Le directeur général des Douanes algériennes, le général-major Abdelhafid Bakhouche, a affirmé, lundi dernier à Alger, que les mesures et dispositions douanières inscrites dans le projet de loi de finances 2026 (PLF) traduisent un ensemble d’objectifs essentiels reflétant la vision réformatrice et économique de l’État.
S’exprimant lors d’une séance d’audition devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Mohamed Ben Hachem, le général-major Bakhouche a souligné que ces nouvelles dispositions visent à assurer une plus grande flexibilité dans les secteurs commercial et logistique, tout en soutenant la dimension africaine de la coopération économique et commerciale de l’Algérie. Le directeur général a expliqué que le projet de loi prévoit plusieurs mesures destinées à réduire les files d’attente dans les ports et à libérer de l’espace au niveau des infrastructures portuaires et aéroportuaires.
Ces dispositions permettront notamment d’orienter les marchandises placées sous dépôt douanier vers des zones de dépôt spécifiques, avec la possibilité de créer de nouvelles zones de stockage au sein des zones d’activité agréées par les services des douanes, ainsi que dans les entrepôts provisoires, hangars publics et magasins mis à la disposition de l’administration.
Cette réorganisation vise à améliorer la circulation des marchandises et à renforcer l’efficacité logistique du commerce extérieur, tout en facilitant le travail des opérateurs économiques.
Renforcement du contrôle des flux financiers
Le projet de loi introduit également de nouvelles mesures pour encadrer les mouvements de fonds à travers les frontières dans le cadre des efforts nationaux de lutte contre le blanchiment d’argent.
Désormais, le seuil du montant déclaré de devises par les voyageurs est unifié à 1.000 euros, qu’ils soient Algériens ou étrangers, résidents ou non-résidents. Les agents des Douanes algériennes seront habilités à demander des documents ou informations complémentaires sur l’origine et la destination des fonds transportés. En cas de suspicion d’opération de blanchiment, ils pourront procéder à la saisie temporaire et préventive de l’argent déclaré, lequel devra être restitué en l’absence de preuves, après vérification par le procureur de la République.
Dans le cadre du renforcement des échanges commerciaux africains, le général-major Bakhouche a rappelé que le PLF 2026 prévoit l’exonération des droits et taxes douaniers sur les marchandises vendues durant la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), organisée à Alger du 4 au 10 septembre dernier.
Cette mesure s’inscrit dans la volonté de promouvoir le commerce intra-africain et de valoriser le rôle de l’Algérie comme acteur économique majeur sur le continent.
Mesures à caractère socio-économique
Le PLF 2026 comprend enfin plusieurs dispositions à portée sociale et économique, parmi lesquelles le maintien de l’exonération pour l’activité de micro-importation exercée par l’auto-entrepreneur, ainsi que l’exonération des droits et taxes douaniers pour l’importation de cheptel à l’occasion de l’Aïd-el-Adha 2026.
Selon le général-major Bakhouche, ces mesures visent à garantir la stabilité du marché national, à répondre à la demande des citoyens et à préserver le pouvoir d’achat dans un contexte économique marqué par la volonté de réformes pragmatiques et inclusives.
Ainsi, le projet de loi de finances 2026 apparaît comme un outil d’adaptation et de modernisation du système douanier, au service d’une économie nationale plus souple, sécurisée et tournée vers l’avenir.
G. S. E.
