Le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a donné, hier, à l’école primaire “Flissi Essghir” d’El Mohammadia (Alger), le coup d’envoi officiel de l’année scolaire 2025-2026. Près de 12 millions d’élèves et un million de fonctionnaires ont ainsi repris le chemin des établissements scolaires à travers le pays. Cette rentrée, placée sous le signe de la santé scolaire, s’inscrit dans la continuité des réformes engagées pour moderniser le système éducatif national.
Comme annoncé la semaine passée, la santé en milieu scolaire a été érigée en priorité. En coordination avec le ministère de la Santé et la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, la première semaine de cours sera consacrée à des activités de sensibilisation organisées sous le slogan «La santé scolaire, pour un avenir sain et sécurisé». Un cours inaugural a été programmé, suivi d’ateliers pratiques sur la nutrition saine, les dangers des boissons énergétiques, la dépendance aux écrans et les risques liés aux substances psychotropes. L’objectif est d’instaurer une véritable culture de prévention dans un contexte préoccupant où près d’un enfant sur quatre souffre d’obésité, selon les données du ministère de la Santé.
Sur le plan pédagogique, une réorganisation des programmes et des horaires est introduite pour les élèves de la troisième année du cycle primaire. Cette réforme prévoit notamment l’augmentation du volume horaire consacré à l’anglais qui passe à deux heures hebdomadaires, le renforcement de l’éducation physique à raison de deux heures par semaine, le soutien à l’éducation artistique avec une heure et demie , ainsi que des ajustements pour les matières fondamentales telles que l’arabe et l’histoire. Un accent particulier est mis sur la généralisation de l’éducation physique et sportive grâce à la dotation des établissements en équipements adaptés et l’aménagement d’espaces dédiés, avec la possibilité d’utiliser les stades avoisinants en cas d’insuffisance d’infrastructures.
Le ministère de l’Éducation nationale a également annoncé la livraison de 70 lycées, 196 collèges et 600 classes d’extension afin d’absorber la pression démographique et d’assurer une répartition équitable des ressources éducatives. Des commissions locales de suivi ont été installées pour veiller, dès le premier jour, au bon déroulement de l’année scolaire et à la disponibilité du transport scolaire, de la restauration et du chauffage, particulièrement dans les zones rurales et éloignées. Parallèlement, les autorités rappellent que la généralisation des tablettes électroniques et la connexion des établissements au réseau internet constituent une priorité dans le but d’alléger le poids du cartable et de favoriser l’intégration du digital dans l’apprentissage. Le ministre s’est également engagé à améliorer les conditions de travail des personnels éducatifs à travers la finalisation du nouveau statut particulier, l’intégration progressive des enseignants contractuels et le renforcement du dialogue social avec les syndicats et les associations de parents d’élèves.
En ce qui concerne le secteur privé, un nouveau décret exécutif sera bientôt promulgué accompagné d’un cahier des charges strict, afin de mieux encadrer les établissements d’enseignement privés et d’éviter les dérives constatées ces dernières années, telles que le non-respect des programmes officiels, l’emploi d’enseignants non qualifiés et le recours abusif aux vacataires. Cette mesure vise à garantir un enseignement de qualité et à faciliter le traitement des dossiers d’agrément en attente.
Malgré ces efforts et les réformes engagées, le secteur de l’éducation demeure confronté à des défis majeurs comme le décrochage scolaire dans les zones défavorisées, l’adaptation aux mutations technologiques et aux attentes du marché du travail, ainsi que la formation continue des enseignants.
Le coup d’envoi de la rentrée s’est déroulé en présence du ministre de la Santé, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, du ministre et wali d’Alger, Mohamed Abdenour Rabehi, du président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, Kamel Sanhadji, et du président du Conseil du renouveau économique algérien, Kamel Moula.
Cheklat meriem
