Tourisme estival : Azeffoun, un éden en quête de valorisation

Azeffoun : De notre envoyé spécial

Azeffoun reste un bourg conçu par les Romains depuis des millénaires, puisque cette agglomération renferme des ruines appartenant à cette civilisation, ne serait-ce qu’à Ait Rehouna où à l’ancienne ville qui surplombe cette cité, juchée sur une colline, site des virées estivales les populations du centre du pays, notamment Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira ou encore Alger.

Plus haut ,avant d’entamer la descente vers le val du Sebaou, le mont Tamgout se profile à l’horizon, comme une citadelle de bonne fortune, utilisée par les différentes armées qui se sont succédé en Afrique du Nord, selon des techniques de guet vers la Méditerranée ou le Djurdjura, créées par l’existence romaine dans la région.

Une commune pauvre
En une journée caniculaire de ce mois d’août infernal, nous faisons une virée touristique dans cette station balnéaire, afin d’évaluer le fleuron touristique en Algérie qui a toujours été mis en arrière plan par les différents gouvernements qui se sont succédé dans le pays. Sous la houlette du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le secteur a été encouragé par le déblocage de centaines de milliards de dinars et par la libération de l’investissement ; mais en vain du côté de la Kabylie maritime. Surtout à Azeffoun, où les loyers chez les particuliers ont battu tous les records avec une nuitée qui s’affiche à 7 000 DA, alors que le transport reste souffrant puisque cette ville est reliée seulement à Fréha, à quelques encablures d’Azazga et la ville des Genêts. De plus, les “parkingeurs” y font la loi en squattant les espaces de stationnement autour des plages, ajouté au manque d’eau potable et de restauration adéquate pour recevoir ces milliers d’estivants qui transitent par Azeffoun quotidiennement. Ceci ajouté au fait que les plages ne sont pas nettoyées et la ville est jonchée de gravats et de détritus, car cette commune n’a pas les moyens de les ramasser et de les acheminer vers Oued Falli, derrière Tizi Ouzou.
Question production, rien ne marche dans cette ville, sauf la vigne dans les années 1970, sur la plaine de M’latha où il ne reste que le tracé de cette culture arrachée aux habitants, pour faire place à la volonté de la maffia du foncier qui a accaparé les terrains réservés à cette culture afin bâtir des villas luxueuses.

Le Chaâbi trône
La commune d’Azeffoun ne peut pas recevoir ses estivants, alors qu’en hiver elle reste obnubilée et pantoise, exposée à tous vents, puisque ses habitants sont en majorité des Algérois qui rallient Alger dès la rentrée alors que ceux qui y restent pendant l’année civile souffrent le martyre. C’est ainsi que se créa une certaine culture entre Azeffoun et Alger, surtout sur le plan de la musique chaâbie qui a prospéré au niveau de La Casbah, enfantant une pléiade d’artistes de renom. C’est ainsi qu’on verra La Casbah toujours animée en hiver selon les traditions de la musique chaâbie qui fait vibrer la capitale le long de l’année.

Oubliée
Durant notre virée, à l’entrée de la ville nous n’avons aucunement trouvé ou garer la voiture. Nous étions pris dans un embouteillage fou, qui caractérise cette ville qui n’est traversée que par une artère depuis l’indépendance.
Pour ce qui est du tourisme, il n’existe vraiment rien à constater. Quelques restaurants spécialisés dans les grillades de poissons où les “chouwai” bayent aux corneilles. Cherchant où manger ou prendre un café on n’a eu le choix que d’opter pour une offre maigre, timide et vraiment écœurante. Nos tentatives d’en ssavoir plus auprs des autorités locales (mairie et daïra) n’ont eu aucun écho raisonnable. Sinon qu’on nous dira que c’est une commune pauvre et qu’”on fait de notre mieux pour recevoir les estivants avec les moyens du bord”. Alors que ces estivants ne font que transiter pour aller chercher des destinées plus intéressantes à Béjaiaou Jijel vers l’est, ou Boumerdès, Alger ou Cherchell vers l’ouest, le trafic routier sur le littoral fait d’Azeffoun un point de ralentissement outrancier. Jetant un coup d’œil vers le port, on n’y remarque aucune activité. C’est une esplanade qui n’a pas changé depuis des dizaines d’années, faisant place à un plongeoir réservé à des adolescents qui se baignent dans les eaux de cette baie oubliée. Le développement de la ville est rejeté aux calendes grecques, car aucun renouveau n’est digne d’être cité.
Khaled Haddag

ALGER 16

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