
Par A. Amine
Quelle finale passionnante et quelle revanche pour Novak Djokovic ! Après sa déception en finale de Wimbledon, le joueur serbe a remporté le titre à Cincinnati en surmontant Carlos Alcaraz dans un match mémorable (5-7, 7-6, 7-6). Malgré un moment de fatigue intense au deuxième set et même une balle de match sauvée, Djokovic a montré sa ténacité. Sa détermination est indéniable.

Comme lors de sa victoire légendaire à l’Open d’Australie il y a onze ans face à Rafael Nadal, Djokovic a exprimé sa fureur et sa satisfaction en arrachant son polo à la fin du match. Il a vraiment repoussé ses limites pour finalement surpasser Carlos Alcaraz, qui s’est retrouvé en larmes sur sa chaise, probablement mêlant déception et lâcher-prise après avoir affronté l’épreuve du feu. Bien que Cincinnati soit un tournoi de la série Masters 1000, cette confrontation a offert une intensité dramatique digne de leur finale à Wimbledon un mois plus tôt. Cette revanche pour Djokovic en est d’autant plus gratifiante.
Alors que Djokovic avait pris l’avantage en brisant le service en premier, Alcaraz a rapidement riposté et a peu à peu pris le dessus avec sa puissance en échange. Même s’il n’avait pas eu les meilleures sensations tout au long de la semaine, il a su hausser son niveau de jeu de deux ou trois crans pour répondre à l’opposition qui lui était présentée. C’est là la marque des grands joueurs, et l’Espagnol a montré qu’il en était un. Il a même atteint un set et un break d’avance (7-5, 3-1).
Après avoir été marqué mentalement par les événements, Djokovic semblait également affaibli physiquement. À tel point qu’après avoir perdu son service avec trois doubles fautes consécutives en début du deuxième set, il a demandé un temps mort médical lors duquel sa tension artérielle a été prise. Les choses semblaient mal parties, mais on sous-estimait clairement sa ténacité. Fort de son expérience, il a induit son adversaire dans un faux rythme et a comblé son retard (7-5, 4-4). Puis, retrouvant toute son énergie, il a finalement gagné un tie-break haletant sur le score de 9-7, après avoir sauvé une balle de match à 6-5 contre lui grâce à un superbe coup droit décalé.
Ressuscité, Djokovic a regagné l’avantage tant sur le plan mental que… physique, au troisième set. En exerçant une pression constante lors de ses retours, il a réussi à faire le break à 3-3, prenant ainsi l’ascendant pour le titre. La qualité du jeu était remarquable, mais le meilleur restait à venir. À 5-3, bien qu’il montrait des signes de fatigue, Alcaraz a tout de même sauvé deux balles de match sur son service, la deuxième étant un coup droit en bout de course impressionnant. Puis, à 5-4, après un incroyable jeu de plus de dix minutes, le joueur de Murcie a réalisé un débreak héroïque, sauvant deux nouvelles balles de match, dont la dernière sur un coup droit fulgurant en ligne.
Audacieux, encore plus audacieux, toujours audacieux. Et Alcaraz, en mode survie mais toujours lucide pour saisir sa chance au filet, a encore repoussé quatre balles de break dans le jeu suivant pour reprendre l’avantage. Même après avoir perdu un mini-break initial dans le tie-break décisif grâce à un retour-volée impressionnant, l’Espagnol aux innombrables vies a finalement cédé. Car en face de lui, il y avait un monstre de calme et de précision au retour, un rempart face aux assauts répétés d’Alcaraz, qui finit par l’épuiser. Cincinnati ne pouvait pas offrir de meilleur prélude à l’US Open. Nous sommes impatients d’y être.