À l’approche du mois sacré de ramadan, période de jeûne et de partage, les consommateurs sont invités à faire preuve de prudence face aux pratiques commerciales. Le représentant de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son envirnnement (Apoce), Fadi Tamim, rappelle a l’importance de respecter les droits des acheteurs et de promouvoir des transactions équitables, en veillant notamment à la qualité et les prix des produits alimentaires. Dans un entretien,
il met en avant les initiatives des autorités qui veillent a préserver les conditions pour un déroulement parfait ce mois sacré.
Entretien réalisé par Ammour Ryad
Le ramadan est dans quelques semaines. Selon vous, comment préparer ce mois sacré, au niveau des stocks, pour l’approvisionnement du marché ?
Nous commençons par dire que le ramadan 2024 a été un réussi à plusieurs niveaux, grâce à Dieu. Nous avons réalisé des acquis durant ce mois sacré 2024, qui a été très différent des ramadans des années précédentes. Pour le ramadan 2025, les préparatifs ont commencé depuis un certain temps, apres une réunion du Conseil des ministres marquant leur début. Les instructions données par le Président de la République ont été fermes, notamment envers les spéculateurs. M. Tebboune a envoyé un message clair aux spéculateurs, aux intermédiaires du marché et aux stockeurs illégaux, les avertissant que toute manipulation des produits de grande consommation durant le mois de ramadan sera sévèrement punie.
Cela constitue un message aux spéculateurs et également aux autorités publiques pour garantir une bonne préparation et une surveillance stricte du marché. En tant qu’organisation algérienne de protection des consommateurs et de l’environnement, nous constatons que les préparatifs du ramadan consistent principalement à fournir les produits, à tenter de réduire les prix et à assurer une distribution équitable à l’échelle nationale. C’est ce qui se fait actuellement, notamment avec l’action du ministère du Commerce, qui a signé des partenariats avec le Conseil national pour le renouvellement économique afin d’offrir des réductions par les opérateurs économiques, notamment pendant le mois de ramadan.
Il est également essentiel d’assurer l’approvisionnement en lait en poudre, ainsi que de la gestion des stocks des produits agricoles.
Les rôles des bureaux de régulation du ministère de l’Agriculture sont cruciaux, puisqu’ils stockent les produits agricoles de saison à des prix bas, puis les réintroduisent sur le marché durant le mois de ramadan pour stabiliser le marché et faire baisser les prix en cas de hausse. out cela vise à garantir, comme l’a déclaré le ministre de l’Agriculture, l’ouverture de points de vente pour les institutions publiques, en particulier le bureau professionnel commun des légumineuses et des céréales sèches. Cela garantit une large distribution des produits, leur disponibilité et une répartition juste à l’échelle nationale.
Les ministres du Commerce et de l’Agriculture ont mis en avant des préparatifs entamés plusieurs mois à l’avance, mobilisant tous les moyens et services du secteur agricole ainsi que les entreprises. Comment adaptez-vous l’approvisionnement des produits les plus demandé pendant ce mois ?
Effectivement, le ministère de l’Agriculture a travaillé sur le doublement des quantités de viande rouge fraîche importée trois mois avant le ramadan, afin de constituer un stock suffisant. Cela est particulièrement important, car nous savons que les premiers jours, voire les premières semaines du mois sacré sont cruciaux et déterminants. C’est la période où la consommation est la plus élevée et où nous observons généralement une hausse des prix et une pénurie de produits, notamment la viande, qui est un des produits essentiels pour les familles algériennes.
Aujourd’hui, les familles algériennes ont plusieurs options entre la viande rouge locale ou importée, ainsi que la viande blanche locale ou la viande blanche congelée. Les prix devraient rester abordables, surtout que le prix de la viande rouge fraîche importée est plafonné par la loi, ce qui empêche toute manipulation des prix. Cela signifie qu’il y aura une surveillance stricte et renforcée durant le mois de ramadan, ce qui permettra de respecter les prix fixés par la réglementation et offrira aux consommateurs algériens une large gamme de produits.
Il en va de même pour les viandes blanches, mais aussi pour les légumes et les fruits. En effet, les bureaux de régulation anticipent les besoins et disposent d’un plan pour injecter des quantités importantes dans le marché durant la première semaine.
De plus, la production de lait sera également augmentée pour répondre à la forte demande durant le ramadan, où la consommation de lait atteint des records, au prix de 25 dinars le litre. C’est pourquoi des quantités considérables seront mises à disposition.
Tous ces efforts de préparation et de multiplication des quantités visent un objectif important : garantir la disponibilité des produits sur le marché. La disponibilité signifie la fin de la hausse des prix et des prix raisonnables et accessibles à tous.
Le président de la République a annoncé une série de mesures pour un ramadan 2025 sans spéculation pour améliorer la régulation du marché. Pouvez-vous nous donner un aperçu de ces mesures ?
