Par Ammour Ryad
Lundi dernier à Alger, plusieurs acteurs du domaine scientifique, particulièrement liés à la santé et à l’alimentation, ont plaidé en faveur d’un retour à un mode d’alimentation traditionnel considéré comme plus bénéfique pour la santé des consommateurs.
Lors d’une conférence intitulée “Alimentation et santé : maladie et remèdes”, des experts et scientifiques ont préconisé le retour à un mode d’alimentation traditionnel en Algérie, mettant l’accent sur la consommation de céréales et de légumes secs. Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, y a également participé.
Au cours de la conférence, orchestrée par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS) en partenariat avec les ministères de la Santé, du Commerce etde la Promotion des exportations, les intervenants ont souligné que l’adoption d’un mode alimentaire plus sain pourrait contribuer à diminuer la dépendance envers le régime alimentaire actuel, largement influencé par une prédominance croissante de la restauration rapide, des produits alimentaires industriels et des boissons sucrées.
Pour le président de l’ANSS, Pr. Kamel Sanhadji, l’alimentation néfaste, avec le changement climatique et le danger pandémique, constitue un facteur de risque de maladies.
Pour y remédier, M. Sanhadji a estimé nécessaire d’anticiper l’émergence de maladies non transmissibles liées à la mauvaise alimentation telles que le diabète, l’obésité, la tension et certains cancers. Il a affirmé que la mission de l’agence consiste à recueillir des données multisectorielles, à les analyser pour obtenir de nouvelles informations et des indicateurs, et à formuler un message éducatif destiné à la population dans le but de promouvoir la santé publique.
Selon le président de l’ANSS, il est également essentiel de produire des données susceptibles d’éclairer des décisions politiques appropriées visant à garantir la sécurité sanitaire des citoyens.
De son côté, le docteur Djamel Fourar, directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au sein du ministère de la Santé, a souligné l’importance de rétablir “les particularités de l’alimentation algérienne” en adoptant un discours axé sur la santé. “La relation à l’alimentation est avant tout culturelle. C’est la saveur qui détermine nos choix et dans le monde actuel, les produits transformés sont les plus appréciés”, a-t-il constaté. Quant au représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, Nouhou Amadou, a indiqué que presque une personne sur trois à l’échelle mondiale est touchée par la malnutrition sous toutes ses formes. Les nations à revenu faible et intermédiaire supportent un important fardeau financier lié aux maladies résultant des conséquences d’une alimentation inadéquate.
“Le fardeau de ces maladies est lourd car elles tuent environ 41 millions de personnes chaque année dans le monde”, a indiqué le représentant de l’OMS, ajoutant que la contribution de ces maladies à la mortalité totale est passée de 24% en 2000 à 37% en 2019.
D’après Nouhou Amadou, il existe des mesures visant à réduire, voire prévenir, la mortalité précoce, en mettant particulièrement l’accent sur une alimentation saine, notamment chez les enfants. Il a exprimé des regrets quant à l’impact de la production croissante d’aliments transformés à l’échelle mondiale et à l’urbanisation rapide, induisant un changement généralisé des régimes alimentaires nationaux vers des modèles riches en graisses et en sel, au détriment des légumes, des fruits et des fibres alimentaires.
