Le chahid Mokhtar Kritli : Un Héros de la Révolution Algérienne

Le chahid Mokhtar Kritli, natif de Guerouaou (Blida), incarne le sacrifice pour la patrie, ainsi qu’un symbole de courage et de dévouement. Il est tombé au champ d’honneur, le 18 août 1956, à l’issue d’un parcours militant et politique consacré à la lutte armée pour l’indépendance.
Malgré son jeune âge, il n’avait pas encore 32 ans, le chahid Mokhtar Kritli, connu sous le nom de “Si Ben Youcef” par les habitants de la Mitidja à l’époque, s’est imposé comme l’une des figures marquantes de la lutte nationale contre le colonialisme français. Il joua un rôle essentiel dans le déclenchement de la Révolution dans la région, aux côtés de figures emblématiques telles que Souidani Boujemâa, Amar Ouamrane, Boualem Kanoun et de nombreux autres moudjahidine.
Né le 19 avril 1921, Mokhtar Kritli grandit dans une famille dépossédée de ses terres par l’administration coloniale, comme ce fut le cas pour de nombreuses familles algériennes. C’est ce que relate un document de l’Organisation des moudjahidine de la wilaya de Blida, retraçant son parcours.
Dès son jeune âge, il développa une conscience patriotique et la conviction profonde que “ce qui a été pris par la force ne peut être repris que par la force”.
Privé d’accès à l’éducation dans son enfance, il ne commença à apprendre qu’à l’âge de 14 ans. Il impressionna rapidement son entourage par sa capacité à mémoriser le Saint Coran, ce qui lui valut, en dépit de son âge, le respect et les surnoms de “Cheikh” ou “Hadj”.
Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, ses échanges avec ses compagnons d’armes consolidèrent son engagement en faveur d’une action politique. À son retour en Algérie, il se consacra entièrement au Parti du peuple algérien (PPA), allant jusqu’à transformer son domicile en un lieu de rencontres militantes, selon le document.
Farouchement opposé à toute tentative d’assimilation de l’Algérien par le colonisateur, Si Ben Youcef créa une section des Scouts musulmans algériens (SMA) et organisa divers rassemblements, dont ceux de Sidi El-Mahdi (1950), Guerouaou (1951) et Oued Lekhmis (1952).
Son engagement sans compromis lui valut l’estime des militants à travers le pays, mais également une surveillance étroite de la part des autorités coloniales. Il fut arrêté lors des vagues de répression ciblant les jeunes nationalistes.
Amr Bouragaâ, membre du Conseil national de l’Organisation des moudjahidine et fils du chahid Rabah Bouragaâ, dit “18”, ainsi que frère du défunt moudjahid Lakhdar Bouragaâ, rappelle que Mokhtar Kritli était perçu comme “le père spirituel de la Révolution dans la Mitidja”.
Il joua un rôle “décisif” dans les préparatifs du soulèvement, notamment en participant à la mise en place d’un atelier de fabrication d’explosifs et en désignant des militants loyaux, placés sous le commandement du chahid Souidani Boujemâa. Totalement dévoué à la cause nationale, Kritli s’investit sans relâche dans la préparation de la lutte armée, convaincu que l’heure n’était plus au débat politique mais à l’action. “Le langage que comprend le colonisateur devait désormais s’imposer”, selon Amr Bouragaâ.
Il assura également la coordination entre les groupes de moudjahidine et de fedayine, tout en organisant la mobilisation des jeunes, la collecte et la distribution des armes dans la 4e Région, alors dirigée par Rabah Bitat. Il y mena un travail remarquable jusqu’à son arrestation par l’armée coloniale en 1955.
“Le chahid Kritli a mis tout le réseau qu’il avait organisé, ainsi que sa vie entière, au service de la Révolution”, a affirmé Bouregaâ, se référant au témoignage du défunt moudjahid Belhadj Bouchaib, dit Ahmed, membre du groupe historique des 22.
D’après le document de l’Organisation des moudjahidine, Mokhtar Kritli se trouvait dans les monts est de la Mitidja, en route vers le Congrès de la Soummam auquel il devait participer, lorsqu’il tomba dans une embuscade à Sebaghna, près de Hammam Melouane, le 18 août 1956, où il perdit la vie en martyr.
Son engagement, marqué par le sacrifice, l’altruisme et la fidélité à la cause nationale, continue d’inspirer les générations. Aujourd’hui, plusieurs rues, établissements scolaires et infrastructures universitaires de la wilaya portent fièrement son nom. A. Ryad/Agence

ALGER 16 DZ

Next Post

Un des plus grands récits sur la guerre d’indépendance : L’héritage mondial de «La Bataille d’Alger»

mar Août 19 , 2025
Sorti en 1966, “La Bataille d’Alger” de Gillo Pontecorvo est bien plus qu’un simple récit sur la guerre d’indépendance algérienne : avec le temps, il est devenu une référence incontournable du cinéma politique international. Grâce à son style proche du documentaire, son réalisme cru et sa représentation minutieuse de la […]

You May Like

Alger 16

Le quotidien du grand public

Édité par: Sarl bma.com

Adresse: 26 rue Mohamed El Ayachi Belouizdad

Adresse du journal: 5-7 Rue Sacré-coeur Alger Centre

E-mail:alger16bma@gmail.com

Numéro de téléphone: 021 64 69 37