Ahmed Mokhtari (directeur délégué de l’agriculture de la wilaya déléguée de Messaâd) à Alger 16 : «Messaâd peut devenir un modèle de tourisme agricole»

La nouvelle wilaya déléguée de Messaâd se distingue par un potentiel agricole remarquable : 1,5 million d’hectares dont plus de 1,2 million consacrés au pâturage, 48 000 hectares de terres arables et 3 000 hectares d’arboriculture (abricotier, grenadier, olivier, palmier). Ce territoire, à la croisée de l’agriculture steppique et de la production fruitière de qualité, incarne l’une des vitrines les plus prometteuses de l’agriculture algérienne. Rencontré lors d’une visite touristique organisée par l’Office national du tourisme (ONAT), Ahmed Mokhtari, directeur délégué de l’agriculture à Messaâd, fin connaisseur de son terroir et artisan de son développement, livre à Alger16 une vision détaillée des atouts et perspectives de cette jeune wilaya déléguée.

Entretien réalisé par G. Salah Eddine

Alger16 : Pouvez-vous nous présenter d’abord la réalité agricole de Messaâd ? Quelle est l’étendue de la zone, sa nature et ses principales cultures ?
Ahmed Mokhtari : Messaâd est une circonscription administrative dont le caractère est à la fois agricole, steppique et pastoral. Elle couvre environ 1,5 million d’hectares, parmi lesquels plus de 1,2 million dédiés aux espaces de pâturage. Nous avons près de 48 000 hectares de terres arables. Parmi ces terres, environ 3 000 hectares sont consacrés à l’agriculture arboricole : abricotier, grenadier, olivier, palmier, etc. C’est une région dotée d’un excellent potentiel, tant en qualité qu’en quantité, particulièrement pour les abricots et les grenades.

Comment voyez-vous le lien entre agriculture et tourisme ici ? Y a-t-il un réel potentiel pour développer ce qu’on appelle le tourisme agricole ou agrotourisme ?
Sans aucun doute. Tout comme il existe le tourisme thermal, forestier ou l’éco-tourisme, nous voulons valoriser un tourisme en interaction directe avec l’agriculture. Par exemple, la culture de la grenade ici est abondante et remarquable. Nous préparons un projet pour organiser une Journée nationale de la grenade, qui servira de pont entre agriculture et tourisme durable. Cela permettra non seulement de montrer nos produits, mais aussi de créer des circuits où le visiteur peut venir cueillir, découvrir le verger, goûter, s’imprégner du paysage.

Quelles actions concrètes sont déjà en cours pour accroître cette production agricole et la rendre plus visible ?
Plusieurs mesures sont engagées. Premièrement, le raccordement des exploitations agricoles à l’électricité agricole est une priorité – cela rend possible l’irrigation, le pompage, la conservation. Ensuite, la régularisation et l’assainissement foncier afin de donner aux exploitants une sécurité sur la terre cultivée. Tous ces efforts visent à développer l’agriculture et, parallèlement, à lui donner une dimension touristique.

Vous parlez de l’ambition de faire de Messaâd un pôle national. Pourriez-vous détailler les grandes lignes de ce plan ?
Bien sûr. Nous avons mis en place un programme de nouveaux périmètres d’investissement agricole en collaboration avec l’Office national des terres agricoles. Ces périmètres feront l’objet d’études détaillées, techniques et de terrain, puis seront intégrés dans une plateforme nationale. Cette plateforme permettra aux investisseurs de s’inscrire, de déposer leurs projets, de bénéficier d’un accompagnement technique et administratif. Nous voulons aussi que ces zones agricoles soient associées à des circuits touristiques gérés avec la Direction du tourisme : vergers ouverts au public, hébergement, offres de découverte locale.

Enfin, pour ce qui est du tourisme agricole, qu’attendez-vous de la part des pouvoirs publics et des communautés locales pour que ce projet prenne forme et soit durable ?
Ce dont nous avons besoin, c’est d’un cadre favorable. Cela comprend des infrastructures — routes, signalisation, hébergement —, la formation des guides, des producteurs et des hôteliers, mais aussi la simplification des procédures administratives pour les porteurs de projets. Il faut aussi que les communautés locales s’approprient cette dynamique, qu’elles soient partie prenante. Si tous ces éléments convergent, Messaâd pourra devenir un modèle de tourisme agricole durable, créateur d’emplois, valorisant nos terroirs et notre patrimoine.
G. S. E.

ALGER 16 DZ

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