
Entretien réalisé par G. Salah Eddine
Alger16 : Le stand du Japon est encore présent cette année au FIBDA. Une spécificité concernant la participation de cette année ?
Marina Fujimaki : Oui, cette année, à l’occasion du FIBDA, nous avons organisé un concours de manga Algérie–Japon. Nous exposons ici les meilleures œuvres sélectionnées par un jury mixte algérien et japonais. Nous proposons également des ateliers de manga animés par l’artiste mangaka Tetsuya Kazumi. C’est une formidable opportunité pour le public algérien de découvrir de près l’art et les techniques du manga japonais.
La jeunesse algérienne semble très attirée par la culture japonaise. Comment l’expliquez-vous ?
Ce n’est pas uniquement le manga qui attire : la culture japonaise dans son ensemble — arts visuels, gastronomie, traditions, innovations — fascine les publics étrangers. Beaucoup de Japonais ne réalisent pas encore combien les Algériens sont passionnés par nos créations. Des rendez-vous comme le FIBDA permettent justement de mettre en lumière cette passion et de créer un espace d’échanges authentiques entre nos deux pays.
Justement, qu’avez-vous pensé des œuvres réalisées par les participants algériens ?
Nous avons invité plusieurs mangakas japonais à découvrir les créations algériennes et ils ont été très agréablement surpris par la qualité et l’originalité des dessins. Le niveau artistique est impressionnant. Cela prouve que la passion pour le manga en Algérie s’accompagne d’un véritable talent créatif et qu’il existe un potentiel considérable pour développer des passerelles professionnelles et artistiques entre nos deux pays.
Outre le manga, quels autres aspects de la culture japonaise souhaitez-vous promouvoir en Algérie ?
Nous constatons qu’un grand nombre d’Algériens souhaitent apprendre la langue japonaise pour mieux comprendre nos contenus culturels, notamment les mangas et l’animation. Or, le nombre d’écoles et de centres d’enseignement du japonais reste encore limité en Algérie. C’est à la fois un défi et une opportunité : renforcer l’apprentissage du japonais permettrait de multiplier les échanges culturels, universitaires et professionnels. Nous espérons que ce type d’initiatives contribuera à élargir l’offre et à rapprocher encore davantage nos deux cultures.
Comment évaluez-vous aujourd’hui la relation entre l’Algérie et le Japon ?
Nos deux pays sont géographiquement éloignés. Je trouve cependant que sur le plan culturel, l’Algérie et le Japon se rapprochent. Ces initiatives communes montrent que la relation culturelle est dynamique et prometteuse. Nous souhaitons poursuivre et intensifier ces efforts, car la culture est souvent la meilleure porte d’entrée vers une coopération plus large dans les domaines éducatifs, économiques et technologiques.
Un pont culturel à consolider…
La participation du Japon au FIBDA illustre la vitalité d’une coopération culturelle qui dépasse les distances géographiques. À travers des concours, des ateliers et, à l’avenir, un soutien accru à l’enseignement de la langue japonaise, l’ambassade du Japon entend continuer à renforcer le dialogue avec la jeunesse algérienne et à encourager la découverte mutuelle des deux cultures.
G. S. E.
