Par G. Salah Eddine
Vendredi dernier, l’ambassadeur permanent de l’Algérie auprès de l’Organisation des Nations unies à Genève, Rachid Bladehane, a exprimé fermement et sans ambiguïté son rejet du chantage exercé par le Maroc sur le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et d’autres agences humanitaires.

Lors de son intervention, le représentant algérien a dénoncé les accusations «fallacieuses et infondées» du Maroc visant à entraver les actions de ces institutions onusiennes, tout en cherchant à ternir l’image de l’Algérie.
M. Bladehane a indiqué que, malheureusement, le Maroc persiste à recourir à des subterfuges pour bloquer le travail du HCR. Il a rappelé que l’Algérie, en accueillant des réfugiés fuyant les persécutions ne fait que «soutenir la légalité internationale et abriter des réfugiés fuyant la mort et les persécutions».
L’ambassadeur a poursuivi : «L’Algérie rejette, dans des termes clairs et non équivoques, le chantage exercé par le Maroc sur le HCR et les autres agences humanitaires dont notamment le Programme alimentaire mondial (PAM).»
Cette prise de position s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, où l’Algérie se dresse contre toute tentative de politisation des enjeux humanitaires et réaffirme son soutien aux organismes internationaux œuvrant pour la protection des réfugiés.
A cet égard, M.Bladehane a pointé, de manière incisive, que «tous les délégués présents ont noté que les accusations formulées par ce pays n’ont aucun lien avec le budget discuté». Il a ainsi critiqué l’attitude du Maroc, s’interrogeant sur la contradiction flagrante entre sa prétention à la «marocanité» du Sahara Occidental et son acharnement à priver la population sahraouie réfugiée de l’aide humanitaire nécessaire, fournie par le HCR et d’autres agences.
L’intervenant a mis en lumière l’ironie d’une telle position, en rappelant que ces réfugiés, expulsés de leur propre territoire, sont aujourd’hui contraints de chercher refuge en Algérie, où ils dépendent de cette assistance pour leur survie. «Il est inutile de dire que cette attitude de défiance, volontairement obstructionniste au travail du HCR, met en danger toute l’action de cette honorable institution au service des 123 millions de réfugiés et déplacés dont la majorité se trouve en Afrique», a-t-il martelé.
Réaffirmant le soutien indéfectible de l’Algérie au HCR, M.Bladehane a rappelé que tous les documents élaborés «sont conformes à la légalité internationale». Il a en outre réitéré l’engagement de l’Algérie à voter en faveur du budget, comme elle l’a fait les années précédentes, afin de contribuer à l’allègement des souffrances des millions de réfugiés et déplacés à travers le monde.
Et de déclarer : «L’Algérie veillera également à ce que le respect du langage utilisé par les Nations unies soit garanti» et «n’acceptera, en aucune manière, toute modification basée sur la politisation arbitraire et la prise en otage de l’action éminemment humanitaire du HCR».
Dans cet esprit, M? Bladehane a encouragé les agences humanitaires internationales ainsi que les donateurs à intensifier leur soutien, en particulier pour la mise en œuvre du plan d’aide destiné aux 173 600 réfugiés sahraouis. Il a rappelé que ces populations vulnérables ont un besoin urgent d’assistance et que la solidarité internationale est essentielle pour alléger leurs souffrances.
Cette intervention traduit l’engagement continu de l’Algérie en faveur de la protection des droits des réfugiés, tout en dénonçant les entraves politiques qui visent à fragiliser les efforts humanitaires déployés dans des contextes aussi critiques.
