
Vendredi dernier à New York, l’ambassadeur Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, a dénoncé les attaques menées par l’entité sioniste contre des infrastructures civiles et militaires en Iran, les qualifiant de “violation flagrante” du droit international et de la Charte des Nations unies. Il a exhorté la communauté internationale à réagir face à cette nouvelle transgression.
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Iran, l’ambassadeur Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, a déclaré : «Nous sommes à nouveau confrontés à un acte d’agression grave et délibéré», dénonçant les frappes coordonnées menées par l’armée sioniste sur le territoire iranien, visant aussi bien des infrastructures militaires que civiles.
Il a souligné que «ces actions ne sont pas seulement injustifiées et injustifiables, mais constituent également une violation flagrante du droit international ainsi que de la Charte des Nations unies».
L’Algérie alerte
Le diplomate algérien a rappelé qu’au début de son mandat au sein du Conseil, l’Algérie avait «mis en garde de manière constante contre le risque grandissant d’un embrasement régional plus large, alimenté par une escalade d’actes illégaux et de provocations» perpétrés par l’entité sioniste. À ses yeux, les développements actuels viennent malheureusement confirmer la justesse de ces avertissements.
Citant la Charte des Nations unies, M. Bendjama a rappelé qu’elle stipule que «tous les membres doivent s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, ou de toute autre manière contraire aux objectifs de l’Organisation».
À ce titre, il a affirmé que « la logique de la force unilatérale et des frappes dites préventives, sans aucun mandat légal, ne saurait être ni normalisée ni acceptée» par le Conseil de sécurité. Il a estimé qu’«une fois encore, ces attaques démontrent que la seule chose que prétend empêcher une action préventive, c’est précisément la paix». Par ailleurs, l’ambassadeur a relevé que plusieurs services de renseignement, y compris ceux du principal allié de l’entité sioniste, «continuent de considérer que l’Iran ne développe pas d’arme nucléaire», ajoutant que «les justifications avancées par les responsables sionistes sont donc erronées et irrecevables».
Il a insisté sur le fait que ces arguments émanent d’un État membre de l’ONU « qui reste en dehors du cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui n’est pas entièrement soumis aux garanties de l’AIEA, et qui refuse systématiquement de prendre part aux négociations visant à instaurer une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient».
Dans ce contexte, M. Bendjama a indiqué que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans un communiqué publié ce matin, a rappelé les nombreuses résolutions de sa Conférence générale condamnant les attaques militaires contre des installations nucléaires. Celles-ci précisent que «toute attaque armée, ou menace en ce sens, contre des installations nucléaires à usage pacifique constitue une violation des principes de la Charte des Nations unies, du droit international et du statut de l’Agence». L’ambassadeur a aussi mentionné que l’AIEA avertit régulièrement que «toute attaque armée contre des installations nucléaires est susceptible d’entraîner des rejets radioactifs aux conséquences graves, tant à l’intérieur qu’au-delà des frontières de l’État ciblé».
Par ailleurs, M. Bendjama s’est interrogé sur le moment choisi par l’entité sioniste pour mener ses attaques, rappelant qu’elles coïncident avec les discussions indirectes entre l’Iran et les États-Unis, sous la médiation d’Oman, sur le programme nucléaire iranien, alors qu’un sixième cycle de négociations est prévu ce week-end à Mascate. Il a déploré que « le recours à la force sans l’aval du Conseil de sécurité, en l’absence d’un cas de légitime défense comme prévu à l’article 51 de la Charte des Nations unies, constitue une atteinte aux fondements mêmes de l’ordre juridique international que ce Conseil est chargé de préserver ». L’agression de l’entité sioniste contre l’Iran représente ainsi, selon lui, « un acte totalement dépourvu de base juridique». Il a poursuivi en affirmant que cette entité « agit comme si le droit n’existait pas, ou ne s’appliquait pas à elle », semant le désordre dans toute la région avec un comportement qu’il a qualifié « d’indigne d’un membre de l’Organisation des Nations unies ».
L’appel de l’Algérie
Le diplomate algérien a également évoqué les nombreuses violations commises : « Nous sommes témoins d’actes répétés d’agression, de bombardements contre la capitale libanaise, d’occupations de nouveaux territoires en Syrie, au Liban et en Palestine, ainsi que de violations fréquentes de la souveraineté syrienne, incluant des enlèvements de civils, comme ce fut encore le cas hier ».
Il a aussi alerté sur la situation à Ghaza, où l’entité sioniste «utilise la famine comme méthode de guerre, en violation flagrante du droit international, et où un génocide est en train de se produire sous nos yeux».
Face à ces agressions, l’ambassadeur Bendjama a souligné que « la communauté internationale ne peut permettre la création d’un précédent où des membres de l’ONU s’autoriseraient à agir en juges et parties, en lançant des attaques unilatérales au mépris des règles juridiques établies ».
Il a averti qu’«une telle dérive porterait atteinte à la crédibilité même du Conseil de sécurité et affaiblirait l’autorité de la Charte des Nations unies», appelant les membres du Conseil à «affirmer clairement et collectivement que les principes consacrés par la Charte ne sont pas facultatifs, mais bien des obligations contraignantes ».
En conclusion, il a rappelé que «l’interdiction du recours à la force et le respect de la souveraineté des États membres constituent les piliers fondamentaux de notre système international».
A. Ryad