
Dans un entretien exclusif, le député algérien Abderrahmane Salhi, figure montante de la scène politique nationale, livre une analyse sans détour sur l’hostilité croissante dont l’Algérie fait l’objet sur la scène internationale. Défenseur résolu de la souveraineté nationale, il met en lumière le rôle stratégique de l’État algérien face aux pressions extérieures et réaffirme, avec clarté et fermeté, son attachement à l’intégrité du pays.
Entretien réalisé par Ammour Ryad
Comment l’État algérien évalue-t-il actuellement la menace de déstabilisation venant de l’extérieur ou de l’intérieur ?
Dans le cadre de ses relations équilibrées avec les différents pays, l’État algérien a adopté une lecture anticipative des situations, ce qui l’a amené à prendre des mesures préventives dans plusieurs domaines, notamment :
Le secteur économique, où l’on constate une diversification de l’économie nationale dans le but d’atteindre une autonomie réelle.
Le secteur agricole, avec par exemple l’arrêt de l’importation de blé et les efforts déployés pour garantir la sécurité alimentaire.
Le secteur industriel et de l’investissement connaît un essor notable grâce au lancement de grands projets structurants, à l’image du gisement de fer de Gara Djebilet, du développement du réseau ferroviaire, de l’exploitation des mines de phosphate et d’autres projets majeurs.
Ces initiatives traduisent une vision prospective et prévoyante de la conjoncture, permettant à l’État de mettre en place des mesures de précaution.
Sur le plan sécuritaire, militaire et de défense, cela s’est manifesté par les budgets conséquents alloués à ces secteurs ces dernières années, dans un contexte marqué par une montée des tensions régionales et une insécurité accrue aux frontières.
Ces démarches ont permis à notre pays de se prémunir efficacement contre les menaces, en particulier celles provenant de l’extérieur. Elles constituent ainsi des mesures pertinentes pour protéger la nation face à toute forme d’instabilité.
Selon vous, quels sont les secteurs les plus ciblés par ces attaques (énergie, médias, institutions, société civile, etc.) ?
Actuellement, le secteur le plus ciblé est le domaine médiatique, avec des attaques clairement coordonnées et systématiques qui visent à saper la crédibilité des institutions de l’État et à influencer négativement l’opinion publique à leur égard.
Il est également possible que le secteur de l’énergie fasse l’objet d’attaques similaires dans un avenir proche. Toutefois, il semble que l’État ait déjà pris les précautions nécessaires pour faire face à ce type de menaces.
En tant que député, que pensez-vous des récentes déclarations de certaines personnalités algériennes remettant en question l’histoire et l’unité de l’Algérie ?
Toutes les déclarations émises par des académiciens, chercheurs et historiens peuvent être discutées et analysées. Toutefois, l’erreur commise par cet historien réside dans le choix du moment et du média, qui étaient inappropriés.
Tout le monde sait qu’il existe des parties qui cherchent à fragiliser le tissu social national algérien, après l’échec de toutes leurs tentatives de déstabilisation du pays. Ils essayent désormais de jouer sur la corde de l’identité nationale, comme ultime tentative.
Les déclarations de cet historien sont donc tombées au mauvais moment. De plus, elles ont été faites sur une chaîne appartenant à l’Émirat des Émirats arabes unis, un pays qui mène des actions subversives dans plusieurs États arabes, dans le cadre d’un programme sioniste soutenu par les États-Unis d’Amérique et l’entité sioniste.
Quelles sont les mesures légales prises en réponse à de telles situations contre ces personnes ?
Les procédures juridiques sont claires : si ces déclarations sont classées comme discours de haine, elles seront soumises aux mesures en vigueur dans la lutte contre ce type de discours.
Comment les autorités comptent-elles mobiliser la société civile et les jeunes pour préserver l’unité nationale ?
Les hautes autorités du pays accordent une grande importance à la société civile. Depuis un certain temps, les responsables de ce secteur, à travers l’Observatoire national ou les différentes institutions de l’État, s’emploient à renforcer les liens de communication par le biais de réunions régulières et intensives dans les différentes wilayas du pays.
Ce qui nous rassure en tant qu’Algériens, c’est que la jeunesse algérienne est consciente de l’ampleur de sa responsabilité dans la protection de la nation contre les tentatives d’ingérence extérieure, notamment celles d’ordre médiatique.
Quels dispositifs sont mis en place pour protéger les institutions sensibles et les infrastructures critiques ?
Les mesures prises dans le cadre des précautions précédentes mettent les institutions de l’État à l’abri de toute tension ou agitation. À cela s’ajoute le projet de loi sur la mobilisation, qui sera prochainement débattu au Parlement.
Ce projet constitue l’une des décisions nationales les plus importantes, capable de dissuader toutes les conspirations, qu’elles soient extérieures ou intérieures. Il s’agit ainsi d’une lecture prospective très objective de la situation extérieure.
Cependant, il devient nécessaire pour les hautes autorités du pays de réévaluer leurs relations avec certains États, en particulier africains et arabes, à la lumière des récentes tensions.
L’État doit désormais passer à une phase de relations basées sur les intérêts directs, dans le cadre d’une politique où il n’y a ni inimitié éternelle ni amitié éternelle.
A. R.