Le président du Conseil de la nation, M. Salah Goudjil, a souligné, samedi dernier, que le 66e anniversaire de la disparition des colonels Amirouche et Si El Haoues constituait un moment propice pour raviver le message des chouhada, en vue de préserver l’unité de l’Algérie. Il a insisté sur la responsabilité des jeunes générations dans la sauvegarde de l’héritage des martyrs, à travers la consolidation des acquis de l’Algérie nouvelle et victorieuse.
Dans une allocution prononcée lors d’une manifestation organisée par la Fondation du colonel Amirouche à la commune d’Iboudrarene, à l’occasion de la commémoration du 66e anniversaire de la mort des colonels Amirouche Aït Hammouda, chef de la wilaya III historique, et Ahmed Benabderrazak Hamouda (Si El-Haoues), chef de la wilaya VI historique, lue en son nom par M. Aissa Naili, président de la commission de la Défense nationale du Conseil de la nation, M. Goudjil a souligné que le martyr de ces deux héros représentait “une part essentielle de notre histoire”. Il a ajouté qu’ils étaient “deux compagnons accomplissant une même mission nationale, chefs de deux wilayas, du Nord et du Sud, dont le sang pur s’est mêlé pour un seul objectif qui transcende tous les différends, à savoir l’indépendance de l’Algérie et la souveraineté de son peuple uni”.
“Leur lutte revêtait une dimension nationale découlant de leur patriotisme profond et sincère, en harmonie avec la dimension nationale de la Révolution de libération qui avait été déclenchée et menée, et avait réussi sans chef et sans allégeance à un parti, à une personne ou à une région, hormis à la patrie”, a-t-il souligné, ajoutant que cette dimension s’incarne dans le message du chahid Amirouche de “préserver l’unité de l’Algérie après sa libération du colonialisme”, et dans le message de tous les chouhada tombés au champs d’honneur: “Prenez soin de l’Algérie”.
Préserver l’Héritage des Chouhada
Le président du Conseil de la nation a estimé que ce message “relève désormais de la responsabilité de la génération d’aujourd’hui et celles à venir, afin de préserver le legs des chouhada à travers la concrétisation des acquis de l’Algérie nouvelle et victorieuse, l’unification des rangs derrière la direction éclairée du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et le renforcement de l’indépendance politique avec une indépendance économique totale”.
Cette responsabilité s’illustre également à travers “le travail continu pour le rayonnement de notre pays, faire entendre sa voix, protéger son unité et préserver l’authenticité de son identité fédératrice dans un monde effrayant et en constante mutation, où la pensée coloniale, raciste et extrémiste tente à nouveau de s’infiltrer au sein des Etats et des peuples libres, cherche à semer la discorde et la division parmi leurs enfants, et à porter atteinte à leur unité en tant que bastion imprenable face à la défaite, à l’esclavage et à la soumission”.
À cette occasion, le président du Conseil de la nation a souligné l’importance de commémorer cet anniversaire historique, “gravé dans notre mémoire”, en l’honneur “deux des plus grands chouhada de la glorieuse Révolution de novembre et parmi ses figures les plus emblématiques”, qui sont tombés au champ d’honneur le 29 mars 1959.
Il a évoqué les hauts faits de ces deux personnalités révolutionnaires, dont “l’histoire retient les exploits comme source d’inspiration pour les générations futures, et dont la vie demeure un exemple à suivre pour tout Algérien libre, pétri de patriotisme et conscient de l’importance de l’unité et de la solidarité pour la souveraineté de la patrie”.
La Lutte pour l’Unité Nationale
Dans ce contexte, il a salué “la sagesse du colonel Amirouche et sa fermeté face à toute entrave au succès de la Révolution, son engagement envers les valeurs et principes de sa Déclaration, ainsi que sa conviction de l’importance de préserver l’unité nationale pour vaincre le colonisateur et mettre fin à ses pratiques racistes fondées sur la politique du ‘diviser pour régner’.”
Il a indiqué que ce héros “était conscient du danger que représentait la scission entre les différentes catégories du peuple et la manipulation de ses origines et de son identité nationale unique, l’une des méthodes les plus ignobles adoptées par la colonisation française pour entamer la détermination du peuple et détourner son attention afin de renforcer sa présence sournoise sur notre terre”.
Lorsque le colonel Amirouche a pris la tête de la wilaya III historique, “il a pris l’initiative de se rendre dans toutes les wilayas du pays, rencontrant ses frères, partageant avec eux les préoccupations et les défis de l’époque, et leur transmettant sa certitude de la victoire grâce à la solidarité de toutes les forces nationales, sans parti pour aucune forme d’appartenance, si ce n’est pour l’Algérie”.
Par ailleurs, M. Goudjil a évoqué les hauts faits du colonel Si El Haouès, qui “a laissé une empreinte indélébile dans le mouvement national, auquel il a adhéré dès les premières heures, et dans la lutte armée contre la colonisation. Il a contribué au succès de la Révolution de libération par son courage, sa sagesse politique, son génie militaire et son sens exceptionnel de l’organisation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, devenant ainsi un véritable cauchemar pour les autorités coloniales françaises.”
Il convient de noter que cet événement s’est déroulé en présence du wali de Tizi Ouzou, M. Aboubakr Essedik Boucetta, des autorités locales, des membres de la famille révolutionnaire, ainsi que des parlementaires et des personnalités nationales et académiques.
A. Ryad
