Mehdi Baghdad : ” Le jour où j’ai découvert le MMA ,j’ai su que c’était ma voie “

Mehdi Baghdad est un athlète d’exception, champion du monde de Muay Thai et deux fois champion du monde de MMA. D’origine algérienne et né en France, il a construit un parcours impressionnant à travers plusieurs continents. Après avoir quitté la France à 18 ans, il a vécu aux États-Unis pendant plus de dix ans, au Brésil pendant quatre ans, et au Moyen-Orient pendant six ans. Actuellement basé à Londres depuis quatre ans, Mehdi incarne la détermination et la passion pour les sports de combat, avec une expérience unique qui enrichit sa vision du monde et de la compétition.

Entretien Réalisé par Cheklat meriem

Comment avez-vous commencé votre parcours dans les arts martiaux mixtes (MMA) ?
Un jour, je suis tombé par hasard sur un DVD de MMA, et à partir de ce moment-là, j’ai su que c’était ce que je voulais faire. En observant les meilleurs combattants et champions, j’ai remarqué que beaucoup d’entre eux venaient du Brésil. Cela m’a motivé à suivre leur exemple. J’ai alors décidé qu’il me fallait aller au Brésil, là où les racines de ce sport sont profondes, pour m’entraîner et devenir, à mon tour, un champion.

Quels ont été les moments les plus marquants de votre carrière à l’UFC ?
Les moments les plus marquants de ma carrière à l’UFC sont multiples. Tout d’abord, ma rencontre avec Conor McGregor, lors de l’émission de télé-réalité. J’ai eu l’opportunité de passer deux mois à ses côtés, une expérience incroyable. Être en contact avec une telle célébrité m’a permis d’apprendre beaucoup, notamment sur l’importance de la gestion de l’image et de savoir ‘jouer un rôle’ dans le MMA, ce qui fait aussi partie du sport. C’est un souvenir inoubliable. Un autre moment fort a été mon premier combat à l’UFC. Depuis mon plus jeune âge, c’était un rêve de participer à cette organisation. Le jour où ce rêve s’est concrétisé devant 30 000 personnes, c’était l’aboutissement d’une vie de travail et d’efforts. Ce fut sans aucun doute l’un des plus beaux jours de ma vie.

Quelles leçons avez-vous tirées de votre participation à «The Ultimate Fighter 22» ?
Cela m’a permis d’apprendre énormément grâce à la diversité des combattants et des styles. C’était une saison où l’équipe européenne affrontait celle des États-Unis, ce qui m’a permis d’élargir mes connaissances. Ayant déjà vécu aux États-Unis, les combattants américains me connaissaient, mais pour les Européens, j’étais un inconnu. Cela m’a donné l’opportunité de créer des liens et de m’enrichir sur le plan personnel et professionnel. Vivre avec 16 combattants de cultures et croyances différentes a été très formateur, et cette immersion m’a permis de grandir à la fois en tant que combattant et en tant qu’individu. M’entraîner avec des combattants aux styles variés a été crucial pour mon évolution.

Quels sont vos objectifs actuels en tant que combattant ?
Mon principal objectif a été atteint en entrant à l’UFC, mais aujourd’hui, je veux disputer un dernier combat dans cette organisation. Mon but est de montrer mon véritable style de combat et de pouvoir poser mes gants en étant fier de mon parcours. Dans mes combats précédents, j’ai souvent suivi les conseils de mes coachs, mais désormais, je veux combattre pour moi-même, retrouver ma liberté et révéler un nouveau MMA, celui que j’ai développé mais jamais eu l’opportunité de montrer en compétition. Je vois aussi l’évolution du MMA, notamment en Algérie, et je souhaite revenir à l’UFC pour porter fièrement le drapeau algérien et prouver que les combattants algériens sont de vrais guerriers.

Comment se déroule une semaine typique d’entraînement pour vous à Los Angeles ?
Une semaine typique d’entraînement à Los Angeles commence avec une première session le matin, généralement à 10h, suivie d’une deuxième session en fin de journée, entre 17h et 19h. Je m’entraîne deux fois par jour, du lundi au samedi, et je me réserve le dimanche pour me reposer. Si je me sens fatigué pendant la semaine, je prends un jour de récupération supplémentaire pour récupérer. Mes entraînements couvrent toutes les disciplines du MMA : lutte, Jiu-Jitsu, boxe, boxe thaï et préparation physique, pour un total de 4 à 5 heures par jour. Le soir, je me détends, souvent avec une promenade ou en changeant de focus. Je prends aussi du temps pour lire, avec l’objectif de terminer un livre chaque semaine, ce qui m’aide à rester mentalement affûté tout en nourrissant mon esprit.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune combattant qui souhaite percer dans ce domaine?
La clé, c’est la persévérance. «Percer» signifie avoir la volonté de réussir et être prêt à s’engager à fond. Il faut s’entraîner sans relâche, jour après jour, et ne jamais abandonner. La réussite, c’est avant tout une construction personnelle. Ce n’est pas quelque chose qu’on trouve, c’est quelque chose qu’on bâtit par détermination et travail acharné. Il faut visualiser son rêve et y consacrer chaque moment, s’entraînant plus dur que les autres. Quand tu veux atteindre l’inaccessible, tu dois sortir de ta zone de confort et t’entraîner même quand d’autres se reposent. C’est cette discipline qui fait la différence.

