Dimanche soir, dans une ambiance électrique au MetLife Stadium au New Jersey, Chelsea a frappé un grand coup. Les Blues ont terrassé un Paris Saint-Germain méconnaissable sur le score sans appel de 3 à 0, remportant ainsi la première édition de la Coupe du monde des clubs au format élargi à 32 équipes. Un triomphe qui consacre une jeunesse talentueuse, un projet solide… et un véritable coup de force sur l’échiquier footballistique mondial.
Le match n’a laissé place à aucun suspense. Dès l’entame, Chelsea a imposé un pressing haut, une maîtrise technique, et une agressivité qui ont mis le PSG sur les talons. Cole Palmer, pépite anglaise de 22 ans, a été l’homme de la soirée. Il a d’abord profité de la confusion de la défense parisienne à la 22e minute pour placer un tir limpide qui s’est logé dans les buts parisiens. Il a confirmé le bon début de match de Chelsea et a montré à tout le monde que cette finale n’était pas jouée d’avance pour Paris, contrairement à ce que beaucoup laissaient croire avant le coup d’envoi. D’ailleurs, le même joueur est complètement allé à contre-courant des pronostics et ce, très rapidement après son ouverture du score. À la demi-heure de jeu, le natif de Manchester a réussi une incursion remarquable dans la défense parisienne et a inscrit le deuxième but. Paris est sous le choc !
Les Parisiens ont tenté de poser le ballon et de construire leur jeu pour se remettre dans la partie, mais Chelsea était bien en place. Paris n’a presque pas eu d’occasions, si ce n’est une tête médiocre du milieu portugais João Neves. Et au fur et à mesure, Palmer, toujours lui, est venu délivrer une merveille de ballon pour la nouvelle recrue de Chelsea, João Pedro, qui a parfaitement lobé Donnarumma, inscrivant à la 43ᵉ minute le troisième but des Blues. Paris s’est déjà effondré.
En deuxième mi-temps, Paris semblait avoir plus d’ambitions dans le jeu. En tout cas, Chelsea a reculé et Paris a pris le ballon. Il ne restait plus qu’à marquer. Cela aurait pu se faire à la 56e minute par l’intermédiaire de Dembélé, mais son ballon a été repoussé par le gardien Sánchez, puis par le poteau londonien.
Paris a continué de pousser, mais ni les éclairs de Vitinha ni les tentatives isolées de Kolo Muani n’ont pu inverser la tendance. De son côté, Chelsea a joué en contre-attaque, et il faut dire que ses occasions ont parfois été plus dangereuses que celles du PSG. Par exemple, l’entrant Delap a failli tromper Donnarumma sur une frappe de loin à la 75e minute.
Paris ne savait plus quoi répondre, et cela allait empirer. À la 85e minute, João Neves a écopé d’un carton rouge pour un tacle dangereux sur Marc Cucurella, scellant une rencontre cauchemardesque pour les Parisiens. Au coup de sifflet final, le banc de Chelsea a explosé de joie ! Mais cette euphorie n’a duré que quelques secondes. Un incident est venu assombrir un peu plus le tableau parisien : en se dirigeant vers le banc adverse, Luis Enrique, visiblement excédé, a violemment bousculé João Pedro. Une altercation qui a déclenché un début de bagarre impliquant Donnarumma, Hakimi et plusieurs membres du staff.
“Je voulais désamorcer la situation, pas l’aggraver”, s’est défendu le technicien espagnol, accusé de comportement antisportif. Une scène qui, bien que rapidement maîtrisée, cristallise les tensions internes du PSG, déjà fragilisé par une saison mouvementée.
Chelsea, champion du monde
Enfin bref, Chelsea finira la soirée en bonheur alors que les Parisiens semblaient frustrés, en larmes et en colère. Il faut dire que cette humiliation en finale risque de raviver les doutes sur la capacité du PSG à briller sur la scène nternationale.
Côté Chelsea, ce trophée permet au club de devenir le premier club de l’histoire du football à remporter tous les titres possibles et imaginables. Chelsea devient également le premier vainqueur de la Coupe du monde des clubs nouvelle formule, fruit de la réforme lancée par la Fifa pour mondialiser et rentabiliser la compétition des clubs. Avec ce titre, les Blues s’ouvrent une nouvelle stature, à la croisée des ambitions économiques et sportives.
“C’est une sensation incroyable. Nous avons montré que nous étions prêts à écrire l’histoire”, a déclaré Palmer, élu Meilleur joueur du tournoi, à l’issue de la rencontre. Sa performance incarne à elle seule la montée en puissance d’un Chelsea rajeuni mais redoutablement efficace sous la houlette d’Enzo Maresca, son entraîneur italien fraîchement intronisé. Pour Enzo Maresca, “c’est le début de quelque chose de grand”. L’entraîneur a salué “la discipline collective, la fraîcheur mentale et l’envie de tout gagner” de son effectif, très largement composé de joueurs de moins de 25 ans.
Et maintenant ?
Ce match historique n’est pas qu’une ligne de plus au palmarès. Il incarne un tournant dans l’économie du football : internationalisation des formats, valorisation des jeunes talents, montée en puissance de nouveaux clubs moteurs comme Chelsea. La Fifa, elle, se frotte les mains : l’audience mondiale record, l’intensité des matches, la dimension spectaculaire du tournoi valident l’idée d’un Mondial des clubs compétitif, suivi, et porteur de revenus.
En effet, organisée pour la première fois aux États-Unis dans ce format XXL, cette Coupe du monde des clubs visait à réunir les meilleurs clubs de chaque continent autour d’un tournoi attractif, aux allures de “Mondial bis”. Un pari largement gagné selon les premiers retours de la Fifa, qui espère imposer cette formule tous les quatre ans à l’instar de la Coupe du monde des nations et ce, malgré les nombreuses critiques à son égard. D’ailleurs, la finale s’est déroulée sous les yeux de nombreuses personnalités du sport et de la politique. Fait marquant : Donald Trump, présent pour la remise du trophée, a été hué par une partie du public américain, provoquant une vive polémique sur les réseaux sociaux. Ce moment a brièvement éclipsé la cérémonie, mais illustre à quel point cette édition 2025 a dépassé le simple cadre du sport.
G. Salah Eddine
