
Ce soir à 20h (heure algérienne), le Bluenergy Stadium (Stadio Friuli) d’Udine sera le théâtre de la 50ᵉ Supercoupe de l’UEFA, un rendez-vous qui, cette année, prend des accents inédits. Le Paris Saint-Germain (PSG), champion d’Europe en titre, y affrontera Tottenham Hotspur (Spurs), vainqueur de la Ligue Europa.
Comme à l’accoutumée, avant chaque grande saison européenne, on a droit à une finale de Supercoupe d’Europe (C2) entre le vainqueur de la Ligue des champions (C1) et celui de la Ligue Europa (C3). Cette année, ce sera donc un affrontement entre Londoniens et Parisiens. Un match qui s’annonce très déséquilibré mais passionnant quand même.
Pour le PSG, il s’agit seulement de la deuxième participation à la Supercoupe, 28 ans après une douloureuse défaite face à la Juventus en 1997 (9–2 sur deux manches). Cette fois, le contexte est bien différent : Paris arrive auréolé de sa première Ligue des champions, remportée avec éclat (5–0 contre l’Inter, record en finale européenne). Une victoire aujourd’hui permettrait au club de ramener la Supercoupe en France pour la première fois depuis 2013.
Pour les Spurs, la soirée consacrera la fin heureuse de la saison dernière, une saison qui était pourtant très compliqué. Vainqueurs de la Ligue Europa en mai dernier face à Manchester United (1–0 à Bilbao), les Spurs abordent le match avec l’envie de bousculer les pronostics et d’inscrire leur nom au palmarès continental. Ce sera également l’opportunité pour eux de lancer définitivement une nouvelle ère après le départ de Kane, il y a deux ans, et Son, il y a deux semaines, et l’arrivée à la tête du club de Thomas Frank.
Paris favori sur le papier…
Selon le superordinateur d’Opta, Paris dispose de 62,4 % de chances de l’emporter dans le temps réglementaire. La statistique historique renforce cette position : 11 des 12 dernières éditions ont été gagnées par le champion de Ligue des champions.
Cependant, Tottenham possède des arguments : l’énergie du renouveau sous la direction du Danois Thomas Frank, la solidité d’un collectif soudé et l’impact des nouvelles recrues Mohammed Kudus et João Palhinha. Malgré une pré-saison mitigée (dont un lourd revers 4–0 face au Bayern Munich), les Londoniens restent dangereux sur un match sec. En plus, Paris a perdu son dernier match face à une équipe londonienne. C’était il y a environ quatre semaines lors de la finale de la Coupe du monde des clubs face à Chelsea.
Des absences qui comptent
Le PSG devra composer sans son gardien titulaire Gianluigi Donnarumma, écarté de la liste et au centre de rumeurs de transfert vers Manchester United ou Chelsea. Le poste sera confié à Lucas Chevalier, fraîchement arrivé du LOSC pour 40 millions d’euros, qui vivra un baptême du feu continental. Autre coup dur : la suspension de Joao Neves, pilier du milieu. Les autres cadres parisiens, à l’instar de Marquinhos, Demeblé et Vitinha, seront bel et bien présents.
Chez Tottenham, l’incertitude plane sur Dominic Solanke, touché physiquement. Destiny Udogie est, quant à lui, opérationnel, ce qui offre de la stabilité côté gauche. Mais le vrai problème, c’est l’absence de Madison, le maître à jouer de l’équipe. Le joueur s’est blessé et devrait manquer le début de saison de son équipe. Les Anglais pourront cependant compter sur leur nouvelle recrue star, Mohamed Kudus, arrivée pour plus de 60 millions cet été.
Le duel tactique attendu
Luis Enrique devrait rester fidèle à son approche de possession patiente, exploitant les couloirs avec Ousmane Dembélé et Kvaratskhelia pour étirer la défense adverse. Thomas Frank, lui, pourrait privilégier un bloc médian compact et des transitions rapides, utilisant Kudus pour surprendre dans les espaces.
Ce contraste de styles pourrait produire un match où l’initiative appartiendra aux Parisiens, mais où chaque récupération anglaise sera une potentielle balle de break.
Les deux clubs sont également très motivés. D’une part, Paris veut décrocher le titre pour assurer le quadruplé. Cela pourrait permettre aux joueurs parisiens d’accroître leurs chances de gagner le Ballon d’or. C’est notamment le cas d’Ousmane Dembélé, sérieux candidat. Les Spurs, de leur côté, désirent continuer sur leur lancée, eux qui n’avaient remporté aucun titre depuis 2008 jusqu’en mai 2025. Enchaîner deux titres en trois mois serait donc plus que magnifique pour un des cadors de Premier League.
Un décor et une ambiance à la hauteur
Les 25 000 places du Bluenergy Stadium promettent une atmosphère dense. Les billets sont tous vendus et s’échangent déjà autour de £385 sur le marché secondaire. La rencontre sera suivie et diffusée sur les canaux du monde entier.
Pour le PSG, gagner serait la confirmation que son sacre en C1 n’était pas un aboutissement isolé mais bien le début d’un cycle. Pour Tottenham, ce serait une entrée fracassante dans le cercle fermé des clubs à palmarès continental multiple.
Ce soir donc, Udine sera bien plus qu’une simple ville hôte : elle sera le carrefour de deux trajectoires, l’une en quête de confirmation, l’autre de consécration. Et dans les grandes finales, la vérité appartient souvent à celui qui ose le plus au moment décisif.
G. Salah Eddine