Comment gérez-vous votre carrière entre les compétitions et les partenariats avec des marques ?
Je suis chanceux de ne pas devoir combattre aussi fréquemment qu’au début de ma carrière, où je participais à de nombreux combats. Aujourd’hui, je me concentre principalement sur deux à trois combats par an, ce qui me laisse plus de temps pour gérer mes partenariats et mes collaborations avec les marques. Entre les combats, je profite de cette période pour développer mes projets personnels et mon business en dehors du MMA. En général, je m’entraîne intensivement pendant trois mois en préparation d’un combat, et une fois cette phase terminée, je peux me consacrer à mes autres activités. Cela me permet de maintenir un équilibre entre ma carrière sportive et mes engagements professionnels.

Quel rôle joue votre équipe de gestion dans votre réussite professionnelle ?
Dans le MMA, étant un sport relativement jeune, il est vrai que les combattants n’ont pas toujours la chance de disposer d’une grande équipe de gestion comme c’est le cas dans d’autres disciplines. C’est d’ailleurs un aspect que je trouve dommage, car une équipe solide est essentielle pour réussir à long terme. Lorsque j’ai commencé, les ressources étaient limitées, et je n’avais qu’un coach, parfois deux. Au fil du temps, les choses ont évolué, et j’ai progressivement élargi mon entourage. Aujourd’hui, même si je bénéficie de plus de soutien qu’auparavant, ma principale équipe reste constituée de mes coachs. Cela dit, je conseille vivement aux jeunes combattants de s’entourer d’une équipe solide dès le début de leur carrière, car cela fait toute la différence pour leur développement professionnel et personnel.

Quelles sont les qualités nécessaires pour durer dans le monde du sport de combat ?
Pour durer dans le monde du sport de combat, et plus particulièrement à l’international, il y a plusieurs qualités essentielles. Tout d’abord, il faut être intelligent dans sa gestion de l’effort. Il est crucial de reconnaître les signes de fatigue et de savoir quand se reposer. Le repos est fondamental pour éviter les blessures inutiles et permettre au corps de récupérer correctement. Même si l’envie est forte de continuer, il est important d’écouter son corps et de lui accorder du temps pour se régénérer. De plus, minimiser les coups reçus est vital pour préserver sa carrière. Après un combat intense, il est essentiel de prendre le temps de récupérer pleinement : deux à trois mois après un combat, et même six à huit mois si l’on a subi un knock-out. Le cerveau et le corps ont besoin de repos pour éviter des séquelles à long terme. En résumé, pour durer dans ce sport, il faut savoir prendre soin de soi, écouter son corps et être stratégique dans sa gestion de l’effort et du repos.”

Comment évaluez-vous l’évolution du MMA en France par rapport aux États-Unis ?
Le MMA en France a beaucoup évolué ces dernières années. Après avoir quitté la France à 18 ans, j’ai suivi son développement principalement via les réseaux sociaux. Cela fait environ trois ans que le MMA connaît un véritable essor, notamment avec des événements comme ceux au Zénith de Paris. Cet engouement a même conduit l’UFC à me recontacter pour un futur combat. Je ne sais pas encore si ce combat aura lieu à Paris ou à Riyad, en Arabie saoudite, où j’ai également une large base de fans.
Il est évident que le MMA se développe rapidement à l’international, mais la France connaît une explosion de ce sport, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives excitantes pour les combattants et les fans.

Quels combattants vous inspirent le plus dans votre parcours ?
Henderson a été mon premier modèle. J’étais fan de son style et de sa manière d’exprimer sa personnalité dans la cage. J’ai eu la chance de m’entraîner avec lui pendant quatre ans, et cette expérience m’a beaucoup appris. Ce que j’appréciais chez lui, c’était sa capacité à ne rien montrer avant de combattre, puis à tout donner dans la cage. Avec le temps, Conor McGregor est devenu une autre source d’inspiration. Il a révolutionné le MMA, en ajoutant un aspect «acteur» au sport, un peu comme dans le catch. Il a montré que, en plus d’être un excellent combattant, il fallait aussi savoir jouer un rôle et captiver le public, ce qui a changé la dynamique du MMA.

Comment surmontez-vous les moments de doute ou les défaites ?
En réalité, je ne considère pas vraiment mes moments de doute ou mes défaites comme des obstacles. Pour moi, chaque défaite fait partie intégrante de mon parcours et je ne me laisse pas bloquer par elles. Lorsque j’ai un moment de doute ou une défaite, je les mets de côté et je me concentre sur ce que je peux apprendre de cette expérience. Je considère la défaite comme un diplôme. Chaque échec m’enseigne quelque chose de précieux. Si je fais une erreur, je sais que je ne la reproduirai pas la prochaine fois. C’est un processus d’apprentissage continu. Par exemple, si j’ai trois défaites, j’aime dire que j’ai un «bac +3» dans le MMA. Cela fait partie du chemin vers l’amélioration, et je suis toujours prêt à revenir plus fort après chaque épreuve.
Ch. M.

ALGER 16 DZ

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