licence en droit privé. Elle a réussi le concours de la magistrature et est devenue la première femme nommée directrice principale au ministère de la Justice en 1987. Assoul a occupé plusieurs postes importants au sein du ministère de la Justice et du Conseil national de transition. En 2012, elle a fondé son parti politique, l’Union pour le changement et le progrès. En 2024, Assoul a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, affirmant que sa décision répondait aux demandes du peuple algérien pour le changement. Elle a défini cinq axes principaux pour son programme électoral : lutter contre la corruption, réaliser le développement économique et social, réformer le système judiciaire, renforcer les libertés et la démocratie, et restaurer la souveraineté nationale.
Saida Neghza : du monde des affaires à la politique
Saida Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), a annoncé son intention de se porter candidate pour devenir la troisième femme à se lancer dans la course présidentielle. Mme Neghza est connue pour son engagement en faveur de l’autonomisation des femmes arabes et sa participation à divers événements et forums portant sur les questions féminines.
Dans un communiqué adressé aux médias, Mme Neghza a déclaré : “Ma candidature est le fruit d’une réflexion approfondie et découle de ma conviction profonde que notre peuple valeureux, notre nation grandiose et notre vaste pays méritent une gouvernance à la hauteur des aspirations légitimes de chaque citoyen.”
Saida Neghza dirige la CGEA, qui regroupe des entreprises privées œuvrant dans les secteurs de la construction, de l’import-export et des technologies de l’information. Elle a régulièrement appelé à améliorer le climat des affaires en Algérie et à attirer les investissements étrangers, tout en plaidant pour offrir davantage d’opportunités aux femmes dans divers domaines. Elle est reconnue comme une militante active en faveur des droits des entrepreneurs et de l’amélioration de l’environnement des affaires en Algérie.
Par ailleurs, Fatma-Zohra Zerouati, présidente de Tadjamou Amel El-Djazaïr (TAJ), avait annoncé, au début du mois en cours, la participation de son parti à la prochaine élection sans citer le nom du candidat à présenter.