Le message du p résident de la République est clair depuis la dernière réunion du Conseil des ministres. Nous savons tous que, tout comme les autorités publiques, la société civile se prépare pour le mois de ramadan, afin de garantir un marché fluide pour les consommateurs. Il existe des forces de résistance qui se préparent également pour provoquer la pénurie.
Le stockage illégal, le monopole et la vente à des prix élevés sont des pratiques qu’ils mettent en place, sachant que le comportement des consommateurs pendant le ramadan devient un comportement de consommation par excellence, ce qui est malheureusement très regrettable. Ainsi, ces acteurs se préparent également en stockant certains produits, comme les dattes, qu’ils achètent à des prix bas, entre 200 et 300 dinars, et qu’ils stockent pour les vendre pendant le ramadan à 700 ou 800 dinars.
Ces pratiques appartiennent désormais au passé, espérons-le, surtout que le Président est devenu le principal défenseur du consommateur algérien. Il ne manque aucune réunion ou discours sans évoquer des points visant à protéger le pouvoir d’achat et les droits des consommateurs algériens.
C’est pourquoi le contrôle est d’une importance capitale, car nous savons qu’il existe des lobbies et des mafias qui dirigent le mois de ramadan dans le but de réaliser des profits considérables.
Ainsi, le contrôle est primordial. N’oublions pas que dans ce cadre, il y a également le contrôle populaire par le biais des signalements, ce qui constitue notre rôle en tant qu’organisation. Toute forme de stockage illégal ou d’atelier clandestin doit être signalée. Cela permet aux agents de contrôle d’intervenir de manière ciblée. C’est un point essentiel, un message important que nous devons transmettre à tout le monde, car ce n’est pas seulement les autorités publiques, les associations ou les syndicats professionnels qui doivent soutenir l’idée d’un mois de ramadan calme et fluide pour les consommateurs, mais également les citoyens. Toutes ces démarches sont dans leur intérêt, et il est nécessaire qu’ils participent en transmettant l’information aux autorités de contrôle et aux forces de sécurité pour permettre une intervention rapide. Chaque personne qui tente de manipuler les prix ou de jouer avec les ressources des Algériens doit assumer ses responsabilités. La loi contre la spéculation illégale est très stricte ; ces sanctions peuvent atteindre 30 ans de prison, et si une organisation criminelle est impliquée, la peine peut aller jusqu’à la perpétuité. Par conséquent, chacun doit assumer les conséquences de ses actes si ses intentions sont de manipuler le pouvoir d’achat des Algériens.
Comment l’Apoce lutte-t-elle contre la fraude et la contrefaçon de produits alimentaires, particulièrement pendant le ramadan ?
L’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement compte 58 bureaux dans les wilayas, où ses membres sont engagés, à l’intérieur comme à l’extérieur, en faveur des idées et des objectifs de l’organisation pour la protection des intérêts matériels et moraux des consommateurs.
Le ramadan est l’un des mois les plus difficiles, car nous constatons un changement dans les habitudes de consommation, une pression accrue sur le marché, et des dysfonctionnements sur le marché, souvent causés par des facteurs externes. C’est pourquoi notre travail s’intensifie chaque année avant le ramadan, car après ce mois, nous procédons à un bilan et une évaluation des conditions de son déroulement, notamment au niveau des prix, de l’approvisionnement et des dysfonctionnements. Nous formulons alors nos propositions au ministère du Commerce pour améliorer la préparation du prochain ramadan.
Nous accompagnons également l’ouverture des marchés de proximité et assurons leur bon fonctionnement durant les 30 jours du mois sacré, en envoyant, à travers nos bureaux locaux, des rapports quotidiens sur l’état du marché, les produits disponibles, les manques, etc. Ces informations sont transmises au ministère du Commerce pour qu’il puisse intervenir et corriger les éventuels dysfonctionnements à un moment et dans un lieu précis.
D’autre part, nous menons chaque année des campagnes de sensibilisation en partenariat avec le ministère du Commerce, dans le cadre de la rationalisation de la consommation et de la lutte contre le gaspillage. Malheureusement, le gaspillage est un phénomène fréquent pendant le ramadan, c’est pourquoi nous organisons des campagnes de sensibilisation nationales chaque année afin de réduire la consommation excessive et le gaspillage, notamment pour des produits subventionnés tels que le pain, le lait, etc.
Certains de nos bureaux participent également à des actions solidaires pendant le mois de ramadan, en collaboration avec la Croix-Rouge ou d’autres associations. Nous faisons de notre mieux pour offrir ce qu’il y a de mieux pendant ce mois béni.
Votre dernier mot…
Je souhaite que, grâce aux mesures prises par les autorités, notamment par le président de la République, ce ramadan se déroule dans des conditions optimales, sans aucun abus de la part des vendeurs ou d’autres acteurs concernés.
A. R.
