Cette conférence continentale, organisée en Mauritanie, reflète un engagement profond envers la jeunesse africaine et vise à répondre aux défis actuels auxquels elle est confrontée. Les objectifs, tels qu’identifiés par cet analyste politicien, sont alignés avec les besoins pressants de la jeunesse africaine dans un contexte de mutations économiques, sociales et technologiques.
Mr Boudhane Moussa un Analyste politicien s’est livré pour nous décortiquer les points essentiels de cet événement crucial.
Entretien réalisé par Ammour Ryad

Quels sont les principaux objectifs de cette conférence et comment sont-ils alignés avec les besoins actuels de la jeunesse africaine ?
Parmi les objectifs nobles et les grandes finalités recherchés par cette deuxième conférence continentale tenue en Mauritanie, pays frère, et qui reçoit, dans ce cadre, la visite du Président de la République Abdelmadjid Tebboune, en tant que première visite officielle en Mauritanie. Ces objectifs et finalités peuvent être résumés comme suit :
Premièrement, répondre aux préoccupations diverses, qu’elles soient politiques, liées à l’emploi, au logement, à la stabilité ou à la sécurité et notamment celles des jeunes. Il est important de souligner que la formation est l’un des objectifs centraux. La formation doit être moderne, en phase avec les exigences de l’époque, notamment dans les domaines de la technologie, de la numérisation et de la cybersécurité.
L’Algérie partagera son expérience à travers le Président de la République, le Ministre des Affaires Étrangères, ou encore le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique qui accompagnent également le chef de l’Etat dans cette visite en Mauritanie, participant à cette conférence continentale axée sur la jeunesse, la formation et l’emploi.
Les objectifs principaux sont donc les suivants :
Proposer une formation efficace, moderne et adaptée aux exigences de l’époque : La formation ne doit plus se limiter aux méthodes traditionnelles, mais inclure tous les domaines, qu’ils soient politiques, économiques, financiers, de gestion ou autres. L’objectif est de préparer une jeunesse compétente, dotée d’expérience et capable d’assumer des responsabilités à tous les niveaux.
Créer des opportunités d’emploi et d’insertion professionnelle : L’Algérie, avec ses nombreux projets industriels et économiques (près de 982 projets en cours), s’est engagée à fournir des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers, de postes. Cela inclut les grands projets tels que l’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet et les lignes ferroviaires reliant le nord et le sud du pays. Le Président a également promis la création de 450 000 emplois, une initiative principalement destinée aux jeunes.
Encourager l’entrepreneuriat et l’innovation : Grâce à des réformes législatives, telles que la loi relative à l’auto-entrepreneur et les amendements apportés à l’ordonnance 06-03 sur la fonction publique, les jeunes et les employés peuvent désormais créer des start-ups et des petites et moyennes entreprises, contribuant ainsi au développement économique tout en générant des emplois pour autrui.
Outre ces objectifs, cette conférence vise également à renforcer la présence et l’influence de l’Afrique sur la scène internationale, notamment en obtenant des sièges permanents au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il s’agit de bâtir une Afrique forte et autonome, capable de relever les défis de la pauvreté, de l’instabilité et des ingérences extérieures, tout en s’émancipant du colonialisme, notamment celui de la France.
L’Algérie, forte de ses réformes et de son expérience, met l’accent sur la jeunesse qui représente la majorité de la population et a établi des institutions comme le Conseil Supérieur de la Jeunesse (mentionné dans les articles 214 et 215 de la Constitution) et des écoles spécialisées (cybersécurité, mathématiques, technologies modernes, intelligence artificielle).
Enfin, cette conférence continentale, en réunissant des chefs d’État et de gouvernement africains, vise à renforcer la coopération et à répondre aux attentes des peuples africains. L’objectif ultime est de permettre à l’Afrique de s’affirmer comme une force influente sur la scène mondiale et de relever les défis économiques, sociaux et technologiques du 21e siècle.
Quels sont les défis spécifiques auxquels la jeunesse africaine est confrontée en matière d’éducation et d’emploi révolution numérique et les mutations économiques mondiales et comment la conférence entend-elle y répondre ?
On peut également ajouter d’autres défis liés aux fléaux sociaux, tels que celui de la drogue, tout en prenant en considération l’expérience algérienne dans ce domaine. L’un des exemples les plus probants est l’effort colossal fourni par l’Armée Nationale Populaire et les différents services de sécurité, comme la Gendarmerie Nationale, les services de sécurité intérieure et extérieure, les douanes, ainsi que la police et d’autres entités.
Il ne faut pas oublier également le rôle joué par la société civile. Les associations, en particulier, jouent un rôle central. En parlant des associations, il convient de mentionner l’Observatoire National de la Société Civile, inscrit à l’article 113 de la Constitution et organisé par un décret présidentiel qui régit son fonctionnement, son organisation et ses activités. Cet observatoire est composé majoritairement de jeunes, ce qui montre que ce défi est largement relevé.
Comme mentionné précédemment, les efforts considérables déployés par l’Armée Nationale Populaire et les services mentionnés visent à lutter contre les fléaux tels que la drogue et les substances psychotropes ainsi que le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et d’autres phénomènes liés à la corruption, à la contrebande et aux divers trafics, notamment ceux des marchandises subventionnées par l’État.
L’Algérie possède une vaste expérience dans ce domaine, une expérience dont elle peut être fière et qui peut bénéficier à l’ensemble du continent africain. Il ne serait pas exclu que cette coopération soit mutuellement bénéfique. Par ailleurs, il existe plusieurs lois liées à ces problématiques, comme la loi 04-18 amendée et complétée en 2023, portant sur la prévention et la lutte contre les drogues et les substances psychotropes, ainsi que la loi 05-01 relative au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, ou encore la loi 06-01 amendée et complétée, portant sur la prévention et la lutte contre la corruption.
Quant aux défis liés aux aspects économiques, l’Algérie a établi de nombreuses bases solides dans ce domaine, en mettant en place des mécanismes juridiques et institutionnels. Un exemple notable est la loi sur les marchés publics, qui offre aux jeunes la possibilité d’obtenir des marchés publics avec un taux de préférence d’au moins 20 %. Cela constitue un avantage pour eux et démontre que l’Algérie a mis en place tous les mécanismes institutionnels et juridiques nécessaires pour permettre aux jeunes de contribuer dans les domaines politique, économique et autres. Ainsi, il revient aux jeunes de s’armer de savoir et de formation continue dans tous les domaines, afin de maîtriser les connaissances et les technologies modernes.
Un mot pour la jeunesse algérienne lors de cet événement incontournable ?
Je peux considérer cela comme un conseil pour la jeunesse : il ne faut pas que les jeunes se limitent à rêver d’une belle femme, d’une voiture dernière cri ou d’une villa. Ils doivent avant tout faire des efforts, se former, apprendre et développer leurs compétences. Ces aspirations viendront naturellement avec le temps, mais il est essentiel de progresser, pas à pas, pour concrétiser tous leurs souhaits.
A. Ryad
