Sous la présidence du Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ), la deuxième édition du Camp des créateurs de contenu a été lancée jeudi dernier à l’hôtel Les Sables d’or à Zéralda, avant de se poursuivre vendredi et a pris fin hier au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal (CIC) à Alger. Placée sous le slogan « Responsabilité de la parole et enjeux de la conscience », cette édition a réuni plus de 250 jeunes créateurs venus de toutes les wilayas du pays dans le but de promouvoir un contenu numérique responsable, éthique et porteur de sens.
Le créateur de contenu occupe, aujourd’hui, une place centrale dans la communication moderne.
Sur les plateformes numériques, il informe, sensibilise, divertit et inspire.
Son rôle dépasse largement le simple divertissement : il contribue à façonner l’opinion publique, à diffuser des valeurs citoyennes et à mettre en lumière la richesse culturelle, sociale et touristique.
Ceci, le Conseil supérieur de la Jeunesse (CSJ) l’a très bien compris.
À travers ce camp, le CSJ voulait rappeler l’importance d’un contenu authentique et constructif, dans un contexte où les réseaux sociaux influencent fortement les comportements et les perceptions de la jeunesse.
Dans cette optique, la première journée, organisée à Zéralda, a été consacrée à l’accueil des participants, à la présentation du programme et à des moments d’échanges conviviaux.
L’ambiance s’est voulue à la fois dynamique et détendue, notamment en soirée, lorsque les jeunes créateurs ont suivi ensemble le match Algérie–Somalie, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde, dans une atmosphère de camaraderie et de fierté nationale.
À partir de vendredi matin, au Centre international des conférences (CIC), le camp a réuni de nombreux jeunes passionnés par le digital, autour de deux journées riches en formations, échanges et réflexions.
La première journée de formation, animée par des experts, a permis d’aborder plusieurs thématiques clés.
Mohamed Wai a ouvert le bal avec un atelier sur les stratégies de construction d’un contenu numérique influent, insistant sur l’importance de la cohérence et du storytelling.
Parallèlement, Mouloud Siad a animé un atelier sur l’ingénierie sociale et la protection des communautés médiatiques, mettant en garde contre les risques du cyberespace et la désinformation.
L’après-midi, un représentant de Djezzy a évoqué les technologies modernes dans la création de contenu, avant que Zine Eddine Boudekna n’aborde la sécurité numérique et la cybersécurité.
La journée s’est clôturée par une sortie touristique et un dîner convivial.
Le lendemain matin, les activités ont repris de plus belle, en présence du ministre de la Jeunesse, Mustapha Hidaoui.
La session inaugurale, animée par Fayssal Darwich et Badr Eddine Zawaka, portait sur la responsabilité morale et éthique dans la création de contenu, un débat essentiel sur l’équilibre entre liberté créative et respect des valeurs.
En parallèle, Abdelkader Ben Khaled a animé un atelier sur l’intelligence artificielle et la création de contenu, explorant les opportunités offertes par ces nouvelles technologies.
Lors des échanges, un participant a soulevé une question cruciale : « Le créateur de contenu peut-il bénéficier d’une loi qui le protège ? »
Le Dr Fayssal Darwich a alors précisé qu’il n’existe pas encore de statut professionnel officiellement reconnu, mais que des réflexions sont en cours pour encadrer cette activité émergente.
Après la pause déjeuner, Mohamed Salah Ahmima a proposé un atelier pratique sur la préparation du contenu et la communication avec le public, avant une dernière session dirigée par Mahi Eddine Amimour, Djawad Msamssa, Khadidja Ben Maâamimour, Khadidja Ben Ghena et le ministre Mustapha Hidaoui, autour du thème « Le rôle des médias numériques dans la promotion de l’identité nationale ».
Un laboratoire d’idées
Cette deuxième édition du Camp des créateurs de contenu, placée sous le sceau du Conseil supérieur de la jeunesse, ne s’est pas limitée à un simple rassemblement de talents numériques.
Elle a constitué un véritable laboratoire d’idées et de conscience civique, où s’est dessinée la vision d’un écosystème médiatique algérien plus mature, éthique et souverain.
Dans un monde où la viralité prime souvent sur la véracité, ce camp a réaffirmé la nécessité d’un numérique porteur de sens, capable de conjuguer influence et responsabilité.
Les débats sur la morale, la sécurité numérique, l’intelligence artificielle et la protection juridique du créateur de contenu ont mis en lumière une génération consciente des défis qui l’attendent : transformer l’espace digital en levier de citoyenneté, d’éducation et de rayonnement national.
À travers cette initiative, le Conseil supérieur de la jeunesse réaffirme sa volonté de faire du contenu numérique un levier de développement, d’éducation et de citoyenneté.
Ce rendez-vous, marqué par une participation exceptionnelle et un haut niveau d’échanges, s’impose désormais comme une plateforme structurante dans la stratégie nationale de développement des compétences numériques.
En donnant la parole à cette jeunesse connectée mais lucide, le Conseil supérieur de la jeunesse a démontré que la modernité numérique ne doit pas se construire contre les valeurs, mais à partir d’elles.
Cette deuxième édition s’impose ainsi comme un véritable laboratoire d’idées, un espace d’inspiration et un réseau collaboratif pour les jeunes talents algériens du numérique.
L’Algérie, à travers cette initiative, trace ainsi les contours d’une influence numérique consciente, fondée sur la connaissance, l’éthique et l’amour du pays — autant de piliers pour un avenir médiatique à la fois créatif et responsable.
Cheklat Meriem
