Par Khaled Haddag

Un mois après le début de la crise, Ahmed Attaf, l’émissaire du président de la République, s’est rendu au Nigeria, puis au Bénin pour se concerter avec ses homolgues des pays voisins opposés au coup d’Etat militaire qui a frappé ce pays dernièrement.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a révélé que la situation au Niger a été au centre des entretiens avec son homologue béninois, Olusegun Adjadi Bakari. Dans une déclaration à la presse, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que les discussions ont tourné autour de trois axes. Ahmed Attaf a réaffirmé que l’Algérie s’oppose catégoriquement à tout changement anticonstitutionnel. M. Attaf a indiqué que “cette visite intervient dans le cadre d’un processus de consultations politiques”, d’autant, a-t-il ajouté, que “la crise au Niger est au centre des préoccupations de la Cédéao et de l’Algérie”. Une situation qui tient particulièrement à cœur à l’Algérie du fait que “le principe du refus et du rejet des changements anticonstitutionnels ont été définis lors du Sommet africain d’Alger, en 1999”. Aussi, l’Algérie se considère, d’une certaine manière, comme le dépositaire politique et moral de cette norme, a indiqué Ahmed Attaf. Une norme que “l’Algérie ne peut que réaffirmer avec force au vu de la crise politique au Niger, conséquente à un changement anticonstitutionnel”, a-t-il ajouté.
Privilégiant un règlement pacifique de la crise, Ahmed Attaf a attiré l’attention de son homologue béninois sur les risques de dérives dans la région, dans une allusion à une probable intervention militaire de la Cédéao.
Avant de se rendre au Ghana, dans le cadre de sa tournée de médiation, M. Attaf a invité les chefs d’Etat de la Cédéao à accorder la priorité au développement économique et social dans cette région.
De son côté, le ministre béninois des Affaires étrangères, Olusegun Adjadi Bakari, a confirmé que l’Algérie soutient le respect de la Constitution, le retour de l’ordre constitutionnel au Niger et demande la libération du président Mohamed Bazoum, retenu au palais présidentiel depuis le 26 juillet dernier.
En outre, M. Attaf a tenu à prévenir les putschistes : “Si ce transfert ne se passe pas le plus rapidement possible, tous les autres moyens pourront être utilisés”, a-t-il mis en garde.