Mallam Shehu Dikko, président de la Commission du Sport du Nigeria, à Alger16: «Nous entretenons une relation étroite avec le ministère algérien des Sports»

L’Afrique, continent le plus jeune du monde, regorge de talents. Parmi ses nations, le Nigeria se distingue avec une population composée à plus de 60 % de jeunes. Mallam Shehu Dikko, président de la Commission du sport du Nigeria, œuvre à canaliser ce formidable potentiel en offrant aux jeunes les moyens de s’épanouir et de se hisser au plus haut niveau, tant sur le plan sportif que professionnel. À l’occasion de la 22ᵉ Assemblée générale de l’ACNOA à Alger, Alger 16 a eu l’honneur d’échanger brièvement avec lui. Animé par une vision ambitieuse, il défend une transformation en profondeur du paysage sportif nigérian et aborde les axes de collaboration avec l’Algérie.

Entretien réalisé par G. Salah Eddine et A. Ryad

Quelles sont vos principales priorités en tant que ministre des Sports, de la Jeunesse et du Développement pour renforcer le sport au Nigeria ?
Notre priorité essentielle est de transformer la culture sportive nationale, en passant d’une approche centrée quasi exclusivement sur la compétition à une vision axée sur le développement. Nous souhaitons favoriser le développement du sport domestique, structurer son écosystème et créer de la valeur, afin d’en faire un véritable levier économique. Ce n’est qu’à partir de cette base solide que nous pourrons ensuite viser des performances compétitives sur la scène internationale.

Pourtant, le Nigeria réussit des performances honorables sur la scène continentale et intercontinentale, avec des participations très régulières…
Nous avons constaté que notre pays accorde une importance considérable à la participation aux Jeux olympiques, à la Coupe du monde et aux compétitions africaines, tout en négligeant le développement du sport au niveau national. Mon ambition est d’inverser cette dynamique en investissant davantage dans le sport domestique. Entre deux grandes compétitions internationales qui ont lieu tous les quatre ans, il est essentiel de bâtir un écosystème sportif dynamique, créateur d’opportunités pour la jeunesse et bénéfique pour l’économie nationale. Ce travail de fond, en plus d’offrir des perspectives professionnelles aux jeunes, contribuera à leur épanouissement et au bien-être général de la société.

Cela passera forcément par des infrastructures meilleures. Dites-nous comment envisagez-vous d’améliorer les infrastructures sportives au Nigeria afin de favoriser l’émergence de nouveaux talents ?
En effet, je dois dire que l’amélioration des infrastructures sportives constitue un axe majeur de notre politique gouvernementale. Notre Président, M.Bola Tinubu attache une importance capitale au sport, et cela s’est traduit par une augmentation de plus de 300% du budget alloué au secteur. L’essentiel de ces ressources est destiné au développement et à la modernisation des infrastructures clés, car nous sommes convaincus que la base d’un développement sportif durable repose avant tout sur des équipements de qualité.
Cependant, au-delà de l’engagement du gouvernement, nous encourageons également le secteur privé à investir dans ce domaine. Nous mettons en place des partenariats public-privé afin d’accélérer le déploiement de nouvelles infrastructures et d’assurer leur gestion efficace sur le long terme.

Quelles initiatives comptez-vous mettre en place pour encourager la participation des jeunes au sport et promouvoir un mode de vie sain ?
Nous misons particulièrement sur le sport scolaire, en veillant à l’intégrer dès l’enseignement primaire jusqu’au niveau universitaire. Cet engagement se traduit par un travail soutenu sur le terrain, visant à créer un parcours structuré permettant aux jeunes de s’engager activement dans le sport et d’y voir un véritable débouché professionnel.
Le sport est un formidable vecteur d’apprentissage et d’acquisition de compétences qui dépassent le cadre strictement sportif. C’est pourquoi nous avons dédié plusieurs départements spécifiques à la jeunesse au sein de notre ministère. Ces départements travaillent d’ailleurs en partenariat avec l’Algérie, afin de mettre en place des initiatives conjointes favorisant cet essor.

Comment la stratégie de développement sportif du Nigeria s’aligne-t-elle sur la vision plus large de l’ACNOA pour le sport africain sur la scène mondiale ?
Le Nigeria joue un rôle central au sein de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA), dont le siège est basé à Abuja. Notre action est donc parfaitement alignée et coordonnée avec les objectifs de cette organisation, et c’est dans cet esprit que nous sommes présents aujourd’hui. Nous œuvrons constamment à la mise en place de synergies et à une coopération étroite afin d’adopter une vision commune pour le développement du sport africain.

Certaines disciplines sportives sont très peu présentes sur le devant de la scène en Afrique. Que faire pour les promouvoir ?
En effet, dans notre cas, le Nigeria est perçu traditionnellement comme une nation de football. Si ce sport occupe une place importante dans notre culture, nous avons désormais la volonté de diversifier notre approche et de promouvoir l’ensemble des disciplines sportives. Aujourd’hui, on investi notre énergie pour donner à chaque sport l’attention et les ressources nécessaires à son développement, afin d’élever le niveau général du sport nigérian et de renforcer sa présence sur la scène internationale.

La coopération entre l’Algérie et le Nigeria se renforce, notamment sur le plan économique. Comment ces deux nations peuvent-elles intensifier leur collaboration dans le domaine du sport et de la jeunesse ?
Nous entretenons une relation étroite avec le ministre algérien des Sports, avec qui nous échangeons régulièrement. Notre amitié de longue date nous permet de bâtir des projets communs ambitieux. Je ne peux pas encore dévoiler tous les détails, mais nous travaillons actuellement sur des stratégies concrètes visant à renforcer notre coopération, non seulement dans le domaine économique comme vous l’avez initié, mais aussi dans le sport.
Un exemple récent illustre cette collaboration : lors du dernier séjour de notre équipe nationale des moins de 17 ans en Algérie, le ministre algérien a joué un rôle déterminant en les soutenant et en facilitant leur intégration. Ce type d’initiatives doit être multiplié pour consolider nos liens et favoriser les échanges entre nos fédérations sportives respectives.

Pourquoi ne pas concrétiser cette collaboration prometteuse par un match amical entre l’Algérie et le Nigeria, que ce soit à Alger ou à Abuja, peu importe la discipline ?
C’est une excellente idée ! Nous pensons même aller plus loin en instituant un événement annuel regroupant plusieurs disciplines sportives, incluant, bien sûr, des matchs amicaux de football. De telles rencontres renforceraient nos liens encore plus et aideraient au développement commun des deux nations. C’est précisément pour ce type d’initiatives que nous sommes présents à Alger aujourd’hui, et nous sommes déterminés à les concrétiser dans un avenir proche.
G. S. E/ A. R.

ALGER 16 DZ

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