Le CANEX 2025 a célébré avec éclat les industries créatives africaines, réunissant la mode, le cinéma, la musique et la littérature dans un même espace culturel. Le volet Fashion & Design a particulièrement brillé avec des défilés mettant en avant Lagos, Alger, Tunis, Dakar et Johannesburg comme nouvelles capitales africaines de la créativité textile. À cet occasion, Alger16 a rencontré Lara Olutunbi, designer nigériane et fondatrice de la marque de maroquinerie Laralan. Elle revient sur son expérience en Algérie, les opportunités offertes par l’événement et la philosophie qui anime ses créations.
Entretien réalisé par G.Salah Eddine
Alger16 : Vous venez de participer au CANEX 2025. Comment avez-vous vécu cette expérience en Algérie ?
Lara Olutunbi : C’était une expérience formidable. L’Algérie nous a réservé un accueil chaleureux et très organisé. Dès notre arrivée, tout a été prévu : des bus pour nous transporter, une escorte policière pour assurer notre sécurité et une logistique impeccable. Cela nous a permis de nous concentrer pleinement sur l’essentiel : les rencontres, les échanges et les opportunités. Ce qui m’a marqué, c’est le slogan de cette édition, «One Africa, One Culture». Ici, on ressent vraiment que nous sommes un seul continent, une même famille et que nous devons bâtir ensemble cette interconnectivité dont a parlé le président algérien lors de l’ouverture.
Justement, avez-vous déjà établi des contacts ou conclu des opportunités de collaboration ?
Oui, et c’est toute la force de ce genre de rencontres. Par exemple, je travaille le cuir pour mes sacs et j’ai rencontré une entreprise éthiopienne spécialisée dans ce domaine. Je ne savais même pas que je pouvais me fournir en Éthiopie et leurs techniques m’ont beaucoup intéressée. Pour l’instant, ce sont surtout des discussions et du réseautage, mais c’est déjà un pas énorme. L’IATF et le CANEX créent ce pont qui nous manquait en Afrique.
Parlez-nous de vos créations. Qu’est-ce qui caractérise vos sacs ?
Je crée une large gamme de sacs : en cuir, en satin, en cristal, en acrylique. Il y en a pour les sorties, pour le bureau ou simplement pour la vie quotidienne. Mais plus que des accessoires, j’essaie de faire de mes sacs de véritables œuvres d’art. Une Algérienne m’a dit en découvrant mes modèles : “Ce ne sont pas des sacs, ce sont des œuvres.” Cela m’a profondément touché. Ce qui me passionne, c’est de célébrer la diversité culturelle et de refléter cette richesse dans mes créations. Beaucoup de femmes me disent qu’elles se reconnaissent dans mes modèles, notamment dans le Shiro Bag, qui rend hommage aux femmes de toutes origines et à leur rôle dans leur communauté.
G. S. E.
