Entretien réalisé par G. Salah Eddine
Expliquez-nous les raisons du changement climatique Le changement climatique est causé par une accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère liés aux activités humaines, provoquant ainsi un réchauffement de la surface.

Comment se traduit cet impact ?
L’impact de ce changement se traduit par une succession d’événements météorologiques extrêmes (sécheresses, vagues de chaleur, inondation) les plus fréquents, provoquant un bouleversement de l’Économie des pays, et impact la sécurité alimentaire en affectant, à titre d’exemple, l’agriculture, la biodiversité et l’épuisement de ses ressources naturelles,
Pouvez-vous nous expliquer plus en détails les conséquences de ce dérèglement climatique ?
Le dérèglement climatique et les dégâts qui vont s’accélérer avec les années, un constat malheureusement confirmé par de nombreux scientifiques, où l’effet combiné El Niño et le réchauffement climatique pour l’année 2024 sera l’année la plus chaude comme conséquence sur le globe terrestre. D’après la NASA, « Entre les changements climatiques et près d’un siècle d’exclusion des incendies, les feux de forêts sont devenus plus extrêmes en termes de taille, de gravité, de complexité du comportement et de la résistance à l’extinction»
Quels sont les mesures à prendre pour réduire les effets du changement climatiques?
On se pose la question concernant les efforts des pays signataires de la convention de Paris en 2015 concernant la réduction des gaz à effets de serre qui continuent d’augmenter dans le monde.A cet effet, chaque année, des décisions fortes sont prises pour accélérer l’action climatique. Il est à noter que la Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP) a été créée pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique grâce à une action collective mondiale.
Quelle conséquence sur l’Algérie ?
Au bilan lourd des incendies, les algériens se sont retrouvés face à une rupture de capacité de positionnement sur une très grande surface boisée prise par le feu.Toutefois, l’Algérie n’a bénéficié d’aucun fond “pertes et dommages” pour couvrir le coût des dégâts causés par le réchauffement climatique, alors qu’il a été convenu que les pays du Nord devraient contribuer au financement de la dette liée au changement climatique afin d’atténuer les conséquences des effets lents du réchauffement climatique.
Les fumées émises des forets brulées peuvent également être néfastes…
Oui, les fumées émises des forêts brulées dans le monde ont des conséquences sur la rareté des précipitations, ainsi l’émission de particules fines en suspension inhibe la production de nuage, font baisser le cycle de l’eau, et déstabiliser nos zones humides. Nous citons également qu’aucun nouvel objectif de réduction des émissions n’ait été adopté depuis la COP 26, les engagements actuels des signataires de l’Accord de Paris ne permettront pas de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. À cette fin, les experts du GIEC recommandent une réduction de 43 % des émissions mondiales par rapport aux niveaux de 2019 d’ici 2030 et une réduction de 84 % d’ici 2050.
Sommes-nous victime de l’inaction climatique : Le whataboutisme?
D’après les émissions historiques de CO2, la France, à titre d’exemple, est le 8ème pays le plus pollueur au monde pendant plus de 200 ans (rapport du GIEC), et le réchauffement climatique actuel est la conséquence de ces 200 dernières années de pollution (depuis 1750), toutes les importations, les produits fabriquées ailleurs, la France déportent cette consommation de CO2 notamment l’activité industrielle en Chine. L’expression rhétorique ou le discours souvent entendu “nous ne sommes pas pollueur, nous faisons partie que du 1% des émissions de gaz à effet de serre… ». Certains pays du Nord reconnaissent l’emprunte anthropique du réchauffement climatique mais sans exagération, déclarent que l’Homme doit s’adapter.
Il n’y a donc pas de respect des engagements des traités visant à remédier aux problèmes de réchauffement ?
L’Algérie est victime des effets néfastes du changement climatique. Malheureusement les pays pollueurs sont très loin de respecter leurs engagements et de rectifier leur trajectoire, l’équité climatique supposent de répartir les coûts et les bénéfices mais aussi de compenser ces inégalités de départ. Compte tenu de ses émissions de gaz à effet de serre historiques de ces pays pollueurs, et de leurs puissances financières, il est certain qu’ils devraient faire beaucoup plus dans la lutte contre le changement climatique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 tel mentionné dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC).