
Dans un contexte international en pleine reconfiguration géoéconomique, l’Algérie poursuit sa dynamique d’ouverture et de diversification de ses partenariats. Jeudi dernier, la capitale britannique a accueilli un forum économique de haut niveau organisé par l’ambassade d’Algérie, en collaboration avec le cabinet Developing Markets Associates (DMA), catalysant les ambitions bilatérales d’intensification des échanges et d’attraction d’investissements directs.
Placé sous le slogan explicite “L’Algérie ouverte aux affaires”, l’événement a réuni près de 200 dirigeants d’entreprise, représentants d’institutions économiques, investisseurs, consultants et experts sectoriels, issus de multiples filières stratégiques. La présence remarquée du nouveau président du Conseil d’affaires algéro-britannique, l’ancien ambassadeur Martyn Roper, a contribué à renforcer la portée politique et économique de ce rendez-vous.
Ce forum a été conçu comme un espace de dialogue structuré, permettant d’apporter des réponses concrètes aux interrogations des opérateurs économiques britanniques quant à l’évolution du climat d’affaires en Algérie, mais aussi de mobiliser les compétences de la diaspora algérienne installée au Royaume-Uni autour d’une vision commune de développement. Au cœur des échanges, les secteurs moteurs de la croissance algérienne ont été largement exposés, à travers une cartographie précise des opportunités de partenariat. Ont ainsi été mis en lumière, l’agriculture et l’agro-industrie, le tourisme, les industries manufacturières et pharmaceutiques, les énergies renouvelables ainsi que les ressources halieutiques et minières — autant de domaines ciblés par les réformes engagées et bénéficiant d’un fort potentiel de création de valeur.
Cette stratégie sectorielle repose sur une reconfiguration du cadre réglementaire, illustrée notamment par la nouvelle loi sur l’investissement, laquelle vise à garantir la transparence, la stabilité juridique et la prévisibilité nécessaires à la confiance des investisseurs étrangers. Les débats ont souligné “l’impact positif sur le climat des affaires” induit par ces mesures.
Une trajectoire saluée par les milieux d’affaires
L’intérêt suscité par les interventions du président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), M. Chakib Kouidri, et du directeur exécutif d’International Strategy, Achraf Laidi, a confirmé l’attractivité croissante de l’Algérie. Ces exposés ont été salués pour la qualité des données fournies, mettant en lumière “les grandes possibilités et atouts” du marché algérien, mais aussi pour leur capacité à refléter “l’intérêt grandissant manifesté par les grandes économies mondiales” envers le positionnement stratégique du pays.
Dans son discours d’ouverture, l’ambassadeur d’Algérie au Royaume-Uni, M. Nourredine Yazid, a insisté sur le rôle fondamental de la diplomatie économique dans le renforcement de la coopération bilatérale. Il a notamment mis l’accent sur “les nouvelles facilitations opérées en faveur des investisseurs, notamment celles douanières, visant à encourager les activités commerciales”.
La journée s’est articulée autour d’une séance plénière, suivie de trois panels thématiques ciblant les secteurs de l’industrie pharmaceutique, des services financiers, de l’agroalimentaire et de l’industrie générale. Ces discussions ont permis de passer d’un diagnostic macroéconomique à des projections concrètes d’investissement, en identifiant des zones d’interopérabilité entre les chaînes de valeur algériennes et britanniques.
Des sessions B2B ont également rythmé le forum, offrant aux entrepreneurs algériens et britanniques un cadre de discussion direct et pragmatique. Ces rencontres visent à transformer le potentiel en projets, en s’appuyant sur une logique de co-développement et de transfert de technologies.
Ce forum marque une étape significative dans la construction d’un partenariat économique robuste, équilibré et tourné vers l’avenir entre l’Algérie et le Royaume-Uni. Au-delà des annonces, il témoigne d’un changement de posture stratégique, où l’Algérie s’affirme non plus comme un simple fournisseur d’opportunités, mais comme un acteur crédible, structuré et engagé dans l’économie mondiale, avec une volonté affirmée de capter les flux d’investissement étrangers les plus qualitatifs.
G. Salah Eddine