Président de la Fédération Algérienne de Volley-Ball :«Il y aura énormément de changements dans le Volley-ball algérien»

Le volley-ball en Algérie, bien que souvent éclipsé par le football, occupe une place importante dans le paysage sportif national. Ce sport, porteur de valeurs collectives et d’esprit d’équipe, connaît un engouement croissant. Chez les dames comme chez les messieurs, le volley-ball algérien a vu émerger des talents qui ont marqué les esprits, contribuant à inspirer une nouvelle génération de joueurs. Pourtant, malgré ce potentiel indéniable, le volley-ball algérien fait face à des défis de taille. C’est dans ce contexte qu’Alger 16 a eu le privilège d’échanger avec M. Tamadartaza Mohand, président de la Fédération algérienne de volley-ball. Une rencontre captivante, où il nous dévoile ses projets ambitieux et ses visions pour propulser ce sport vers de nouveaux horizons, tout en surmontant les obstacles qui se dressent sur son chemin. Une lecture essentielle pour comprendre les enjeux actuels et l’avenir du volley-ball en Algérie.

Entretien réalisé par G. Salah Eddine

Quelle est votre réaction face aux résultats du tirage au sort pour la Coupe d’Algérie des dames et des messieurs ?
Je pense que c’est un tirage au sort déséquilibré pour les deux catégories, comme à chaque fois dans les tirages au sort. Il serait pertinent de repenser la formule afin de permettre aux clubs d’élite de se rencontrer lors des phases avancées de la Coupe d’Algérie, plutôt que d’assister à des duels de haut niveau dès les premiers tours. On sortirait ainsi des tirages au sort classiques qui donnent parfois lieu à des confrontations entre de très bonnes équipes dès le premier tour. Ce n’est pas intéressant pour le volley-ball en Algérie. On aimerait bien voir des tours avancés où l’élite s’affronte.

Peut-on justement voir, dans les futurs tirages, des chapeaux qui différencieraient les meilleures équipes des équipes plus modestes ?
Absolument. Nous allons vraiment y réfléchir et travailler dessus. L’idée me vient, et le tirage au sort de cette édition 2024-2025 me conforte dans cette réflexion. Nous allons mobiliser des techniciens sur ce sujet et nous concerter pour proposer la meilleure formule de tirage pour le volley-ball en Algérie.

Y a-t-il des initiatives prévues pour renforcer l’engouement autour du volley-ball en Algérie ?
Énormément ! Je commence d’abord par tout ce qui concerne la communication, car elle est essentielle. C’est une forme de marketing : mieux on communique, plus les gens vont s’intéresser. Plus on soigne notre image – celle de la fédération, du volley-ball, des compétitions algériennes – plus nous attirons du public. Il faut construire une image digne de ce sport, qui a toujours été porté par des universitaires et des intellectuels, et qui a souvent été régi par un fair-play exemplaire. Nous devons maintenir ce standing.

Comment évaluez-vous le niveau actuel du volley-ball algérien, aussi bien en club qu’en sélection nationale ?
En sélection nationale, je dirais que nous avons un bon niveau sur la scène continentale et un niveau acceptable à l’échelle internationale. Nous faisons partie du top 3 des équipes africaines chez les messieurs et du top 5 chez les dames. Toutefois, en tant que président de la fédération, je considère que le niveau du volley-ball algérien dans son ensemble reste insuffisant. La marge de progression est immense, et le potentiel, considérable. Mon objectif, qui constitue mon cheval de bataille, est d’élever le niveau du volley-ball algérien, tant en ce qui concerne les compétitions que le développement des volleyeurs et volleyeuses du pays.

Justement, Quelles sont vos ambitions pour les équipes nationales masculine et féminine dans les prochaines années ?
Avant tout, nous devons repenser les formules et les systèmes de compétition afin d’instaurer un modèle pyramidal.
La concurrence est essentielle : plus elle est forte, plus les athlètes progressent, et donc, le niveau du volley-ball en Algérie s’élève. Il est illogique qu’une équipe qui parcourt 800 km, par exemple depuis Tlemcen, puisse s’imposer facilement 3-0 dans un match.
Ce type de configuration ne favorise pas l’amélioration du niveau général.
Notre objectif est donc de stimuler cette concurrence en rendant l’ascension plus complexe et exigeante. Pour y parvenir, il est nécessaire de restructurer le championnat en plusieurs paliers, rendant la montée plus difficile. Lorsqu’un club rencontre des obstacles avant d’atteindre l’élite, il travaille avec davantage de sérieux, optimise ses ressources et progresse.
Ce processus, en renforçant le niveau des clubs, contribuera inévitablement à l’amélioration des sélections nationales.

Y a-t-il des plans pour naturaliser des joueurs ou attirer des talents algériens évoluant à l’étranger ?
Nous avons déjà des Algériens qui évoluent en Europe. Certains sont partis de notre championnat. Il faut dire aussi qu’il y a d’énormes talents dans ce sport qui sont algériens, mais qui sont nés ou vivent à l’étranger. On y pense sérieusement. Nous avons mis en place une cellule dédiée à la diaspora algérienne.

Pourriez-vous nous en dire plus sur cette cellule dédiée à la diaspora ?
Oui, alors c’est une cellule composée de techniciens algériens compétents qui vont faire un grand et sérieux travail de prospection dans les pays européens d’abord, puis dans les pays du Golfe, où les championnats sont de bon niveau. Si cette cellule juge qu’un joueur ou une joueuse peut apporter un véritable plus pour les sélections nationales, nous le contacterons, et il ou elle sera le ou la bienvenu(e).

Parlons de l’arbitrage, qui est un aspect important de chaque match. Que préconisez-vous pour améliorer l’arbitrage en Algérie ?
C’est une bonne question. En effet, l’arbitrage est un aspect très important. Nous avons un programme très ambitieux en matière de formation des arbitres. La semaine dernière déjà, nous avons commencé par la formation des arbitres.
Nous avons organisé une rencontre avec les arbitres du Centre-Ouest, en présence d’un expert et du président de la Commission d’arbitrage de la Fédération africaine de volley-ball, M. Lazreg. Celui-ci a animé une conférence avec ces arbitres et fera de même avec ceux des régions Centre et Est. Nous avons également élaboré un programme avec lui afin de rester au diapason du niveau mondial de l’arbitrage, incha’Allah.

Qu’en est-il de la formation des entraineurs ?
Pour ce qui est de la formation des entraîneurs, nous avons sollicité la FIVB (Fédération Internationale de volley-ball) pour l’organisation de formations de niveaux 1, 2 et 3. Ces formations vont énormément bénéficier aux entraîneurs algériens. Les niveaux 1 et 2 seront encadrés par des instructeurs et experts algériens, tandis que le niveau 3, destiné aux meilleurs entraîneurs, sera principalement assuré par des experts étrangers. Leur apport et leur expertise permettront d’élever le niveau de nos techniciens. Et qui dit amélioration du niveau des techniciens, dit aussi progression du niveau des athlètes et des équipes.

Quel message souhaitez-vous adresser aux passionnés de volley-ball en Algérie ?
Je leur dis que je les aime énormément. J’aime le volley-ball, j’aime nos volleyeurs et nos volleyeuses. Je suis là pour travailler pour eux et les servir du mieux que je peux. Je leur promets d’essayer de changer. Vous allez voir qu’il y aura énormément de changements, qui, j’espère, seront positifs.

G. S. E

ALGER 16 DZ

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