
Ramadan est le nom donné au neuvième mois du calendrier musulman. À cette occasion, les croyants jeûnent. Mais comment s’y astreindre lorsqu’on souffre de troubles alimentaires ?
Le Ramadan est une période sacrée pour les musulmans, marquée par la prière, la lecture du Saint Coran et un jeûne strict de l’aube au coucher du soleil. Ce mois de recueillement et de discipline spirituelle est un moment privilégié pour le renforcement de la foi et du lien communautaire. Cependant, pour les personnes souffrant de troubles de l’alimentation, ce rythme alimentaire particulier peut représenter un véritable défi. L’alternance entre le jeûne prolongé et l’alimentation nocturne peut entraîner des difficultés psychologiques et physiologiques, exacerbant certains comportements alimentaires problématiques.
Cinq réflexes à adopter pour un Ramadan plus serein
Les personnes atteintes de boulimie, d’anorexie ou d’hyperphagie – un trouble caractérisé par des compulsions alimentaires incontrôlables – peuvent éprouver des difficultés accrues durant le Ramadan. Le risque d’épisodes de frénésie alimentaire, de purges (vomissements provoqués) ou, à l’inverse, de restrictions excessives est plus élevé. Dans ce contexte, il est essentiel d’adapter son approche du jeûne afin d’éviter des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale.
Des experts du média Healthline conseillent aux personnes concernées de mettre en place des stratégies adaptées pour vivre ce mois sacré de manière plus équilibrée.
- Se fixer des limites
Il est important d’éviter les situations qui pourraient compliquer la gestion du jeûne. Par exemple, certaines invitations à des repas festifs peuvent être sources de stress ou d’excès. Dans ces cas-là, il peut être préférable de privilégier d’autres formes de partage spirituel, comme rejoindre ses proches à la mosquée pour la prière du soir ou s’investir dans des actions caritatives. - Prendre le temps pour le s’hor
Le repas du s’hor, pris avant l’aube, est essentiel pour maintenir une énergie stable tout au long de la journée. Il est recommandé d’y inclure des protéines, des céréales complètes (pain complet, flocons d’avoine, etc.) et des bonnes graisses afin de limiter le risque de fatigue ou de léthargie. Une hydratation suffisante est également primordiale pour éviter les effets négatifs du jeûne sur l’organisme. - Tenir un journal de réflexion
Noter ses ressentis et ses pensées peut être un excellent moyen d’identifier les déclencheurs d’angoisse liés à l’alimentation. Ce journal permet d’analyser son rapport à la nourriture tout au long du mois et d’apporter un éclairage sur les comportements alimentaires qui pourraient nécessiter un ajustement. - Considérer la prière comme un moment de pause
Cinq prières rythment la journée, ces instants peuvent être perçus comme une opportunité de se recentrer, de marquer une pause dans ses activités quotidiennes et de pratiquer la pleine conscience. Cette approche peut aider à mieux gérer le stress et les émotions, tout en offrant une alternative aux pensées envahissantes liées à la nourriture. - Construire un plan de prévention
Si le Ramadan entraîne des symptômes indésirables comme une montée d’anxiété ou des crises alimentaires, il peut être utile d’anticiper ces difficultés en mettant en place un plan de prévention. Celui-ci peut inclure :
Une liste des déclencheurs connus et des stratégies pour y faire face.
Des techniques d’apaisement en cas de stress ou de compulsion.
Une liste de personnes de confiance (famille, amis, thérapeutes) à contacter en cas de besoin.
Ainsi, en adoptant ces réflexes, il est possible de vivre le Ramadan de manière plus apaisée, en respectant à la fois sa spiritualité et son bien-être personnel.
