
Lors de l’émission «Hadith Al-Djazair» diffusé dimanche sur la Chaîne de télévision AL24 News, l’expert en géopolitique, Dr. Samir Bouaissa, a vivement critiqué la politique d’escalade française menée par le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau. Une escalade qui ne sert, selon l’expert, qu’aux intérêts électoraux de l’ancien président des Républicains.
La crise diplomatique entre l’Algérie et la France s’enlise, alimentée par les provocations répétées du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Alors que le président Emmanuel Macron cherche à apaiser les tensions, son ministre semble engagé dans une surenchère hostile envers l’Algérie, poursuivant des ambitions politiques personnelles au détriment des intérêts stratégiques de la France.
L’expert en géopolitique Dr. Samir Bouaïssa met en lumière l’écart frappant entre la diplomatie américaine pragmatique et l’approche française, qui semble guidée par des calculs électoralistes plutôt que par une véritable vision stratégique. Selon lui : «Quand on compare la politique française à celle des États-Unis, la différence est flagrante. Donald Trump, par exemple, privilégiait les intérêts économiques des États-Unis avant toute considération idéologique, quitte à se rapprocher des adversaires historiques comme la Russie ou la Chine. À l’inverse, Bruno Retailleau, un homme sans expérience politique et sans vision, instrumentalise la question algérienne pour son ascension personnelle.»
Loin d’être une posture gouvernementale réfléchie, l’attitude du ministre de l’Intérieur semble être une manœuvre personnelle pour s’imposer à la tête du parti Les Républicains.
Un agenda personnel destructeur pour l’avenir de la France
L’expert rappelle que Retailleau se place en rupture totale avec les principes traditionnels de la diplomatie française, en gérant des dossiers aussi sensibles que la migration et les relations bilatérales par des déclarations médiatiques intempestives : «La politique ne se gère pas à travers des conférences de presse et des déclarations provocatrices. Ce ministre sert avant tout son propre agenda, car il veut prendre la tête du parti Les Républicains. Pour cela, il utilise l’Algérie comme un argument populiste afin d’élargir sa base électorale. Mais ce qu’il ignore, c’est qu’il est en train de ruiner son propre avenir politique.»
D’après Dr. Bouaïssa, l’histoire récente prouve que les hommes politiques français qui ont adopté une posture hostile envers l’Algérie ont fini par en payer le prix politiquement. En revanche, ceux qui ont opté pour une coopération équilibrée ont su gagner le respect et le soutien d’une part non négligeable de l’électorat franco-algérien.
L’impasse stratégique et l’illusion marocaine
Alors que la France semble vouloir miser sur une alliance renforcée avec le Maroc au détriment de ses relations avec l’Algérie, l’expert met en garde contre les illusions d’une telle stratégie :
«Aujourd’hui, Paris parie sur Rabat, mais cette relation reste fragile et opportuniste. La preuve en est que les entreprises françaises hésitent encore à investir au Sahara occidental en raison des incertitudes juridiques et du récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne. »
En d’autres termes, l’Algérie demeure un acteur incontournable pour la France, et toute tentative de la marginaliser se heurtera inévitablement à la réalité des équilibres géopolitiques et économiques.
L’Algérie en position de force
Face à ces provocations, Alger ne reste pas passive. Désormais, si Paris souhaite rétablir des relations apaisées, l’Algérie imposera ses conditions :
«L’Algérie ne tolérera plus d’être traitée avec mépris. Si la France veut renouer le dialogue, elle devra d’abord exclure ce ministre de l’équation.»
Le message est clair : l’ère des rapports unilatéraux est révolue. L’Algérie, forte de son poids régional et de ses alliances stratégiques, ne tolérera plus les politiques hostiles dictées par des ambitions électoralistes françaises. À Paris de choisir entre une relation équilibrée et la poursuite d’une confrontation stérile aux conséquences désastreuses. 
G. S. E.
