Le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2025, effectué lundi soir, a placé les Verts dans le groupe E, aux côtés du Burkina Faso, de la Guinée équatoriale et du Soudan. Si les apparences laissent entrevoir un groupe équilibré, la tâche des Algériens s’annonce particulièrement ardue.
L’Algérie, nation doublement titrée dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations (1990, 2019), abordera cette 35e édition avec l’ambition de redorer son blason après deux échecs consécutifs au premier tour.
Le calendrier des matchs de poule réserve une entrée en matière face au Soudan, le 24 décembre 2025. Ce premier rendez-vous sera crucial pour donner le ton et accumuler de la confiance. Suivront les affrontements contre la Guinée équatoriale et le Burkina Faso, des oppositions qui nécessiteront rigueur, adaptation tactique et sang-froid.
Un tirage compliqué
“Ce n’est pas un tirage facile”, a confié le sélectionneur national, le bosnien Vladimir Petkovic, conscient des défis qui attendent son équipe.
L’Algérie arrive à cette CAN après une qualification éclatante, ayant dominé son groupe préliminaire avec 16 points en six matchs. Toutefois, ces résultats flatteurs ne doivent pas masquer les incertitudes qui entourent la sélection. Les récentes désillusions lors des CAN 2021 et 2023 ont laissé des traces, tant sur le plan mental que collectif.
«Il n’y a pas de petites équipes dans cette CAN» a martelé Petkovic. Il a ajouté : «Toutes les sélections présentes à ce rendez-vous ont mérité leur qualification. Nous allons bien nous préparer et jouer à fond nos matchs. Il est évident que nous sommes les favoris du groupe et nous devons assumer ce rang», a affirmé le coach national dans une déclaration publiée sur le site officiel de la Fédération algérienne (FAF).
Pour Petkovic, la priorité est claire : «Le premier objectif sera de nous qualifier pour le deuxième tour, après on verra» : une déclaration prudente mais révélatrice des ambitions mesurées des Verts, conscients de la nécessité de renouer avec le haut niveau.
L’entraineur a en outre déclaré : «Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes et ne pas trop penser aux sélections que nous allons affronter.»
Cette philosophie, orientée sur la maîtrise du jeu algérien plutôt que sur la neutralisation des adversaires, sera déterminante pour espérer franchir ce cap difficile.
Il a ajouté : «Il est vrai que nous avons une idée sur nos adversaires, notamment la Guinée équatoriale que nous avons affrontée dernièrement lors des qualifications de cette CAN-2025».
L’équipe, emmenée par des cadres comme Ramy Bensebaïni et Ismaël Bennacer, devra également composer avec une pression croissante de la part des supporters et des observateurs, impatients de voir leur équipe briller à nouveau sur la scène continentale.
Entre CAN et Mondial : des objectifs imbriqués
Si cette CAN représente un objectif majeur, Vladimir Petkovic n’oublie pas l’autre grande échéance : la qualification pour le Mondial 2026. Cette qualification se jouera toute au long de l’année civile 2025. L’entraineur a noté : «Actuellement, le plus important ce n’est pas cette CAN, mais plutôt la qualification au Mondial 2026 que nous devons aller chercher.»
Une qualification au mondial après 12 ans d’absence sera forcément un boost pour la sélection qui pourra également exploiter cette CAN come préparation optimale pour la Coupe du Monde. C’est en tous cas une analyse que partage le technicien bosnien. «Il sera plus facile pour nous d’aborder cette CAN en ayant validé notre qualification en Coupe du monde», a-t-il expliqué.
Une remarque qui met en lumière l’équilibre délicat à trouver entre préparation à court terme et vision stratégique à long terme.
L’Algérie, qui participera à sa 21e phase finale de CAN, rêve d’un retour en grâce. Mais ce rêve passe par une performance solide dans ce groupe E complexe, où chaque point arraché comptera pour atteindre la phase à élimination directe.
Des adversaires redoutables
Le premier match des Verts les opposera au Soudan, une équipe en grande forme. Qualifiés en terminant 2e de leur groupe, les Faucons de Jediane, brillent sans jouer à domicile et occupent la tête des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, devant des géants comme le Sénégal. Avec des renforts de binationaux et un peuple derrière son équipe, le Soudan ambitionne de créer la surprise.
Le 28 décembre 2025, l’Algérie affrontera le Burkina Faso pour un match crucial. Après un nul (2-2) lors de la CAN-2023, les Etalons sont de sérieux adversaires. Qualifiés en terminant 2e de leur groupe, ils restent redoutables avec 13 participations à la CAN. L’Algérie mène les confrontations directes, mais cette rencontre sera décisive.
Le dernier match du groupe pour l’Algérie se jouera contre la Guinée équatoriale, le 31 décembre. Bien que les Verts aient remporté les qualifications, la Guinée équatoriale a surpris par le passé, notamment en battant l’Algérie en 2022. Cette équipe imprévisible, qui a également battu la Côte d’Ivoire 4-0 lors de la CAN-2023, reste une menace à ne pas négliger.
Place au terrain
L’Algérie, qui participe à la CAN pour la 21e fois a réalisé un bon parcours dans les éliminatoires. Les fennecs se sont qualifiés en dominant le groupe E avec 16 points, devant la Guinée équatoriale (8 pts).
Les regards sont désormais tournés vers le terrain, où l’Algérie devra prouver qu’elle a tiré les leçons de ses récentes contre-performances en CAN. Une mission difficile, mais pas impossible pour une équipe en reconstruction qui mélange jeunes talents et cadres d’expertise.
Notons enfin que l’Algérie jouera ses trois matchs de poule dans la ville de Rabat. Si l’équipe termine première de sa poule elle aura également le privilège de jouera les huitième de final dans cette même ville.
En décembre prochain, ce seront non seulement les talents des joueurs, mais aussi leur caractère et leur capacité à relever les défis qui feront la différence. Le défi est lancé.
G. Salah Eddine
