Manel Belkadi, créatrice de contenu, étudiante, fondatrice du podcast Tamayaz, à ALGER 16 : «Je veux que les jeunes retrouvent la joie de construire leur avenir, ici, chez eux»

Manel Belkadi, 19 ans, est une figure montante de la scène éducative en Algérie. Connue pour son contenu pédagogique impactant sur les réseaux sociaux, elle a su s’imposer en un temps record comme une référence pour les lycéens et étudiants du pays. Avec un bac décroché en 2023 avec une moyenne impressionnante de 18,89 la classant première au niveau national dans la filière gestion et économie, Manel est aussi la fondatrice du podcast Tamayaz, qui cumule aujourd’hui plus de 1,9 million d’écoutes. Rencontre avec une jeune femme ambitieuse, déterminée à inspirer sa génération.

Entretien réalisé par Cheklat Meriem

Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Je suis Manel Belkadi, créatrice de contenu éducatif sur les réseaux sociaux. À travers mes vidéos, j’ai pu toucher des millions de personnes et contribuer à la réussite de nombreux élèves et étudiants en Algérie. Je suis également la fondatrice et animatrice du podcast Tamayaz, un projet que j’ai lancé, produit et porté jusqu’à dépasser 1,9 million d’écoutes.
L’un de mes plus grands accomplissements reste ma réussite au bac 2023, où j’ai été classée parmi les 100 premiers au niveau national, et première dans la filière gestion et économie avec une moyenne de 18,89.

Qu’est-ce qui t’a poussée à choisir des études en gestion et économie ?
Depuis mon jeune âge, je suis passionnée par la gestion, le marketing, la comptabilité et le développement de projets. J’ai toujours été fascinée par la création et la croissance des entreprises. Pour moi, être un bon gestionnaire, c’est essentiel pour bâtir quelque chose de solide. En tant que jeune femme très attachée à mon pays, je veux contribuer à son développement. Je pense que notre économie a besoin de jeunes cadres créatifs, compétents et engagés.

Tu as obtenu une moyenne de 18,89 au bac et tu as été classée première à l’échelle nationale dans ta filière. Quelles sont les clés de ta réussite selon toi ?
Pour moi, les clés de la réussite commencent par ءﺎﻋﺪﻟﺍ et ﻪﻠﻟﺍ ﻰﻠﻋ ﻞﻛﻮﺘﻟﺍ. Ensuite, il faut du sérieux et surtout travailler dur pour atteindre ses objectifs. Rien ne s’obtient sans effort. Il y a des moments de doute ou de blocage, mais ce sont souvent ceux où l’on est le plus proche de la réussite. Me visualiser à la cérémonie avec le Président me motivait à persévérer chaque jour.

Tu es la fondatrice de @tamayaz.20. Peux-tu nous parler de ce projet ? Comment est-il né ?
Le projet Tamayaz est né pendant ma préparation au bac. En constatant le manque de ressources dans ma filière, j’ai créé un guide pour aider les élèves. Après mon voyage en Italie avec les 100 premiers lauréats, j’ai rencontré des profils inspirants issus d’autres spécialités, ce qui m’a motivée à élargir le projet. Lancé sans aucun budget, Tamayaz a déjà aidé les candidats du bac 2024 et continue d’évoluer pour le bac 2026, incha’Allah.

Quels ont été les plus grands défis que tu as rencontrés en tant que jeune entrepreneure ?
Le plus grand défi pour moi a été de trouver un équilibre entre mes études, la création de contenu, ma vie personnelle et mon travail. Ce n’est pas évident de tout gérer seule. Une bonne équipe est essentielle, mais il est difficile de créer des liens solides et durables. Le fait d’être jeune rend aussi les choses plus compliquées, car certaines personnes ont du mal à nous prendre au sérieux.

Comment arrives-tu à concilier ta vie d’étudiante, ton activité entrepreneuriale et ta présence sur les réseaux sociaux ?
Honnêtement, j’ai fait des sacrifices. C’est une question de priorités. Si tu veux avancer dans ton travail et sur les réseaux sans tout arrêter, tu dois parfois accepter de ne pas avoir les meilleures notes. Par exemple, au lieu de viser 18, tu vises 14 ou 15, ou même un 10. Ce sont des choix à faire et des responsabilités à assumer.

Ton compte Instagram compte plus de 500 000 abonnés. Comment gères-tu cette grande communauté ?
Je suis très à l’écoute de ma communauté. Je prends le temps d’échanger avec elle pour comprendre ce dont elle a besoin. Elhamdouli’Allah, elle me porte beaucoup d’amour et compte souvent sur moi pour la motiver, lui redonner espoir et la guider à travers mes vidéos et stories. Je les rencontre souvent, et ce lien réel rend notre relation encore plus forte et authentique.

Quel message essaies-tu de transmettre à travers tes publications ?
Le message que je veux transmettre, c’est que peu importe d’où tu viens, tu peux réussir dans ce qui te passionne. Ce n’est ni ton origine sociale ni ton point de départ qui détermine jusqu’où tu peux aller. Ta vie ne s’arrête pas au bac. Tu dois avancer dans une voie qui te correspond vraiment, pas celle que tes parents ou la société attendent de toi. Il y a de l’espoir dans chaque spécialité, et surtout ici en Algérie. Je veux que les jeunes y retrouvent la joie de construire leur avenir, ici, chez eux.

Penses-tu que les réseaux sociaux peuvent avoir un impact positif sur les jeunes Algériens ?
Bien sûr. Depuis que j’ai commencé à créer du contenu, j’ai rencontré des milliers de personnes. Beaucoup d’élèves, et même leurs parents, m’ont dit qu’ils retrouvaient de l’espoir grâce à moi, et que cela les a motivés à travailler encore plus dur. Donc oui, si on suit les bonnes personnes, on peut vraiment tirer du positif des réseaux sociaux.

Quelles sont les valeurs qui te guident au quotidien, et comment perçois-tu le rôle des jeunes femmes dans la société algérienne actuelle ?
Je suis très attachée à mon identité algérienne. Je veux voir mon pays réussir et offrir une belle vie à mes frères et sœurs sans qu’ils aient à partir ailleurs. L’Algérie est riche, autant par ses ressources naturelles que par son capital humain. C’est bien d’avoir le sens du patriotisme en agitant un drapeau, porter un vêtement lors des matchs… mais il se vit également à travers des gestes simples : respecter l’environnement, s’aimer entre nous, travailler avec rigueur. Quant aux jeunes femmes, je pense qu’elles ont un rôle fondamental à jouer dans le développement du pays. Elles doivent croire en leur potentiel, refuser de se limiter et oser porter leurs projets. C’est aussi le message que je leur adresse : croyez en vous et soyez actrices du changement.

Quelles sont tes sources d’inspiration, que ce soit des personnes, des livres ou des expériences ?
Ma plus grande source d’inspiration, c’est la Manel du passé et celle du futur. Tout ce que j’ai accompli en peu de temps me pousse à viser encore plus haut. Je suis convaincue que j’irai là où je veux, incha’Allah. Je m’inspire aussi d’histoires comme celle d’Issad Rebrab : partir de rien, d’un simple poste de comptable, et construire un empire qui rayonne dans le monde arabe et méditerranéen, c’est une vraie source de motivation.
Ch. M.

ALGER 16 DZ

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