Par G. Salah Eddine
Rachid Bladehane, représentant permanent de l’Algérie auprès du bureau de l’ONU, a affirmé, jeudi dernier à Genève, que l’Algérie est préoccupée par le “double standard” au sein du Conseil des droits de l’Homme (CDH), qui s’investit ans les droits humains dans certains pays toute en faisant la sourde oreille quant à la situation en Palestine.

Cette préoccupation a été exprimée auprès du bureau de l’ONU et des organisations internationales à Genève lors de la 55e session du CDH. M. Bladehane, a indiqué que l’Algérie est profondément préoccupée par le double standard dans les orientations au sein du Conseil. Il a en outre déclaré: “La question des droits de l’Homme est soulevée concernant certains pays, alors qu’aucune mesure crédible n’est prise pour mettre fin au génocide en cours contre les Palestiniens, ce qui est vraiment préoccupant”. Le diplomate algérien a affirmé que “la réponse disproportionnée au sein du CDH soulève des inquiétudes légitimes”. Des inquiétudes quant à la sincérité et à la cohérence des positions de certains pays dans la défense des droits de l’Homme étant ferme dans certains cas toute en faisant la sourde oreille dans d’autres.
M. Bladehane a mis en avant l’importance de “traiter les questions relatives aux droits de l’homme à l’échelle mondiale”, et ce, selon “une approche constructive, globale, non politisée, non sélective et impartiale et de manière équitable, objective et crédible”. Il a annoncé “les réserves de l’Algérie sur les résolutions qui n’ont pas l’approbation du pays concerné, comme c’est le cas pour cette résolution dont l’adoption est unilatérale, ce qui est susceptible de contribuer à éterniser les confrontations au lieu de promouvoir le dialogue et la coopération véritables”. L’orateur a mis en exergue l’inquiétude de l’Algérie quant à la prédominance des intérêts géopolitiques au détriment des préoccupations liées aux droits de l’Homme, ce qui est révélateur de la nature sélective de la réaction de certains pays aux violations des droits humains dans le monde. M. Bladehane a déploré la “frustration” de son pays quant à cette application sélective des principes des droits de l’Homme au sein du CDH et le “passage sous silence” de la tragédie en cours en Palestine. Il a ajouté : “L’incapacité du CDH à faire face à ces atrocités envoie un message inquiétant quant à son engagement en faveur de la justice, de l’impartialité et de l’égalité.é
En refusant de politiser ce Conseil et d’utiliser les droits de l’Homme à des fins politiques, M. Bladehane a déclaré : “Nous sommes déterminés à renforcer et à protéger les droits de l’Homme” (…) l’Algérie est prête à apporter une contribution constructive aux efforts visant à promouvoir les droits de l’homme à l’échelle mondiale”.
M. Bladehane a conclu son intervention en déclarant que pour toute ces raisons, la délégation algérienne votera contre le projet de résolution présenté par le groupe occidental concernant la situation des droits de l’Homme en Iran, ce qui était le thème principal de la session.