Youcef Dally est un chanteur algérien au sens propre, modeste avec une simplicité remarquable. Un Artiste autodidacte, il maîtrise plusieurs instruments, avec une affection particulière pour la guitare et la flûte. Sa voix, qualifiée de onirique, ajoute une dimension envoûtante à sa musique. Invité à la rédaction « Alger16 », l’artiste, partageant humblement, son parcours et ses inspirations, nous fait découvrir davantage la personnalité et l’artiste authentique qu’il incarne.
Entretien réalisé par Ammour Ryad
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Youcef Dally ?
Je suis Youcef Dally, un artiste algérien dont la carrière a débuté à la chaîne 2 de la radio en tant que producteur d’une émission enfantine avec Ben Hanafi, que son âme repose en paix. Avant cela, j’avais commencé en 1994 avec une émission radiophonique nommée Ichenai Ouzeka “le chanteur de demain”, dirigée par Mjahed Hamid. Mon passage dans cette émission a attiré l’attention de Mjahed Hamid, qui m’a ensuite sollicité pour l’émission enfantine. J’ai saisi cette opportunité avec enthousiasme et ai entamé ma carrière en solo. En 1998, j’ai sorti mon premier album intitulé “Therarie”, suivi de “Selwakt” « avec le temps » en 2003 après une brève pause. En 2009, j’ai repris avec l’album “Yellis-an-Hawa”. Plus tard, M. Said Bouchlouch m’a proposé de produire une chanson pour l’équipe nationale pour la qualification de la Coupe du Monde, en collaboration avec Jo Batoury et accompagnée d’un clip. En suite, j’ai publié l’album “Aklagh Noughaled” en 2016 j’ai été invité par Olympia pour créer une chanson patrimoniale.
Vous avez enregistré plusieurs chansons, dont une sur l’équipe nationale, réalisant aussi les clips. Youcef Daly est-il un perfectionniste ?
Oui ! Il est interdit de tricher dans ce domaine, notamment avec les fans. Atteindre la perfection est louable, même si nous nous efforçons de nous améliorer, cela ne suffit pas toujours à obtenir une satisfaction totale à 100%. Mais je peux dire que, oui, je suis perfectionniste.
M. Youcef est-il auteur, compositeur et interprète…, à quel instrument vous jouez ?
Je joue de la guitare, de l’harmonica, des percussions, ainsi que des instruments à vent comme la flûte. Ma préférence va surtout à la guitare et à l’harmonica, car ce sont les deux instruments que je peux jouer simultanément ensemble.
La plupart de vos clips sont réalisé en Kabylie, en montagne. Cet environnement est il une source d’inspiration pour l’artiste?
Puisque je fais partie de cette identité algérienne et que ma région natale est la Kabylie, mon inspiration provient essentiellement de là-bas. Les montagnes, les villages, tout cela m’inspire naturellement. Pour moi, c’est un avantage car la Kabylie est comme un paradis pour moi.
A quel âge vous avez commencé la musique ?
J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 9 ans avec une guitare qui avait été offerte à mon père par un célèbre chanteur, un ami de la famille. À cette époque, notre maison coloniale avec ses cheminées abritait cet instrument. En tant qu’enfant, je le prenais souvent, grattant ses cordes. Ma mère, fidèle auditrice de la chaîne 2, écoutait régulièrement des chansons d’Idir, Djamel Allam et d’autres. Ces moments ont nourri mon esprit, inspirant mes premiers pas musicaux.
En un mot, quel est votre style musical…
Pendant longtemps, j’ai cherché mon propre style musical en m’inspirant principalement de chanteurs comme Djamel Allam et en particulier Idir. C’est à travers cette influence que j’ai commencé à composer mes propres chansons.
A écouter vos albums, on note immédiatement une certaine facilité à jouer de tous les instruments, êtes-vous autodidacte ou bien un apprentissage classique de la musique ?
Non, je n’ai pas suivi de formation dans une école de musique ou autre. Je suis autodidacte et j’ai appris en achetant des livres. J’ai acquis la connaissance des accords, des clés et j’ai appris à jouer des partitions.
Parmi tous vos projets ou groupes, lesquels vous tiennent le plus a cœur et pourquoi ?
Oui, en 2004, j’ai fondé un orchestre de 18 membres appelé Aziyadé, qui signifie “pigeon turque” en référence à la liberté. En 2005, nous avons organisé un grand concert à l’occasion de la Journée de la Sida « VIH » à Sidi Fredj. Tout le monde était émerveillé car c’était la première fois qu’ils voyaient sur scène un ensemble de 18 musiciens, comprenant des sections cuivre, violon, percussion et chœur. Pour mes projets, je m’adapte selon les besoins : réalisation de clips quand il est nécessaire et signé un contrat avec de grandes maisons de disques internationales, car cela représente un véritable projet pour moi. Sinon, chaque autre initiative n’est qu’une étape continue dans mon parcours.
La musique occupe une grande partie de votre existence, quels sont les autres passions ou centre d’intérêt en dehors de la musique ?
En dehors de la musique, je mène une vie simple en tant qu’Algérien : je travaille, je fais du sport, je vais à la mosquée, puis je rentre chez moi et vis au quotidien comme tout un chacun. Mes moments préférés sont ceux passés dans mon univers musical, où je trouve ma paix. Parfois, lorsque l’inspiration se manifeste, je préfère ne pas sortir.
Quels projets attendent Youcef Dally prochainement ?
Je vous ai déjà parlé de mes projets. Par exemple, je ne planifie pas les albums à l’avance ; j’écris lorsque l’émotion me saisit. Un vrai artiste ne triche pas, voilà ma conviction.
A. R.
