
Depuis New York, jeudi dernier, l’Algérie a lancé un appel, par la voix de son représentant permanent adjoint auprès des Nations unies, Toufik Laid Koudri, en faveur d’un renforcement “substantiel” de la diplomatie préventive, afin de contribuer à l’apaisement des tensions croissantes et à la prévention des conflits avant leur déclenchement.
Lors de son intervention à l’occasion d’un briefing du Conseil de sécurité consacré à la coopération entre l’Organisation des Nations unies et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), M. Toufik Laid Koudri, représentant permanent adjoint de l’Algérie auprès de l’ONU, a mis en lumière les nombreux défis complexes auxquels la paix et la sécurité internationales sont confrontées dans le monde actuel.
Il a estimé que ces défis “nécessitent une coopération plus profonde et plus stratégique”, soulignant l’importance de “renforcer substantiellement les capacités en matière de diplomatie préventive afin d’apaiser les tensions croissantes et de prévenir les conflits avant qu’ils n’éclatent, notamment dans les pays en développement où les conséquences sont souvent dramatiques”.
Dans ce contexte, le diplomate algérien a mis en avant les capacités de médiation régionale de l’OCI, les qualifiant “d’atout précieux dont il convient de tirer pleinement profit”.
Il a également appelé à “intensifier la coopération dans des domaines cruciaux tels que la lutte contre le terrorisme, le maintien de la paix et la consolidation post-conflit”, soulignant l’urgence des besoins dans ces secteurs.
Il a affirmé que l’Algérie, en tant que membre engagé de l’OCI, accorde une importance particulière au partenariat entre l’ONU et l’OCI, qui repose sur “un engagement commun envers les principes et les objectifs de la Charte des Nations unies”.
M. Koudri a par ailleurs indiqué que l’Algérie considère “la valeur stratégique de la coopération” entre les deux organisations comme un levier essentiel pour faire progresser ce partenariat fondamental.
Soulignant l’importance du dialogue et de la tolérance dans le renforcement des liens entre les deux entités, il a rappelé que l’OCI a été fondée en 1966 à la suite de l’incendie criminel de la mosquée Al-Aqsa, qu’il a qualifié “non pas d’acte isolé, mais d’agression provocatrice contre l’un des lieux les plus sacrés”.
Il a poursuivi en déclarant : “Il est profondément regrettable que, des décennies plus tard, les Palestiniens, toutes confessions confondues, continuent d’être confrontés à la haine, à la discrimination et à la privation systématique de leurs droits fondamentaux”, renouvelant l’appel de l’Algérie pour “le respect total de leurs droits inaliénables, y compris leur droit à établir un État et à vivre dans la dignité, la liberté et la sécurité”.
Dans la même veine, il a affirmé que “dans un monde interdépendant, la promotion du dialogue interculturel et interreligieux n’est plus une option mais une nécessité”, soulignant que l’OCI et l’ONU “sont des alliés naturels en la matière”.
Le représentant algérien a également révélé que cet engagement s’est matérialisé notamment par la proclamation par l’Assemblée générale des Nations unies du 15 mars comme Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, à l’initiative du Pakistan, ainsi que par la création d’un poste d’envoyé spécial de l’ONU chargé de cette question.
Il a précisé que ces initiatives traduisent “une reconnaissance collective de la nécessité de combattre toute forme de discrimination, dans un contexte marqué par la montée des discours d’exclusion et de division qui suscitent de vives inquiétudes”.
En conclusion, M. Koudri a réaffirmé la conviction de l’Algérie que “le moment est venu d’insuffler davantage de dynamisme, de cohésion et d’ambition au partenariat entre l’ONU et l’OCI” dans le but de réaliser les objectifs communs en matière de paix, de sécurité, de développement durable et de dignité humaine.
A. Ryad
