Par Ammour Ryad
Les relations entre l’Algérie et la Turquie, ancrées dans une histoire commune, ont connu une accélération notable ces dernières années. Cette dynamique s’est manifestée par le renforcement et la diversification des domaines de coopération bilatérale, ainsi que par une intensification des visites officielles entre les dirigeants des deux nations. Ces développements ont abouti à l’établissement d’un partenariat pérenne et global.

La visite de travail que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a effectuée juillet dernier dans ce pays ami, s’est inscrite dans le cadre de la forte dynamique que les relations bilatérales connaissent. Elle témoigne de l’attachement des dirigeants des deux pays à les développer au mieux des intérêts des deux nations et de leurs peuples. Cela a d’ailleurs été affirmé lors de la visite du président Tebboune à Ankara en mai 2022 et de la visite du président Recep Tayyip Erdogan à Alger en janvier 2020. La visite d’État du président de la République en Turquie a constitué une étape importante, marquée par la signature de plusieurs accords et mémorandums d’entente. Ces initiatives ont joué un rôle essentiel dans l’accélération de la coopération bilatérale dans divers domaines.
Ces visites expriment une convergence de vues sur des questions d’intérêt commun et un nouvel élan de la coopération bilatérale, soutenue par un Traité d’amitié et de coopération depuis 2006.
A noter que la première Réunion de la Commission de planification, de coopération et de partenariat global entre l’Algérie et la Turquie, tenue en décembre 2022, a joué un rôle déterminant dans l’amélioration de la relation stratégique entre les deux pays. A cette occasion, les deux parties avaient discuté des questions internationales d’actualité et étaient parvenues à un accord pour soutenir la paix ainsi que les solutions basées sur le droit international.
La réunion avait mis en avant la nette évolution du volume des échanges commerciaux, qui ont progressé de 30% en 2022, ce qui a contribué à atteindre l’objectif de 10 milliards de dollars d’échanges entre les deux pays. En effet, les relations de coopération économique entre les deux pays ont considérablement progressé ces dernières années. La Turquie est devenue le premier investisseur étranger en Algérie hors hydrocarbures, tandis que l’Algérie occupe la position de deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique. De plus, l’Algérie constitue la première destination des investissements directs étrangers turcs sur le continent.
C’est dans ce cadre que l’ancienne ambassadrice de la République de Turquie en Algérie, Mahinur Ozdemir Goktas, avait reçu, en juin dernier par le président Tebboune la médaille Djadir en reconnaissance de ses actions significatives dans l’intérêt des deux pays frères au cours de ses années de service en Algérie. Elle avait alors souligné que “les relations politiques et économiques entre les deux nations se sont intensifiées de manière remarquable, en particulier après la visite du président Tebboune en Turquie”.
“Les échanges commerciaux ont progressé à 5,3 milliards de dollars, malgré la période de stagnation du commerce mondial”, a-t-elle relevé, se félicitant du “nombre, en constante évolution, des entreprises turques en Algérie : quelque 1 550 entités en activité dans des secteurs variés”.
La Turquie est “le pays étranger avec le plus grand nombre d’entreprises présentes en Algérie, avec des investissements de plus de 5 milliards de dollars et plus de 30.000 emplois”, avait affirmé Mahinur Ozdemir Goktas.
En outre, les relations d’amitié profondes et historiques entre les deux pays se sont illustrées dans le domaine humanitaire. L’Algérie a été l’un des premiers pays à venir en aide au peuple turc suite au séisme qui a frappé ce pays en février dernier. Les membres de la mission algérienne ayant participé aux opérations de sauvetage des sinistrés ont, d’ailleurs, reçu de nombreux éloges de la part du gouvernement et de la société turcs et ont été décorés par le président de la République de la médaille de l’Ordre du mérite national au rang de Achir.