L’ambassadeur Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies, a pressé la communauté internationale, le vendredi dernier, à intervenir immédiatement pour mettre fin à l’agression génocidaire menée par l’entité sioniste contre les Palestiniens.

M. Bendjama a également souligné l’urgence d’acheminer une aide alimentaire importante à la bande de Ghaza, confrontée à une menace de famine.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, convoquée à la demande de l’Algérie pour discuter de la situation des travailleurs humanitaires et du risque de famine à Ghaza, le diplomate algérien a insisté sur l’urgence d’agir, déclarant que la communauté internationale ne peut pas rester passive pendant que la vie s’évanouit à Ghaza. Il a indiqué que, au nom de l’humanité, des mesures doivent être prises immédiatement.
Dans son intervention, M. Bendjama a noté que dans deux jours, l’agression contre le peuple palestinien atteindra son sixième mois. Il a déploré ces six mois de barbarie et de punition collective infligés au peuple de Ghaza, mettant ainsi à l’épreuve notre humanité collective, l’ordre international et notre capacité à garantir une coexistence pacifique pour les générations à venir. Il a également souligné que ces six mois ont plongé toute la population de Ghaza dans la famine. Il a insisté auprès de la communauté internationale sur l’importance de se souvenir que depuis le 7 octobre, l’entité sioniste a causé la mort de “plus de 33 000 Palestiniens, dont plus de 70% d’enfants et de femmes”, ainsi que “224 travailleurs humanitaires” et “484 agents de santé”. Faisant référence à la Cour internationale de Justice (CIJ), le représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies a affirmé que “les habitants de Ghaza ne sont plus menacés par la famine, mais sont confrontés à une famine qui prend racine”. Pour remédier à cette situation, a-t-il poursuivi, la CIJ a émis une nouvelle série de mesures conservatoires visant à “alléger les souffrances du peuple palestinien”.
Le 28 mars, dans un communiqué publié sur son site, la Cour internationale de Justice a annoncé à l’unanimité que l’entité sioniste doit, selon les obligations de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, ainsi que face à la détérioration des conditions de vie des Palestiniens de Ghaza, y compris la menace de famine et de malnutrition, prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires avec l’ONU pour garantir l’approvisionnement sans restriction et à grande échelle des services essentiels et de l’aide humanitaire, notamment l’eau, la nourriture, l’électricité, le combustible et les abris. “Cependant, la puissance occupante ne s’est pas conformée à cette décision”, a-t-il regretté.
Dans ce contexte, Amar Bendjama a indiqué que le Conseil de sécurité avait également pris des mesures en demandant un cessez-le-feu immédiat par le biais de sa résolution 2728.
“Pourtant, plus de 10 jours après son adoption, le pouvoir occupant refuse manifestement de la mettre en œuvre. Une conduite indigne d’un membre des Nations unies”, a-t-il dénoncé.
Mais, pour le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, cette attitude n’est “pas surprenante” de la part “d’une machine à tuer qui commet toutes les violations du droit international en toute impunité”.
“Confiant qu’il ne sera jamais tenu pour responsable, le pouvoir occupant continue de commettre plus de crimes et de violations. Nous devons mettre un terme à cette aberration”, a-t-il plaidé.
En évoquant la tragique mort de sept humanitaires, membres de l’ONG World Central Kitchen (WCK), dans une frappe à Ghaza, le représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies a déclaré que cet acte criminel n’est ni surprenant ni une exception.
“Il s’agit d’une attaque qui les a visés systématiquement, voiture par voiture, comme l’a affirmé José Andres”, fondateur de WCK, a-t-il ajouté.
Selon M. Bendjama, le meurtre des humanitaires à Ghaza s’inscrit dans la lignée de la doctrine d’oppression et d’occupation mise en œuvre en Palestine.
“Depuis le début de l’agression, l’ONU, les ONG, les acteurs humanitaires et les Etats membres ont déclaré que le mécanisme de déconfliction à Ghaza ne fonctionnait pas. Non pas par manque de coordination, mais plutôt par un choix délibéré visant à semer la peur parmi les Palestiniens et ceux qui veulent les aider”, a-t-il soutenu.
Il a révélé qu’il est impossible de demander aux acteurs humanitaires de risquer leur vie, plaidant en faveur d’un cessez-le-feu immédiat pour créer les conditions nécessaires à ces humanitaires pour atteindre les populations dans le besoin.
“Autrement, la population palestinienne risque d’être livrée à elle-même et le pire sera inévitable. Des milliers de personnes mourront de faim, comme le prédisent divers rapports”, a-t-il averti.
Le représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies a exprimé son inquiétude quant à la détérioration imminente de la situation à Ghaza, notamment avec la décision de suspendre les opérations de World Central Kitchen et de bloquer le corridor maritime depuis Chypre. Il a dénoncé la campagne menée par l’entité sioniste pour entraver et démanteler l’UNRWA, qui constitue l’épine dorsale des opérations humanitaires de l’ONU à Ghaza.
Ammour R./APS