
Le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, et la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Houria Meddahi, ont coprésidé jeudi dernier à Alger une importante rencontre de coordination. L’objectif : relancer une stratégie nationale visant à intégrer les richesses culturelles du pays dans les plans de développement durable, comme l’a indiqué un communiqué du ministère de la Culture et des Arts.
Réunissant des cadres des deux ministères, des experts et des acteurs du monde culturel et touristique, cette rencontre traduit une prise de conscience grandissante : culture et tourisme sont deux piliers complémentaires, capables de renforcer l’attractivité de l’Algérie à travers une offre touristique authentique, durable et diversifiée.
Dans son intervention, Zouhir Ballalou a souligné l’ambition de son département de faire du patrimoine culturel, qu’il soit matériel ou immatériel, un véritable moteur économique. Il a insisté sur l’importance d’une coordination institutionnelle solide, de la modernisation des textes réglementaires et de l’usage intelligent de la numérisation, pour valoriser ce patrimoine tout en préservant son authenticité. Pour sa part, Houria Meddahi a affirmé l’importance de renforcer les synergies avec le secteur culturel afin de dynamiser le tourisme intérieur, générer de nouvelles opportunités d’investissement et d’emploi, et particulièrement développer le tourisme saharien. Ce dernier représente une chance unique de positionner l’Algérie comme une destination prisée par les touristes étrangers, grâce à la richesse et à la diversité de ses régions sahariennes.
Elle a également rappelé que la culture constitue une ressource civilisationnelle et touristique précieuse, qu’il convient de valoriser à travers une vision intégrée et durable. La rencontre a été enrichie par plusieurs présentations techniques, portant notamment sur la numérisation des ressources culturelles, l’importance des festivals, et la complémentarité entre les politiques des deux secteurs. Cinq ateliers thématiques ont aussi été organisés, traitant des enjeux liés à la formation, à la gouvernance, à la diversification des offres touristiques, à la valorisation des sites patrimoniaux, ainsi qu’à leur protection. À l’issue des travaux, plusieurs recommandations concrètes ont été formulées. Parmi elles : la création d’une commission nationale conjointe chargée d’élaborer une feuille de route pour intégrer les ressources culturelles dans une démarche de tourisme durable, à court, moyen et long termes. Les recommandations incluent aussi le soutien des activités touristiques sur les sites culturels et historiques, inscrits dans des circuits à thème, et la volonté de positionner culture et tourisme comme des outils de la “puissance douce” de l’Algérie sur la scène régionale et internationale. Parmi les autres propositions notables : collaborer avec les sociétés de production cinématographique pour tourner des films sur des sites emblématiques du pays, afin de faire de l’Algérie une destination internationale pour les tournages. Il a aussi été proposé de diffuser les films nationaux à des fins touristiques, notamment à destination des visiteurs étrangers. L’intégration de la diversité culturelle algérienne dans le Plan national du tourisme 2030, la création d’applications numériques partagées pour promouvoir les circuits culturels, ou encore l’implication des populations locales et des associations dans la mise en valeur des sites patrimoniaux, figurent également parmi les recommandations phares. Cette rencontre marque ainsi un pas important vers une vision unifiée et ambitieuse, qui fait de la culture et du tourisme des moteurs de développement durable et de rayonnement international pour l’Algérie.
Cheklat Meriem