Dans le cadre du développement de la ligne ferroviaire reliant Alger à Tamanrasset, le gouvernement a franchi une étape décisive en déclarant d’utilité publique la réalisation des segments Laghouat-Ghardaïa et Ghardaïa-El Meniaa, représentant une distance totale avoisinant les 500 kilomètres.
Le décret exécutif n° 25-225, signé le 6 août 2025 et publié dans le Journal officiel le 10 août, définit les contours du projet, précise les travaux à entreprendre ainsi que les infrastructures prévues, et identifie les zones concernées par les procédures d’expropriation.
Pour la mise en œuvre de ce projet, plus de 3000 hectares seront mobilisés à travers trois wilayas. Dans la wilaya de Laghouat, environ 996 hectares seront concernés, répartis sur les communes de Laghouat, Kheneg, Benasser Benchohra et Hassi R’Mel. En ce qui concerne la wilaya de Ghardaïa, près de 1085 hectares seront réquisitionnés dans les communes de Berriane, Ghardaïa, Metlili, Sebseb et Mansoura. Enfin, dans la wilaya d’El Meniaa, environ 937 hectares seront affectés au projet, englobant les communes de Hassi Fehal, El Meniaa et Hassi Gara. Le décret précise que les habitants et propriétaires concernés bénéficieront d’indemnisations, conformément à la législation en vigueur, et que celles-ci seront prises en charge par le Trésor public.
Une vitesse maximale de 220 km/h est prévue
Les deux tronçons feront l’objet de travaux de grande envergure. Le segment Laghouat-Ghardaïa, long de 265 kilomètres, permettra aux trains de voyageurs de circuler à une vitesse maximale de 220 km/h, tandis que le transport de marchandises sera limité à 100 km/h. Il comprendra 21 viaducs, 17 ouvrages ferroviaires, 14 ouvrages routiers, un tunnel, ainsi que 55 traversées de canalisations. Trois gares seront aménagées à Bellil, Berriane et Oued Nechou, en plus de deux gares mixtes à Hassi R’Mel et Metlili. Trois gares de croisement sont également prévues afin de fluidifier le trafic. Ce tronçon sera équipé du système moderne de signalisation ferroviaire ERTMS-ETCS niveau 1, un système européen conçu pour harmoniser la gestion du trafic ferroviaire, améliorer la sécurité, renforcer l’interopérabilité et accroître la capacité du réseau. Il bénéficiera également d’un réseau de télécommunications GSM-R reposant sur la fibre optique. Le second tronçon, reliant Ghardaïa à El Meniaa sur 230 kilomètres, offrira des performances équivalentes en matière de vitesse et disposera d’infrastructures similaires : six viaducs, 35 ouvrages ferroviaires, sept ouvrages routiers, trois passages de canalisations, deux gares à Mansourah et Hassi Fehal, une gare mixte à Hassi Gara, ainsi que trois gares de croisement. La signalisation et les télécommunications suivront les mêmes normes que celles du premier tronçon.
Un délai de réalisation de 18 mois
Ce projet d’envergure nationale, lancé officiellement en mars 2025 par le ministre des Travaux publics, est confié à un groupement d’entreprises algériennes, sous la supervision de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif). Les travaux sont programmés pour une durée de 18 mois. L’objectif est de renforcer la connectivité entre le nord et le sud du pays, de décongestionner le réseau routier, et de dynamiser le transport de marchandises.
A.Ryad
