Criminalité, blanchiment d’argent, et stupéfiants : La justice algérienne a lancé une réforme profonde

Face à une criminalité en mutation et à des enjeux économiques croissants, l’Algérie a lancé une réforme profonde de son système judiciaire et de son cadre réglementaire.

Cette dynamique a conduit à l’adoption de plusieurs textes clés destinés, selon leurs promoteurs, à renforcer la moralisation de la vie publique et à intensifier la lutte contre toutes les formes de criminalité, notamment financière et organisée.

Et Abdelmadjid Tebboune l’a martelé encore dimanche dernier, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire : la dynamique de lutte contre les diverses criminalités et pour la moralisation de la vie publique se poursuivra.

Le président de la République a notamment souligné que les nouvelles législations en matière de lutte contre la drogue, le blanchiment d’argent, et de protection des données ne sont pas de simples outils techniques, mais des leviers de souveraineté, de transparence, et de stabilité.

L’année 2025 a, en effet, été marquée par une série de lois structurantes. Le nouveau code de procédure pénale adopté cette année modernise les mécanismes d’enquête et de poursuites, en améliorant l’articulation entre les juridictions et les forces de sécurité.

Il prévoit notamment une simplification des procédures pour les affaires de corruption, de trafic de drogue ou encore de blanchiment d’argent, permettant une réponse judiciaire plus rapide et plus efficace.

Parmi les chantiers prioritaires figure la lutte contre le blanchiment d’argent, enjeu stratégique pour la stabilité financière du pays.

En juillet dernier, une loi actualisée sur la prévention et la répression du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme a été adoptée, en réponse aux mutations des pratiques illicites et à la nécessité d’assurer une plus grande transparence dans les circuits économiques.

Désormais, les secteurs sensibles comme les assurances, l’immobilier ou les services financiers sont soumis à des obligations de vigilance renforcée, notamment en matière d’identification des bénéficiaires effectifs et de justification de l’origine des fonds.

La loi interdit toute relation avec des personnes ou entités inscrites sur une liste nationale liée à des activités terroristes et prévoit le gel automatique de leurs avoirs.

Elle introduit également de nouveaux outils pour les enquêtes judiciaires, dont la création d’équipes spécialisées et la possibilité de coopération internationale.

Ce nouveau cadre entend ainsi assainir les flux financiers, sécuriser l’environnement économique et consolider la souveraineté juridique du pays, tout en veillant au respect des données personnelles dans le traitement des dossiers sensibles.

Cette réforme s’articule avec les dispositions de la loi de finances 2025, notamment la bancarisation obligatoire de certaines transactions, en particulier dans le secteur immobilier, souvent exposé aux flux financiers non traçables.

D’autres mesures inscrites dans la loi de finances 2026 viennent compléter l’arsenal. Ces mesures visent à renforcer la traçabilité des fonds et à soumettre les comptes devises à un contrôle rigoureux, tout en garantissant les droits des détenteurs en règle.

Dans le même élan, la lutte contre le trafic de stupéfiants a également connu un nouveau tournant avec l’adoption d’un cadre législatif renforçant les sanctions et élargissant les compétences des services spécialisés.

Cette loi cible à la fois les réseaux de distribution et les circuits financiers issus du narcotrafic.

En parallèle, un autre texte essentiel est venu encadrer la protection des données personnelles. Cette nouvelle législation vise à prévenir les abus liés à la collecte et au traitement d’informations sensibles, notamment dans les secteurs financiers, bancaires, et administratifs.

À travers ces réformes, l’Algérie entend affirmer sa volonté de construire un cadre juridique capable de soutenir la croissance économique, de lutter contre les dérives financières, et de rétablir un climat de confiance durable entre les institutions, les opérateurs économiques, et les citoyens.

Reste à savoir si ces réformes tiennent leurs promesses sur le terrain et suffisent à restaurer la confiance des citoyens dans les institutions.

R. N.

ALGER 16 DZ

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