
Hier à Alger, le Président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, a présidé un Conseil des ministres, qui a donné lieu à une série de décisions structurantes, à la croisée du juridique, de l’économique et du stratégique, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
Lors de ce Conseil, trois axes majeurs ont dominé les débats : la refonte du statut de la magistrature, l’accélération du programme national de dessalement de l’eau de mer et les préparatifs du quatrième Forum africain des start-up.
Une séquence gouvernementale dense, révélatrice d’une volonté présidentielle de conjuguer réformes de fond et projection stratégique, au service d’un État fort, et moderne.
Un nouveau socle pour la justice algérienne
Le premier volet du Conseil, consacré à l’adoption du projet de loi organique relatif au statut de la magistrature, incarne l’un des piliers de la réforme institutionnelle voulue par le chef de l’État.
En approuvant ce texte, le Président Tebboune concrétise un engagement pris devant le corps judiciaire, il y’a quelque jours lors de l’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026.
L’objectif affiché : élever la magistrature au rang de pilier central de l’État de droit, en renforçant à la fois son indépendance, sa compétence et sa dignité sociale.
Il ne peut y avoir de justice forte sans juges protégés et respectés, avait récemment expliqué le chef de l’État dans un discours. Cette ligne se retrouve dans les orientations données : amélioration des conditions sociales des magistrats, notamment en matière de logement et de retraite, mais aussi instauration d’un stage pratique obligatoire pour tout nouveau magistrat, afin de consolider l’expérience de terrain avant la prise de fonction.
La grande nouveauté tient à la mise en place d’un système de pôles judiciaires spécialisés, destinés à concentrer l’expertise et à uniformiser la jurisprudence nationale.
Un dispositif qui permettra, selon plusieurs juristes, de « rationaliser la carte judiciaire » et d’offrir une justice plus rapide, plus lisible et plus proche du citoyen.
En filigrane, cette réforme participe d’un projet global de modernisation du système judiciaire, où la performance et la transparence deviennent des leviers essentiels de crédibilité institutionnelle.
Sécurité hydrique
Le second point à l’ordre du jour a porté sur la localisation et la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer, dans un contexte mondial marqué par les effets croissants du changement climatique.
Le Conseil des ministres a validé la construction de trois nouvelles stations dans les wilayas de Chlef, Mostaganem et Tlemcen, d’une capacité de 300 000 m³ d’eau potable par jour chacune. Trois autres sites feront l’objet d’une validation ultérieure.
Le Président Tebboune a insisté sur la nécessité d’adopter une approche scientifique, rigoureuse et prospective dans la gestion des ressources hydriques.
Il a mis en garde contre les risques liés à la sécheresse et à la surexploitation des nappes phréatiques. Car oui, aujourd’hui l’eau constitue un enjeu stratégique de souveraineté nationale.
Le chef de l’État a également ordonné la réparation immédiate des fuites d’eau, qui occasionnent chaque année des pertes considérables dans le réseau national.
Ce programme, déjà amorcé depuis 2021, illustre la volonté du gouvernement d’ancrer le pays dans une dynamique d’autosuffisance et de sécurité hydrique à long terme.
Un immense forum des Startups
Le troisième axe de la réunion a été consacré aux préparatifs du 4ᵉ Forum africain des start-up, prévu à Alger. Comme nous vous l’avions révélé début septembre, ce forum sera organisé en décembre et sera un autre événement continental phare organisé par notre pays.
Pour le Président de la République, cette rencontre n’est pas un simple événement économique, mais un instrument stratégique de diplomatie d’influence, prolongeant les recommandations du Salon du commerce intra-africain (IATF), dont la dernière édition organisé à Alger, a été un franc succès.
L’Algérie veut aujourd’hui, s’affirmer en pôle fédérateur pour la jeunesse du continent, soucieuse de créer des passerelles concrètes entre les jeunes entrepreneurs africains.
Le chef de l’État a ordonné la mobilisation de toutes les administrations concernées pour garantir les meilleures conditions d’accueil et d’organisation.
Pour les observateurs, ce forum s’inscrit dans une trajectoire plus large : celle d’une consolidation du lien de l’Algérie à son espace africain, à travers l’innovation, la numérisation et les synergies économiques.
Un prolongement naturel de la politique de diversification économique, appuyée par une diplomatie économique ambitieuse.
Vers une gouvernance intégrée
En clôturant la séance, le Président Tebboune a procédé à plusieurs nominations et fins de fonctions à de hauts postes de l’État, consolidant ainsi la continuité administrative.
Mais au-delà des décisions, ce Conseil des ministres marque surtout un tournant dans la méthode : celle d’une gouvernance intégrée, où les réformes juridiques, environnementales et économiques s’articulent autour d’une même vision de modernisation.
Le cap est clair : une Algérie qui se réforme sans relâche, anticipe les crises au lieu de les subir et s’affirme comme puissance institutionnelle et régionale, à la fois stable, performante et solidaire.
Sous l’impulsion du chef de l’État, le pays continue de tracer sa propre voie vers un modèle d’État moderne, souverain et tourné vers l’avenir.
G.Salah Eddine