Entretien réalisé par
G. Salah Eddine

On aimerait savoir quelle décision majeure vous proposerez aux participants au 7e Sommet d’Alger pour booster l’économie des payx du GECF à court terme ?
C’est une question assez directe mais très pertinente. Ils ne peuvent pas désigner un prix fixe selon leur choix, pas maintenant. Ceux qui désignent le prix c’est le marché pétrolier et le marché gazier. Ces deux marchés, bien qu’ils soient séparés depuis que le prix du gaz a augmenté, restent très liés. Les pays du GECF aborderont le gaz et rien que le gaz, donc ils ne pourront pas fixer un prix.
Vous venez de dire que cela dépend du marché gazier. Comment voyez-vous l’état actuel du marché gazier ?
Le marché est en bon état, l’augmentation des prix est fonction du nombre de variables influant sur l’économie mondiale. Personne ne peux fixer un prix même en faisant de nombreux études. Ce qui fixe le prix, c’est la demande mondiale, le dévloppement économique et technologique mondial dans toutes ces variables. Plus l’économie augmente, plus la demande de cette énergie devrait augmenter. Si l’économie reçoit un coup dur le marché diminue.
Un autre élément qui a une importance capitale à une certaine mesure c’est l’état géopolitique. Plus la situation mondiale est instable, le monde aura peur de crises économiques et énergétiques, ce qui augmentera le prix.
On peut également citer la spéculation gazière qui peut influer sur les cours et donc les revenus. Mais son influence est seulement de 5%, elle est temporaire, elle ne durera pas longtemps.
Justement, pouvez vous nous parler un peu plus en détail de l’influence de ces spéculations qui, mine de rien, sont le sujet de l’heure et devraient avoir une grande place dans les discussions lors de ce Sommet ?
La spéculation est présente depuis le début janvier 2022. La raison est que les Etats-Unis veulent un prix du gaz vraiment bas car ils n’ont pas réussi à convaincre l’OPEP d’augmenter sa production. Elle s’est donc replié sur la spéculation, elle s’est joué des prix et a sorti 220 millions de barils qui étaient dans son stock stratégique. Elle ne pourra plus le faire car ce serait un coup dur pour ces stocks. Les Etats-Unis proclament aujourd’hui produire une quantité clairement exagérée par rapport à la réalité.
Pourrait-on voir lors du prochain Sommet du GECF un retour vers les contrats à très long terme ?
Le retour vers les contrats à long terme est un sujet très très important. Le Qatar comme je l’ai déjà dit, a un contrat de 27 ans avec la Chine, qui est le premier consommateur de gaz au monde. Que le prix augmente ou baisse, peu importe, pendant 27 années la Chine importera le gaz du Qatar au prix fixé lors du contrat, ce qui assure un marché vraiment long et certain et de possibles collaborations dans d’autres domaines.
Qu’en est-il du sujet des énergies renouvelables ?
L’Union européenne refusait de signer des contrats à long terme, elle proclamait son recours dans un futur proche aux énergies renouvelables. Ils ont compris que dans les périodes de crise les spot-market n’étaient pas en leur faveur alors que les contrats à long terme assurent des prix fixes. Le Qatar tiens son succès de cela il ne signe que des contrats à long terme ; il a le potentiel de devenir le premier exportateur de gaz au monde en plus d’avoir les meilleurs prix.