
La mosquée Mustapha-Bentouhami, située au cœur de la ville de Mascara, est un édifice religieux riche en histoire.
Construite en 1747 par le bey de l’Ouest, Hadj Othman Ben Ibrahim, elle est l’une des plus anciennes mosquées de la wilaya de Mascara, notamment à l’époque moderne. Elle a bénéficié d’une attention particulière de la part des beys du beylicat de l’Ouest tout au long de la période ottomane, selon la direction de la culture et des aArts.
Le bey Mohamed Ben Othmane El-Kebir a supervisé la rénovation et l’extension de la mosquée, y introduisant l’eau et construisant cinq bassins pour les ablutions, tout en remplaçant son minbar. Ce monument historique et religieux a également été agrandi du côté sud de sa façade principale (l’entrée actuelle de la mosquée) en 1973, avec une inauguration présidée par le défunt président Houari Boumediene.
Suite à cette extension, la mosquée a pris une forme rectangulaire, alors que son plan initial était carré. L’édifice est soutenu par 56 colonnes cylindriques doubles, portant des arcs brisés disposés à la fois verticalement et horizontalement. De plus, la mosquée abrite un mihrab hexagonal encadré par deux colonnes cylindriques, deux niches et un minaret de forme carrée à caractère maghrébin. Ce monument historique a été inscrit sur la liste du patrimoine matériel national.
Pour préserver et restaurer ce site, la direction de la culture et des arts de la wilaya de Mascara a récemment adressé une demande de financement au ministère concerné, afin de réaliser des opérations de restauration et d’aménagement, en respectant les normes qui garantissent la conservation du caractère historique de l’édifice religieux.
Une activité religieuse et intellectuelle constante
Également connue sous le nom de “grande mosquée” depuis la période ottomane, ce lieu de culte est considéré comme l’un des plus importants de la wilaya en raison des nombreuses activités religieuses et intellectuelles qui y sont organisées tout au long de l’année. Le directeur des affaires religieuses et des wakfs, Ali Zenadra, a souligné que des veillées coraniques, des colloques, ainsi que des cours religieux quotidiens y sont régulièrement organisés. Ces activités sont animées par des imams des mosquées de la wilaya et des cheikhs des zaouïas de la région, abordant divers sujets liés à la prédication, l’orientation religieuse et à la prévention des fléaux sociaux. Le chercheur et érudit de la région de Mascara, l’imam et professeur Salah-Eddine Bennaoum, spécialiste de l’architecture islamique, a indiqué que, malgré les restrictions imposées par le colonisateur français sur les activités religieuses et intellectuelles de la mosquée Mustapha-Bentouhami, celle-ci est restée un lieu de résilience, continuant à remplir sa mission religieuse et civilisationnelle.
M. Bennaoum a rappelé que cette mosquée est associée au nom du Cheikh Mustapha Bentouhami de Mascara, compagnon de l’Emir Abdelkader dans sa lutte contre l’armée coloniale française, entre 1832 et 1847. Il a encouragé les chercheurs des universités du pays à accorder un intérêt scientifique à l’apport religieux et civilisationnel de ce monument.
À l’occasion du mois sacré de Ramadan, la mosquée Mustapha-Bentouhami accueille plusieurs activités religieuses, telles que des cours quotidiens sur les vertus du jeûne et la mise en lumière des événements marquants de ce mois sacré, comme les batailles de Badr et d’Ouhoud, ainsi que la lecture collective du Saint Coran avant la prière des Tarawih, selon le directeur des affaires religieuses et des wakfs.
Durant ce mois de jeûne, des concours de mémorisation et de récitation du Saint Coran, ainsi que des concours de «tafssir» des versets et de mémorisation des hadiths du Prophète (QSSSL), sont également organisés, avec la participation des élèves des écoles d’enseignement coranique de la ville de Mascara, ainsi que des jeunes récitants du Saint Coran.
M. Kh./APS